Développement - Tournée du Pnud dans diverses localités du Liban-Sud - Centre informatique et cybercafé pour Bint-Jbeil

Dans le cadre du programme de développement économique et social du Liban-Sud préparé conjointement par le Pnud et le CDR, une tournée a été effectuée samedi dans diverses localités de la zone méridionale du pays, notamment à Tebnine, Bint-Jbeil, Meiss el-Jabal et Marjeyoun. Organisée par le Pnud, la tournée de samedi a regroupé plusieurs personnalités qui se sont déplacées de Beyrouth notamment, le représentant de Pnud au Liban Yves de San, le ministre des Affaires sociales Assaad Diab ainsi que des représentants du CDR et des parties concernées par le programme. Tôt le matin, la délégation du Pnud est arrivée à Tebnine, village anciennement situé sur la ligne qui séparait le Liban-Sud de la zone de sécurité. Au sérail de la localité, un stage de formation aux présidents et aux membres des conseils municipaux a été entamé. Ce stage vise à souligner l’importance du rôle joué par les collectivités locales dans les villages qui se trouvaient sur la ligne de démarcation. À Bint-Jbeil, dans le centre des services sociaux de la localité, qui relève du ministère des Affaires sociales et qui était fonctionnel tout au long de la présence israélienne dans la zone, un centre informatique a été inauguré. Ce projet a vu le jour grâce à l’apport de plusieurs parties, notamment le Pnud et le CDR, qui ont réhabilité le centre, le ministère des Affaires sociales qui assure les frais de fonctionnement et l’entreprise privée Sisco qui a offert onze ordinateurs tout neufs et des imprimantes. Le centre informatique, qui sera prochainement relié au World Wide Web, profitera à tous les jeunes de la région. Dans son discours, M. de San a indiqué que «le centre fera office, dans peu de temps, d’un cybercafé qui regroupera tous les jeunes de la région». «Ce genre de centres, que nous aimerons instituer dans d’autres parties du pays, a pour but le développement socio-économique de la société, et ceci à travers les nouvelles technologies de l’information et de la communication», a-t-il poursuivi. Et de souligner que «ce projet forme un exemple vivant des efforts déployés conjointement par le Pnud, le gouvernement et le secteur privé». Prenant la parole, le ministre des Affaires sociales a estimé que «l’inauguration du centre informatique à Bint-Jbeil est un premier pas vers la reconstruction de la région». «Ce projet a vu le jour sans qu’on attende le reste des aides financières qui devraient nous parvenir», a-t-il dit, oubliant peut-être que la conférence des donateurs a été reportée sine die. Représentant l’entreprise Cisco qui a octroyé son aide en offrant les ordinateurs, Mohammed Abdel Malak a souligné l’importance «de la coopération entre les secteurs public et privé». «Ce centre a pour but d’initier les étudiants du Liban-Sud à l’informatique et prochainement à Internet», a-t-il dit. Des jeunes qui manquent de tout Alors que le ministre des Affaires sociales, qui était attendu dans les autres régions de la zone, a préféré rentrer à Beyrouth, la délégation du Pnud a poursuivi sa tournée. Il restait deux stations : Meiss el-Jabal et Marjeyoun. Prochainement dans ces localités, des projets relevant du programme mis en place par le Pnud et le CDR, en coopération avec le ministère des Affaires sociales, verront le jour. La priorité a donc été donnée aux jeunes de l’ancienne zone de sécurité. Des discussions spontanées ont eu lieu entre M. Yves de San et les jeunes des deux localités visitées et qui se sont rassemblés pour participer aux activités qui leur sont destinées. À Meiss el-Jabal, des élèves de terminale de la localité ont planté des arbres, en tout 200 platanes. Tandis qu’à Marjeyoun, les jeunes de la localité se sont appliqués à enjoliver la place de la localité : repeindre les vieilles portes des magasins en vert. Ces activités préliminaires servent à juger le travail du groupe et à évaluer les besoins. Dans ces localités qui ont vécu des années sous l’occupation israélienne, les jeunes manquent de tout. Ils rêvent d’avoir accès à une bibliothèque publique, de réhabiliter le laboratoire de l’école, d’organiser des spectacles, ou même de participer à des stages de formation touchant leur vie au Liban-Sud. Les élèves de terminale, contrairement aux jeunes de Beyrouth, ne se posent pas des questions sur leur avenir à l’université. C’est simple, au Liban-Sud l’apprentissage académique s’arrête à la fin du cycle secondaire. Et de plus, après 22 ans de présence israélienne dans la zone, les écoles de la zone ont-elles préservé le niveau requis ? Mais cette affaire relève du ministère de l’Éducation. Le programme conjoint du Pnud et du CDR pour la réhabilitation socio-économique du Liban-Sud touche quatre domaines, notamment les municipalités, l’agriculture, les jeunes et le développement économique. Dans le cadre des municipalités, le programme a pour but de soutenir les collectivités locales afin qu’elles jouent un rôle important dans le développement des localités. Les conseils municipaux devraient mettre en place des projets socio-économiques permettant d’augmenter leurs revenus. Ces projets ne touchent pas cependant l’infrastructure. Sur le plan de l’agriculture, le programme soutiendra les coopératives agricoles afin de permettre aux agriculteurs d’améliorer leur performance et leur productivité. Selon le programme, les jeunes devraient jouer un rôle important dans la vie quotidienne du village. Ils devraient participer à toutes les activités de développement. Pour relancer l’économie de la zone, le programme vise à créer des emplois aux habitants du Liban-Sud et à soutenir les petits projets qui permettent aux ménages d’augmenter leurs revenus. Les secteurs de productivité seront identifiés avec les habitants de la zone.