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Actualités - OPINIONS

Patriotes s’abstenir

Le pont de La Quarantaine. Peu après 17 heures. Un barrage de l’armée filtre les voitures. Le soldat de faction laisse passer les automobilistes au compte-gouttes. Quatre jeunes gens à bord d’une Mercédès attendent patiemment leur tour. L’un d’eux, toutefois, a l’audace de tenir et d’agiter un petit et modeste drapeau libanais. Un geste, sans doute, «provocateur», aux yeux de certains responsables de la sécurité. Arrivés devant le barrage, les quatre jeunes ne trouvent évidemment pas nécessaire de cacher ou de dissimuler le drapeau libanais. Comble de naïveté… Ils sont priés de se ranger de côté. Les militaires les fouillent alors minutieusement et passent au peigne fin la voiture. Rien n’est épargné : le moteur, le porte-bagages, les portes, etc. Le Liban est, certes, le pays des paradoxes. Mais nul ne pensait qu’on en arriverait là : paraître «suspect» à un barrage de l’armée «libanaise» uniquement parce que l’on agite un drapeau «libanais». Automobilistes, à vous de tirer les conclusions qui s’imposent : la prochaine fois que vous voudrez passer à un barrage sécuritaire, brandissez plutôt un drapeau français, américain, italien ou – encore mieux – syrien. Dans ce dernier cas, vous êtes certains de ne pas être inquiétés. Même si vous transportez un arsenal militaire à bord de votre véhicule…
Le pont de La Quarantaine. Peu après 17 heures. Un barrage de l’armée filtre les voitures. Le soldat de faction laisse passer les automobilistes au compte-gouttes. Quatre jeunes gens à bord d’une Mercédès attendent patiemment leur tour. L’un d’eux, toutefois, a l’audace de tenir et d’agiter un petit et modeste drapeau libanais. Un geste, sans doute, «provocateur»,...