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Actualités - ANALYSES

Les maladresses de mercredi agacent des députés - Le pouvoir appelé à respecter son propre discours unificateur

Le président Nabih Berry souhaite voir les rangs intérieurs solidement soudés face aux menaces israéliennes. Comment répondre en pratique à un tel appel ? Par un dialogue ouvert avec tous les courants du pays, indiquent des parlementaires. Qui soulignent qu’il n’est dans l’intérêt de personne, ni du Liban ni de la Syrie elle-même, de laisser le clivage s’aggraver à cause de la présence militaire syrienne. La persistance de ce problème explique certes le dispositif sécuritaire paralysant mis chaque fois en place pour interdire des manifestations estudiantines. Mais ces mesures, manifestement disproportionnées, donnent à l’opinion publique, internationale et intérieure, l’impression que le volume de la contestation est par trop impressionnant et que le pays se trouve aux bords d’un soulèvement majeur. Les professionnels de la place de l’Étoile s’étonnent dès lors que le pouvoir n’ait pas voulu cette fois suivre la saine méthode adoptée naguère par le ministre de l’Intérieur, M. Élias Murr, qui s’est contenté de bien faire encadrer les marches de protestation des jeunes, sans les interdire, pour éviter tout dérapage sécuritaire. Du reste, ajoutent-ils, s’il y avait eu des débordements, la population tout entière se serait détournée des manifestants, leur aurait retiré toute sympathie car elle est profondément contre la violence et contre les atteintes à l’ordre républicain. Durement échaudés par la guerre intestine, les Libanais font en effet passer la sécurité avant tout, avant le pain même. Et de répéter que pour réaliser une nécessaire unité nationale, il faut traiter par le dialogue les causes des conflits intérieurs. Comme l’avaient fait les pères de l’indépendance qui, par le dialogue généralisé, étaient parvenus à élaborer ce contrat social fondateur qu’était le pacte national. Puisant toujours leur enseignement dans l’histoire, les députés soulignent que toutes les fois où le pouvoir en place a négligé d’initier un dialogue général sur les questions d’importance, le pays s’est retrouvé confronté à des événements sanglants, ou à tout le moins à de graves crises politiques, le plongeant dans un désarroi total. Il en a été ainsi quand les Libanais se sont divisés au sujet du flux nassérien ou de la présence armée palestinienne. Et on retrouve toujours en arrière-fond, comme catalyseur des déchirements, les lourdes appréhensions qu’une partie de la population peut éprouver au sujet de la souveraineté, de l’indépendance comme du libre pouvoir de décision libanais. À chaque fois, aujourd’hui comme hier, l’État aurait dû prévenir la fracture par la concertation, pour s’assurer qu’en définitive prime chez ses ressortissants la seule allégeance au drapeau national. Mais pour pertinentes que paraissent ces observations de parlementaires, elles restent du domaine théorique. Peut-on vraiment, en pratique, résoudre le conflit sur la présence militaire syrienne ? Les députés cités pensent que oui. Ils insistent sur un point : à leur avis, Bkerké, qui reste un recours désintéressé pour de larges franges locales dont il exprime les vues parfois secrètes, sait se montrer raisonnable. Dans ce sens que le patriarche Sfeir sait tenir compte des conditions régionales objectives qui justifient le maintien, à titre stratégique mais aussi provisoire, des forces syriennes sur le sol national. Cependant, sans réfuter totalement ce point de vue des parlementaires, des sources proches du patriarcat soulignent pour leur part qu’il faut fixer un calendrier-programme de retrait, indépendamment de toute considération locale ou extérieure. Et que les principes de souveraineté, d’indépendance et d’autonomie de décision ne doivent en aucun cas rester hypothéqués. Sous aucun prétexte.
Le président Nabih Berry souhaite voir les rangs intérieurs solidement soudés face aux menaces israéliennes. Comment répondre en pratique à un tel appel ? Par un dialogue ouvert avec tous les courants du pays, indiquent des parlementaires. Qui soulignent qu’il n’est dans l’intérêt de personne, ni du Liban ni de la Syrie elle-même, de laisser le clivage s’aggraver à...