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Actualités - CHRONOLOGIES

Conférence - Les émigrés du Brésil s’interrogent - sur les retombées de l’après-guerre - «La paix posera un double défi - au Liban», affirme Issa Goraieb

Plusieurs centaines de personnes ont assisté à la conférence, donnée en langue française avec traduction instantanée en portugais, dans l’amphithéâtre du somptueux Club Atletico Monte Libano, sis Avenida Republica do Libano, ainsi baptisée lors de la visite officielle effectuée en 1954 au Brésil par le président Camille Chamoun. Le public comprenait la fine fleur de la communauté libanaise de Sao Paulo (députés, édiles municipaux, présidents et membres d’associations, grands industriels, commerçants et hommes d’affaires, chefs spirituels chrétiens et mahométans. Issa Goraieb a évoqué les divers enjeux de la négociation pour le Liban : la question territoriale (fermes de Chebaa, refus de l’État de déployer l’armée régulière dans les zones évacuées par Israël), la question de l’eau et surtout le sort des réfugiés palestiniens. Il a mis en évidence tant la mauvaise foi d’Israël que les contraintes résultant de l’hégémonie syrienne, facteurs se conjuguant pour restreindre considérablement la marge de manœuvre négociatoire de notre pays. Il a brossé un tableau de la situation économique, insistant sur les efforts actuellement déployés en vue d’un redressement et il a lancé un pressant appel à la communauté d’affaires de Sao Paulo et de tout le Brésil afin qu’elle participe à cette entreprise. (On apprend à ce propos qu’une délégation de businessmen d’origine libanaise, dirigée par le président de la Chambre de commerce libano-brésilienne M. Qutait, viendra au mois de mai prochain au Liban). En conclusion, M. Goraieb s’est adressé en ces termes à ses auditeurs : «Vous avez un rôle à jouer, chers amis d’origine libanaise. Le Liban, il faut bien en être conscient, est un de ces rares pays qui n’existent pas seulement parce que telle est la volonté de ses fils ; le Liban est là aussi, il est là surtout parce que son existence est jugée tolérable, utile ou même nécessaire selon le cas par la communauté internationale : cela surtout à l’heure où la carte de la région est en voie d’être remodelée et où les diverses nations du Proche-Orient luttent pour aménager ou réaménager leur chez-soi, leur place au soleil. Notez à ce propos que le simple choix de Beyrouth pour le sommet de la francophonie – une conférence qui réunira, au moins d’octobre prochain, non moins de 55 chefs d’État et de gouvernement – est comme une preuve d’existence par une population hantée par les projets de fusion ou de fédération dans de vastes ensembles...». «C’est dire à quel point la diaspora libanaise est appelée à faire entendre sa voix partout où elle se trouve. Demandez à vos gouvernements ce qu’ils font pour aider à la survie du Liban, poussez-les donc à en faire toujours davantage. Et puis, il faut vous interroger : faites-vous assez, vous-mêmes, pour le Liban ? Pourquoi n’êtes-vous pas encore constitués en lobby, comme ont su le faire d’autres nations de par le monde ? Pourquoi ne multipliez-vous pas les démarches pour qu’ait lieu enfin cette visite au Liban du président Cardoso, maintes fois annoncée et régulièrement reportée ?». «Et puis le politique, ce n’est pas tout. Entrepreneurs, hommes d’affaires commerçants brésiliens d’origine libanaise, venez donc prospecter le Liban. Ce ne serait pas là une simple œuvre de charité ni une quelconque obligation morale car vous pourriez y trouver matière à bénéfice en même temps que vous auriez contribué à relancer l’économie de la mère-patrie. Ce n’est pas seulement à la terreur de la vache folle, mais aussi à l’inlassable, à l’admirable travail d’ambassadeurs tels Sergio Barcellos Telles ou son prédécesseur John Frazier Neele que les Libanais achètent de plus en plus brésilien, et que 75 % de la viande importée au Liban provient aujourd’hui du Brésil». À l’issue de son exposé, qui a été très vivement applaudi par l’assistance, Issa Goraieb a répondu aux questions du public qui, pour la plupart, portaient sur l’influence déterminante de la Syrie au Liban et sur les chances d’un rééquilibrage des rapports libano-syriens. À l’issue de la conférence, qui a été suivie d’un dîner offert en son honneur, il s’est vu remettre divers objets commémoratifs offerts par les associations libanaises de Sao Paulo. Arrivé dimanche dernier au Brésil à l’invitation d’un groupe réunissant les principales associations libanaises de ce pays, le rédacteur en chef de L’Orient-Le Jour a visité le centre d’études arabes de l’Université de Sao Paulo où il a fait devant le corps professoral un exposé de la situation au Liban et au Proche-Orient. Au Parlement de l’État de Sao Paulo, il a rencontré le groupe de députés d’origine libanaise. Il a eu également un long entretien avec le ministre brésilien des Affaires étrangères M. Celsio Lafer, dont nous rendrons compte dans une prochaine édition. Il a été par ailleurs invité à dîner par le consul général du Liban à Sao Paulo Aziz Aziz et des dirigeants de divers clubs de la ville, dont le Monte Libano et le club de Zahlé. Il quittera Sao Paulo pour Iguazu puis Salvador de Bahia, avant de regagner Beyrouth au milieu de la semaine prochaine.
Plusieurs centaines de personnes ont assisté à la conférence, donnée en langue française avec traduction instantanée en portugais, dans l’amphithéâtre du somptueux Club Atletico Monte Libano, sis Avenida Republica do Libano, ainsi baptisée lors de la visite officielle effectuée en 1954 au Brésil par le président Camille Chamoun. Le public comprenait la fine fleur de la...