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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

SOCIÉTÉ – Conférence du Lions Club district 351 Liban-Jordanie au palais de l’Unesco - Campagne pour expliquer et encourager les dons d’organes

Dans le cadre de la campagne qu’a lancée, le 8 mars dernier, le Lions Club district 351 Liban-Jordanie pour sensibiliser l’opinion publique sur l’importance du don d’organes, une conférence a été organisée, mardi soir, au palais de l’Unesco. Placée sous l’égide du ministre de l’Information Ghazi Aridi, cette rencontre constituait la première d’une série de conférences qui seront données, dans le même but, dans les différentes régions libanaises. Prenant la parole en premier, Mme Férial Haddad, présidente du Programme de dons d’organes du Lions Club, a souligné que la contribution à la préservation de la vie d’autrui révèle une profonde compassion humaine et beaucoup de grandeur d’âme. «Elle permet de comprendre le vrai sens de l’existence humaine», a-t-elle noté. Le député Ghattas Khoury, président du comité national pour le don d’organes, a, pour sa part, signalé qu’au Liban le concept du don d’organes a enregistré de grands progrès tant sur le plan médical que sur le plan législatif. «En 1983, les législateurs libanais ont établi les bases scientifiques permettant l’utilisation des organes et des tissus d’un être vivant ou mort, a-t-il rappelé. Ils ont également défini les conditions fondamentales pour une transplantation et celles qui permettent de certifier la mort cérébrale du donneur». Et d’ajouter qu’en 1999, suite à une décision du ministre de la Santé Karam Karam, un comité national pour le don d’organes a été créé. Il a pour charge d’établir un système national pour le don d’organes et un cahier de charges pour l’informatisation de ce système. Il a également pour but de mettre au point les critères et les standards pour le don et la greffe des organes, ainsi que des formulaires qui seront distribués aux médecins, patients et donneurs. De son côté, le Dr Naji Riachi, neurologue et spécialiste de l’épilepsie, a mis l’accent sur les protocoles à suivre et les examens à effectuer avant de déclarer la mort cérébrale d’une personne, rappelant que le concept de la mort cérébrale n’a été adopté, pour la première fois, que durant la deuxième moitié du XXe siècle. Quant au Dr Fayez Abou Jaoudé, spécialiste de chirurgie et de greffe cardiaque, il a indiqué que depuis 1967 (date de la première transplantation de cœur), 50 000 personnes ont subi une greffe de cœur. «Mais la transplantation cardiaque n’a connu une avancée qu’en 1982 et celle des poumons en 1988», a-t-il noté. Aspects juridiques et religieux du don d’organes Aussi humanitaire soit-il, le don d’organes ne peut se faire que suivant des modalités juridiques précisées clairement dans la loi libanaise. Le député Boutros Harb a expliqué que le donneur doit, avoir dépassé l’âge de 18 ans, être examiné par le chirurgien qui lui expose les risques de l’opération et donner son consentement par écrit. Par ailleurs, le don doit être gratuit et inconditionnel. Si le donneur est cliniquement mort, il faut qu’il ait rempli un testament ou n’importe quel autre document authentifiant le don. De même, il faut que sa famille approuve ce don. Mais entre la théorie et la pratique, le fossé se creuse. En effet, dans la majorité des cas, les parents refusent de donner les organes de leurs enfants, cliniquement morts, «ce qui favorise le commerce des organes aussi bien au Liban qu’à l’étranger», a déploré M. Harb qui s’est arrêté, par la suite, sur la conception du don d’organes qu’ont les chefs religieux. L’Église catholique ne voit pas d’inconvénient à cette action. D’ailleurs, dans une interview qu’il a accordée au journal Le Monde, le 21 février 1963, le pape Pie XII avait déclaré : «Il faut éduquer le public et lui expliquer, avec intelligence et respect, que consentir expressément ou tacitement à des atteintes sérieuses à l’intégrité du cadavre dans l’intérêt de ceux qui souffrent n’offense pas la piété due au défunt, lorsque l’on a pour cela des raisons valables. Le consentement peut, malgré tout, comporter pour les proches parents une souffrance et un sacrifice. Mais ce sacrifice s’auréole d’une charité, miséricordieuse envers les frères souffrants». «La position de la “charia” islamique n’est pas claire à ce sujet, a signalé M. Harb. Cette théorie a suscité une controverse dominée par un courant d’opposition au don d’organes». Il a enfin exposé l’approche des législations étrangères, notamment celle française, concernant cette action humanitaire. Six vies sauvées Des expériences vécues ont également été racontées respectivement par le Pr Antoine Ghossein, chirurgien et premier donneur au Liban, et M. Schéhadé Tok, donateur des organes de son fils cliniquement mort. Soulignant que les donneurs se font de plus en plus rares, le Pr Ghossein a affirmé que le rein qu’il a donné à son fils, il y a trente ans déjà, ne l’a pas empêché de poursuivre sa carrière de chirurgien ni ses activités sportives. «Par contre, il a permis à mon fils de poursuivre ses rêves et de devenir médecin», a-t-il déclaré. Le Pr Ghossein a, sur un autre plan, rappelé les premières initiatives de dons d’organes et de transplantations. Il a de même cité des personnes titulaires de Prix Nobel (dont le médecin d’origine libanaise Peter Medawar) pour avoir effectué des travaux relatifs à la transplantation. Quant à M. Tok, il a raconté son expérience personnelle, quand les médecins lui ont demandé de faire don de la cornée de son fils Élie, 28 ans, déclaré cliniquement mort. Après de longues hésitations, il a finalement décidé de faire don de tous les organes de son fils. La vie de six personnes a pu, ainsi, être sauvée. Le gouverneur du Lions Club district 351 Liban-Jordanie, Gaby Gebraiel, a expliqué que la campagne de sensibilisation au don d’organes est lancée simultanément en Liban et en Jordanie. «Elle complète le slogan de notre club, a-t-il expliqué, le mot Lions est l’abréviation de la phrase “Liberty, Intelligence Our Nation Safety”, qui signifie la liberté et l’intelligence sont la sécurité de notre nation. Et nous, membres du Lions, cherchons la qualité et aidons avec sagesse». Prenant la parole en dernier, le ministre de l’Information Ghazi Aridi a déclaré : «En cette année de volontariat lancée par les Nations unies, le Liban lance une nouvelle initiative qui consacre le respect de son peuple pour la vie de l’être humain (…). Cette initiative est importante d’autant qu’elle émane d’une ONG active afin de confirmer l’esprit de collaboration entre elle et l’État. Le don d’organes est l’une des plus nobles formes de générosité», a-t-il poursuivi. Et de conclure : «L’information doit consacrer la communication au service de la sensibilisation, de l’éducation et de l’orientation de l’être humain. De ce fait, nous assurons que nous nous tenons à vos côtés et aux côtés de chaque organisme et club qui se consacre à ce service».
Dans le cadre de la campagne qu’a lancée, le 8 mars dernier, le Lions Club district 351 Liban-Jordanie pour sensibiliser l’opinion publique sur l’importance du don d’organes, une conférence a été organisée, mardi soir, au palais de l’Unesco. Placée sous l’égide du ministre de l’Information Ghazi Aridi, cette rencontre constituait la première d’une série de...