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Actualités - CHRONOLOGIES

RENCONTRE - Gottlieb Wallish, entre patience et passion

Né en 1978, l’Autrichien Gottlieb Wallish a déjà accompli un parcours impressionnant qu’on peut résumer en quelques mots : au piano à quatre ans, à l’université de musique et de théâtre de Vienne à six ans et demi, il est lauréat du concours «Stravinsky» à 16 ans, puis lauréat de la fondation française Georges Cziffa à 18 ans et, la même année, il entame une tournée aux États-Unis, dont un passage au Carnegie Hall de New York. En 1995, le pianiste enregistre deux CD comprenant des œuvres de Haydn, Mozart, Schumann, Brahms et Stravinsky, puis, en 1999, un disque d’œuvres de Strauss et de Pfitzner. Il a travaillé, entre autres, sous la direction de Lord Yehudi Menuhin et, plus récemment, de Guiseppe Sinopoli, accompagnant le mythique Philharmonique de Vienne. Voilà condensés 18 ans de vie de musicien doué, très doué. Mais Gottlieb Wallish, même si l’on devine derrière ses lunettes en acier la trempe d’un stakhanoviste, n’en laisse rien paraître. Maturité d’expression Il préfère évoquer la «passion» et la «patience» plutôt que l’esprit de compétition, première caractéristique des participants aux concours internationaux : «Je préfère profiter de ces moments éprouvants où nous sommes parfois 200 pianistes pour faire connaissance, découvrir de nouvelles personnalités, des écoles de musique», précise-t-il. «Après tout, un prix ne garantit en rien une carrière : il n’est certainement pas pour moi un but, mais une rencontre avec d’autres musiciens». Ce qui fait la différence entre lui et tous les autres ? «Le soutien moral de mes parents, un environnement compréhensif, la qualité de mes professeurs», répond-il, «avec beaucoup de solitude». Quant à son âge, il n’en est pas du tout dérangé : «Je ne me sens pas plus jeune que les autres», explique-t-il. «On m’a souvent dit que mon interprétation des œuvres était mûre, ce qui laisse entendre beaucoup de choses». De Bach à Schönberg Bien plus, Gottlieb Wallish est un pianiste de son temps, qui a compris qu’un répertoire très étendu est désormais un bagage obligatoire : «Bien sûr, je suis capable de jouer Bach, Beethoven ou Brahms, mais je dois pouvoir interpréter les œuvres de Boulez ou Schönberg», précise-t-il. «Le travail de mémorisation de la partition est d’ailleurs plus difficile». Une bonne preuve de sa maturité : le pianiste préfère les œuvres complexes aux œuvres virtuoses (Liszt en est un bon exemple). «Je me tourne naturellement vers des compositions colorées et élaborées avec sentiment». Tout porte à croire que Gottlieb Wallish fera carrière, cette carrière qui a fait de lui la coqueluche des salles du monde entier. Même le festival de Salzbourg, au printemps prochain, l’a convié à son programme, c’est dire. Pourtant le jeune homme, qui est tout à fait conscient du temps, confie qu’il a «deux œuvres à travailler vers la trentaine, sans se précipiter : le deuxième concerto de Brahms et la sonate en mi bémol majeur de Schubert». Même les musiciens surdoués savent attendre leur heure. Un grand moment du Festival 2001. D.G. • Le programme (1 heure environ), sauf intervention de l’interprète, se présentera comme suit : – Domenico Scarlatti (1685-1757) : sonates en mi majeur (K380), en ré majeur (K278) et en mi majeur (K162) – Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Variations eroica, op.35 – Johannes Brahms (1833-1897) : Trois intermèdes, op.117 – Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Sonate n° 28 en la majeur, op. 101.
Né en 1978, l’Autrichien Gottlieb Wallish a déjà accompli un parcours impressionnant qu’on peut résumer en quelques mots : au piano à quatre ans, à l’université de musique et de théâtre de Vienne à six ans et demi, il est lauréat du concours «Stravinsky» à 16 ans, puis lauréat de la fondation française Georges Cziffa à 18 ans et, la même année, il entame une...