Rechercher
Rechercher

Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Conférence - Impact du politique sur l’économique - Samir Frangié : La voie du salut passe par l’émergence d’un front national

Salle comble à l’Institut des pères antonins de Baabda. Moyenne d’âge, 25-35 ans, la grande majorité des personnes présentes appartenant au Courant patriotique libre (CPL) qui était à l’origine de l’événement. Invités par cette formation pour intervenir sur le thème de «L’impact du politique sur l’économique», Sami Nader (Courant patriotique libre), et Samir Frangié ont, tous deux, confirmé l’existence d’un lien intrinsèque voire d’une relation de cause à effet entre la crise économique et la crise politique au Liban. «De Max Weber à Milton Friedman et Alain Peyrefitte, tous ont prouvé que la théorie de la séparation du politique et de l’économique est fausse», a déclaré Sami Nader, responsable des relations publiques au sein du CPL. L’intervenant relève l’existence d’une «constante historique» formée par la liberté, la démocratie et la prospérité économique, qu’il qualifie «de moteur de toute relance». Sans cette trilogie, aucun régime économique ne peut survivre, dit-il en donnant pour exemple l’expérience de l’ex-URSS. À la lumière du bilan que l’on peut faire de la crise actuelle, il apparaît clairement que la crise de confiance, issue d’un système politique défaillant à plus d’un égard, est à l’origine des multiples problèmes économiques, constate le militant du CPL. Cette crise de confiance, qui se manifeste notamment par une fuite des cerveaux, a entraîné des conséquences lourdes en termes d’endettement, de lourdeur administrative et de marginalisation du secteur public. Reprenant les propres termes du ministre Fouad Siniora, Sami Nader rappelle que l’absence de confiance des investisseurs est bel et bien due aux divisions politiques qui secouent le pays. D’où l’importance d’avoir non seulement une vision d’avenir claire et rassurante pour l’avenir, mais aussi de consolider la démocratie, facteur de participation par excellence. C’est un tableau non moins sombre que dressera Samir Frangié. En réfutant l’impact du politique sur la situation économique, les autorités en place ont conduit le pays au bord de la dépression, dira l’intervenant. «Incapable de s’assurer une légitimité propre, le pouvoir s’est vu obligé de recourir à une politique de clientélisme et de corruption qui consistait à soudoyer les gens par des services, une politique d’embauche et de privilèges faite aux dépens de l’État», affirme Samir Frangié. En l’absence d’un consensus politique interne, il n’était pas possible de définir une politique de redressement économique, constate-t-il, avant de relever que les fonds qui ont été dilapidés n’ont servi qu’à renforcer les fondements du régime en place depuis la fin de la guerre. S’il est vrai que le danger que représente une telle situation pour le Liban est sérieux, il constate que ses répercussions sur la Syrie ne sont pas moins graves, que ce soit sur le plan de la main-d’œuvre syrienne, des échanges économiques ou du lien existant entre la valeur des monnaies nationales des deux pays. Autre aspect de la corrélation entre l’économique et le politique, la conviction des Libanais que la présence syrienne au Liban est une cause majeure de la crise, poursuit l’intervenant qui préconise une modification de ces relations. «Or un tel changement est impossible, à cause de l’emprise de la Syrie sur le pouvoir libanais», dit-il. Et M. Frangié de conclure que le peuple libanais est capable d’assurer ce changement, tout en évitant le chaos, «à condition qu’il soit persuadé que les temps où il puisait sa force de l’extérieur sont révolus». En réponse à une critique qui lui était adressée par l’un des participants qui accusait certains intellectuels de créer une voie de compromis entre opposants à la présence syrienne et loyalistes, Samir Frangié a appelé les Libanais à prendre conscience que seul un front national regroupant tous les Libanais constitue la voie de salut. Sur la position américaine vis-à-vis de la souveraineté du Liban, M. Frangié a invité les Libanais à ne pas attendre un appui extérieur mais plutôt à renforcer les rangs à l’intérieur, indépendamment des considérations géopolitiques.
Salle comble à l’Institut des pères antonins de Baabda. Moyenne d’âge, 25-35 ans, la grande majorité des personnes présentes appartenant au Courant patriotique libre (CPL) qui était à l’origine de l’événement. Invités par cette formation pour intervenir sur le thème de «L’impact du politique sur l’économique», Sami Nader (Courant patriotique libre), et Samir...