« Les manifestations, un avertissement au gouvernement », estime Gemayel

L’ancien président de la République Amine Gemayel a estimé hier que l’entente sur des bases économiques prônée par le gouvernement ne se réalisera pas sans «entente politique». S’exprimant devant des délégations de partisans du parti Kataëb à Bickfaya, M. Gemayel a affirmé que les manifestations de la semaine dernière étaient «un avertissement adressé au gouvernement pour qu’il poursuive ses efforts en vue de réaliser l’entente politique». Selon lui, «le style adopté par le gouvernement ne peut que provoquer des réactions extrémistes, comme en attestent les réactions de la rue» mercredi dernier. «Si les autorités ne devaient pas en tenir compte et en tirer les conclusions qui s’imposent, ni les forces de l’ordre ni personne d’autre ne pourront contenir la situation», a-t-il souligné. Il a également estimé qu’il est temps pour l’État de trouver des solutions à la situation financière effroyable qui pourrait avoir des conséquences destructrices au niveau économique et social. «Les étapes que le gouvernement a entrepris de réaliser sont positives, mais elles n’auront que des résultats limités, sinon stériles, si elles ne s’inscrivent pas dans un programme socio-économique complet», a-t-il noté. Il est enfin revenu à la charge concernant «l’entente politique», sans laquelle toute réforme économique serait impossible. Évoquant enfin la situation du parti Kataëb, M. Gemayel a dénoncé «les méthodes avec lesquelles certains dirigeants du parti – à l’aide de chaînes et de verrous – procèdent pour empêcher les partisans de se réunir dans les maisons kataëb». «Ces méthodes se retourneront contre ceux qui les emploient, et ils seront les premiers à tomber dans le piège», a-t-il conclu.