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Actualités - REPORTAGES

Détenus en Syrie - L’affaire des soldats disparus depuis le 13 octobre 1990 - Les parents refusent de baisser - les bras : « Rendez-nous nos fils »

Les larmes, ce sont celles des parents, qui attendent inlassablement, avec une ferveur à nulle autre pareille, le retour de leurs fils, soldats de l’armée disparus depuis le 13 octobre 1990, date de l’intervention syrienne contre l’armée libanaise commandée par le général Michel Aoun. Des parents qui affirment avoir des certitudes quant à la présence de leurs fils dans les geôles syriennes, grâce à des informations fournies par d’anciens prisonniers relaxés, ou même par des responsables libanais et syriens. Des parents qui ont fait le chemin de Damas et vu eux-mêmes leurs enfants. Des parents qui ne se résignent pas, qui refusent d’oublier. L’oubli, c’est celui de l’État libanais. Et pour cause : si le dossier des détenus libanais en Syrie était quasi tabou, celui des anciens soldats sous le commandement de Aoun est tout simplement occulté… Seules quelques voix continuent de braver cet interdit et de réclamer le retour de ces soldats : celles de quelques associations des droits de l’homme, mais surtout celles de leurs proches. Eux ont promis de ne jamais oublier. Plusieurs questions se posent, concernant le dossier des détenus du 13 octobre. D’abord, pourquoi croupissent-ils encore en prison, alors que leurs supérieurs ont tous été libérés dans le courant des années 90 ? Ces soldats n’avaient-ils pas déposé leurs armes, suite à l’appel lancé par le général Aoun dans la journée du 13 octobre, leur intimant de «rejoindre les rangs du général Emile Lahoud», comme l’affirment leurs parents ? Si tel est le cas, pourquoi sont-ils aujourd’hui détenus sans avoir été jugés équitablement au Liban ? Et s’ils sont considérés comme ayant trahi la nation et l’institution militaire, pourquoi croupissent-ils dans les prisons syriennes, dans des conditions de détention qui violent l’esprit de plusieurs traités et conventions ? Parmi ceux-là, le traité bilatéral sur le rapatriement des prisonniers signé en 1951, mais aussi la Déclaration sur la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées adoptée par l’Assemblée générale de l’Onu en 1992. Enfin, pourquoi les services de renseignements libanais s’acharnent-ils à faire signer des déclarations de décès aux parents de ces détenus en particulier ? Autant de questions fondamentales, auxquelles aucune réponse n’a pour l’instant été apportée… Nous avons recueilli les témoignages des familles de trois de ces soldats, Jihad Eid, Antoine Zakhour et Johnny Nassif. Mme Violette Nassif, la mère de Johnny, qui s’occupe du dossier des soldats du 13 octobre au sein du comité des parents de détenus en Syrie, nous a également raconté l’histoire de la famille de Tanios Habre. Au sein de ces familles, le même cri de révolte et de détermination, le même ras-le-bol, le même appel lancé à l’État libanais: «Arrêtez de nier la présence de nos enfants dans les prisons syriennes, nous savons qu’ils s’y trouvent. Au lieu de nous faire signer des déclarations de décès, commencez plutôt à réclamer leur rapatriement».
Les larmes, ce sont celles des parents, qui attendent inlassablement, avec une ferveur à nulle autre pareille, le retour de leurs fils, soldats de l’armée disparus depuis le 13 octobre 1990, date de l’intervention syrienne contre l’armée libanaise commandée par le général Michel Aoun. Des parents qui affirment avoir des certitudes quant à la présence de leurs fils dans...