Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIES

Dossier régional - De « la terre contre la paix » à « la terre contre la nourriture » - Accord politique israélo-US sur le Liban et les Territoires

Jusqu’à présent, Israël a réussi à faire évoluer le processus de paix en sa faveur sans que le parrain américain ne soit en mesure ou ne tente de l’en empêcher. C’est ainsi que du principe de «la terre contre la paix» imposé au Premier ministre Yitzhak Shamir de l’époque par l’Administration Bush, l’État hébreu est parvenu à faire prévaloir l’idée de «la terre contre la sécurité». Certes, le président Bill Clinton a tenté de trouver un substitut à ce principe en préconisant «la terre contre la sécurité et la paix» étant donné que la sécurité est inconcevable sans la paix, et vice versa. Néanmoins, Israël a persisté dans son attitude intransigeante et a prétexté la non-application des accords conclus avec l’Autorité palestinienne pour s’en tenir au rétablissement de la sécurité en priorité. Et pour imputer la responsabilité de l’instabilité dans les Territoires à l’activisme des Palestiniens extrémistes. L’Autorité et les Arabes en général ont évidemment rejeté la conception israélienne de la paix et ont insisté sur l’instauration d’une paix juste et globale dans la région. Après tout, c’est bien parce que Tel-Aviv s’est abstenu de mettre en application les termes de l’accord signé avec l’Autorité palestinienne qu’Israël continue à vivre dans l’insécurité. En tout état de cause, ni Benjamin Netanyahu ni Ehud Barak n’ont réussi à tenir leurs promesses concernant le rétablissement de la sécurité. Aujourd’hui, avec le gouvernement Sharon, même l’équation de «la terre contre la sécurité» est devenue obsolète. La nouvelle équipe prône en échange «la terre contre la nourriture». En d’autres termes, il recourt aux pressions économiques et financières pour tenter d’imposer aux Palestiniens et aux pays arabes concernés sa propre vision de la paix. Selon des sources israéliennes, le Premier ministre Ariel Sharon serait parvenu à convaincre le président George W. Bush de son refus de reprendre les négociations avec les Palestiniens tant qu’un terme n’aura pas été mis à l’intifada. C’est à ce prix seulement que le blocus militaire et économique des Territoires serait levé. En revanche, si les Palestiniens persistent dans leur mouvement de protestation, ni les Américains ni les Israéliens ne se montreraient disposés à relancer les pourparlers de paix. C’est ainsi qu’il convient d’interpréter les propos du secrétaire d’État Colin Powell, qui avait affirmé que Washnigton était prêt à envisager un retour à la table des négociations à condition que la violence cesse en Cisjordanie et à Gaza. Selon les mêmes sources, à l’occasion du sommet de Amman, les États-Unis attendent donc de l’Égypte, de la Jordanie et de l’Arabie séoudite qu’elles exercent des pressions sur l’Autorité palestinienne pour que prenne fin le mouvement de l’intifada. L’Administration américaine estime en effet qu’en aucun cas les pourparlers de paix ne peuvent aboutir dans un climat de violence. Aux yeux de Washington, le sommet de Amman ne doit pas non plus décider l’octroi d’une aide en armes et en munitions à l’intifada. Par contre, les Arabes auraient toute latitude de fournir au peuple palestinien médicaments et nourriture. Quant à la situation à la frontière libano-israélienne, elle doit rester calme à tout prix. C’est du moins l’opinion de Sharon et celle des États-Unis qui affirment que c’est là une condition essentielle au retour des investissements au Liban. L’Europe aussi conseille à Beyrouth d’éviter toute provocation à la frontière avec l’État hébreu. D’où l’attitude hostile affichée par certaines sources diplomatiques occidentales à l’égard de la position de l’Iran qui, par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères, Kamal Kharazi, récemment en visite à Beyrouth, a incité la Résistance à poursuivre ses opérations en vue de récupérer les fermes de Chebaa. La politique de Téhéran aurait ainsi conduit M. Sharon à déclarer vendredi que le Liban était devenu «un centre du terrorisme international».
Jusqu’à présent, Israël a réussi à faire évoluer le processus de paix en sa faveur sans que le parrain américain ne soit en mesure ou ne tente de l’en empêcher. C’est ainsi que du principe de «la terre contre la paix» imposé au Premier ministre Yitzhak Shamir de l’époque par l’Administration Bush, l’État hébreu est parvenu à faire prévaloir l’idée de «la...