Liban-Sud - Accélération des travaux à la station de pompage - Wazzani : Beyrouth ignore les menaces de Tel-Aviv

Le Liban est-il en passe d’engager une épreuve de force avec Israël autour de l’affaire du partage de l’eau ? Cette question se pose avec acuité après l’annonce, samedi, par le président du Conseil du Sud, Kabalan Kabalan, que le pompage des eaux de la rivière du Wazzani, dénoncé par Israël, doit commencer mercredi. «La cadence des travaux a été accélérée et les ouvriers libanais, au lieu d’avoir peur, ont redoublé d’efforts lorsqu’ils ont vu les patrouilles israéliennes rôder de l’autre côté de la frontière à proximité de la station de pompage libanaise», a déclaré M. Kabalan. Le responsable du chantier, Moussa Faour, a pour sa part indiqué à l’AFP que le débit sera de 10 litres par seconde et le pompage durera sept à huit heures par jour. Il a toutefois précisé «que la durée pourra être augmentée par la suite selon les besoins». Le pompage devra alimenter en eau potable les villages de Wazzani et de Mayssat, situés à 1 500 mètres au nord de la station, dont la puissance est de 40 chevaux, a-t-il ajouté. La station libanaise est installée pratiquement à la frontière avec Israël à une dizaine de mètres de la station de pompage israélienne. Le 14 mars, le directeur de la compagnie israélienne des eaux Mekorot, Uri Saguy, avait accusé le Liban de détourner le Wazzani et avait appelé le gouvernement israélien à empêcher le pompage de l’eau de cette rivière, un affluent du Hasbani, qui se déverse dans le lac de Tibériade, la principale réserve en eau douce d’Israël. Les autorités libanaises sont toutefois passées outre aux menaces israéliennes sur ce plan et les travaux en vue du pompage de l’eau se sont poursuivies sans aucune modification dans le calendrier. Le Wazzani fournit chaque année près de 100 millions de mètres cubes d’eau qui se déversent dans le Hasbani. Les accusations israéliennes ont été rejetées par le Liban, qui a obtenu le soutien des Nations unies et des États-Unis pour son droit à pomper une partie des eaux du Wazzani afin d’alimenter en eau potable des villages de la région.