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Actualités - BIOGRAPHIES

PHOTOGRAPHES - Hayat Karanouh : l’image vecteur d’émotion

Pour Hayat Karanouh, une belle photo c’est celle qui vous fait «voir au-delà du cadre et des teintes, sentir une partie de vous vivre hors du temps». La sensibilité, l’émotion sont les grands axes de travail de cette jeune photographe indépendante. Le reste est affaire de techniques diverses, qu’elle aime expérimenter, à la manière d’un jeu de découvertes. «La photographie m’amuse», dit Hayat Karanouh. Ce qui pourrait – à tort – laisser croire que ses clichés sont légers ou drôles. Au contraire, les scènes, les silhouettes ou les visages qu’elle fixe sur pellicule ont généralement une grande intensité dramatique. Une force évocatrice renforcée par l’utilisation du noir et blanc. Après une licence d’économie de l’Université américaine de Paris, puis un diplôme en Graphic design à la LAU, Hayat Karanouh travaille deux ans comme directrice artistique dans une agence de publicité en France avant de revenir à la fois au pays et vers ses premières amours : la photo. «Parallèlement à mes études, je m’étais essayée au dessin, à la peinture, à la céramique, mais c’est vers la photo qu’allait toujours ma préférence». Photographe artistique et de mode (elle a à son actif plusieurs catalogues de boutiques et de créateurs), elle a tâté de la photo publicitaire, de l’image de carte postale, et s’est attelée récemment au reportage. Elle prépare pour mai 2001 une exposition de ses photos de baroudeuse au Sud. «C’est la première fois que j’aborde ce genre, et je trouve l’expérience fabuleuse, ne serait-ce que du point de vue de la communication avec les gens. L’émotion passe», dit-elle. «J’aime me renouveler à chaque fois, surprendre par de nouvelles compositions des techniques différentes et des façons toujours renouvelées d’aborder la photo», souligne encore Hayat Karanouh. Qui «s’amuse» à faire des manipulations de polaroïd, des transferts de polaroïd, des superpositions de négatifs, des essais sur ordinateur, etc. Sensibilité et technique Ce renouvellement permanent est visible – c’est le cas de le dire – à travers ses expositions. C’est au cours du mois de la photo à Paris en novembre 1996 qu’elle montre pour la première fois ses œuvres. «J’ai été sélectionnée grâce à un ami qui m’avait encouragée à participer à cette manifestation». Elle y avait abordé le thème de la femme libanaise. Rebelote en 1998, où elle présente, dans le cadre du mois de la photo au Liban, une série de portraits en noir et blanc au Zinc. Puis en vrac, elle participe à l’exposition collective de jeunes photographes en mai 2000 à l’Espace SD, avec une installation photographique «qui remettait en question la société libanaise», indique-t-elle. «J’avais suspendu un mannequin en bois sur une corde à linge, et de lui dégoulinaient tous les vices représentés en photos : le mensonge, l’égoïsme, etc.». Au Zinc, à nouveau, il y a deux mois, elle accroche des photos agrandies de portraits en demi-teintes. Des silhouettes de dos, à contre-jour, de profil, placées dans des contextes décalés, dans des atmosphères qui font voyager l’imaginaire. Ce mélange de sensibilité et de technique constitue la trame des œuvres photographiques de Hayat Karanouh. Dont le talent est en train d’être reconnu. La preuve : elle a été sélectionnée pour représenter le Liban, dans la catégorie Photographie, aux IVes Jeux de la francophonie qui se tiendront en juillet 2001 au Canada.
Pour Hayat Karanouh, une belle photo c’est celle qui vous fait «voir au-delà du cadre et des teintes, sentir une partie de vous vivre hors du temps». La sensibilité, l’émotion sont les grands axes de travail de cette jeune photographe indépendante. Le reste est affaire de techniques diverses, qu’elle aime expérimenter, à la manière d’un jeu de découvertes. «La...