Le CPL dénonce les îlots de sécurité

Le CPL et les comités estudiantins du PNL et du PSP ont déploré hier le déploiement armé intensif qui a ponctué les manifestations antisyriennes estudiantines. Le CPL a relevé la «concomitance de ce déploiement et l’explosion d’un arsenal à Aïn el-Héloué» et s’est interrogé sur l’opportunité «de la démonstration de force militaire face à des étudiants désarmés au moment où des îlots de sécurité persistent dans le pays» . Il a appelé au retrait des forces syriennes et a souligné que les étudiants, rassemblés mercredi à la faculté de sciences de l’Université libanaise de Fanar, avaient rendu hommage au souvenir de trois dirigeants assassinés, le président Béchir Gemayel, le mufti Hassan Khaled et le leader druze Kamal Joumblatt. Les étudiants du PNL et du PSP ont pour leur part affirmé qu’ils auraient souhaité «voir cette mobilisation armée au Liban-Sud» : «pour protéger les frontières et rassurer la population» ou dans la Békaa «pour neutraliser les bandes de voleurs et de trafiquants», selon le PNL. Le comité estudiantin du PNL a fait état de l’interpellation de deux de ses membres, Abdallah Cherfane et Michel Hajj. Tout en exprimant des réserves sur le mouvement de protestation aouniste «organisé pour l’anniversaire d’un événement douloureux qui ne fait pas l’unanimité des Libanais», les étudiants du PSP ont réaffirmé la nécessité de préserver les libertés d’expression et de manifestation. Ils se sont dit «surpris par l’intimidation exercée par les forces de sécurité et les services de renseignements avant et durant le mouvement de protestation». Ils ont aussi déploré «l’implication de l’armée dans un débat médiatique (avec les manifestants) alors qu’elle était supposée se conformer aux décisions de l’autorité politique».