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Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-Sud - Un tuyau de 10 cm a été installé sur le Wazzani pour alimenter le village du même nom - Beyrouth et la Finul nient tout détournement d’eau aux dépens d’Israël

Par la voix d’une source gouvernementale autorisée, le Liban a démenti hier tout détournement des eaux du fleuve Wazzani aux dépens d’Israël, et dénoncé les menaces proférées par le nouveau ministre israélien de la Défense Binyamin Ben Eliezer contre le Liban et la Syrie. Cette question sera la première que soulèveront aujourd’hui les chefs de l’État et du gouvernement, et le président de l’Assemblée nationale, avec Miguel Angel Moratinos, coordonnateur de l’Union européenne pour le processus de paix, arrivé hier soir pour une visite de 24 heures. Ils le feront d’autant plus que l’Europe leur avait demandé de ne pas nourrir des préjugés contre le nouveau Premier ministre Ariel Sharon et de le juger sur ses actes et non sur ses déclarations passées. Corroborant les affirmations du Liban, le porte-parole de la force internationale de l’Onu au Liban-Sud a démenti hier que le Liban, comme Israël l’en accuse, ait détourné les eaux du fleuve Wazzani, une rivière importante pour l’alimentation du lac de Tibériade. «Des ouvriers sont en train d’installer une conduite de 10 cm qui amènera de l’eau du Wazzani au village du même nom, qui manque cruellement d’eau. On ne peut parler de “détournement” avec un si petit tuyau», a déclaré le porte-parole de la Finul, Timor Goksel. De source libanaise, on précise que la conduite remplace un précédent tuyau de plus grande largeur, rendu inutilisable par la rouille. Selon M. Goksel, «en tout cas, quand les travaux ont démarré le 20 février, nous avons informé l’armée israélienne que la Finul assurerait la protection des ouvriers et ils (les Israéliens) savaient parfaitement à quoi correspondent ces travaux». «Je ne sais vraiment pas pourquoi cela fait une histoire aujourd’hui. Je suis un peu stupéfait», a déclaré le porte-parole de la Finul. M. Goksel a indiqué que les habitants du village frontalier Wazzani, qui porte le même nom que le fleuve, s’étaient plaints de manquer d’eau et avaient porté l’affaire devant le Conseil du Sud, l’autorité chargée par l’État libanais de la gestion de la région. «Le Conseil du Sud a décidé de lancer un projet d’adduction d’eau, de la rivière jusqu’à un réservoir près du village», a-t-il précisé. «Parce qu’il s’agit d’une zone controversée, le Conseil a pris contact avec la Finul pour veiller à la sécurité des ouvriers», a souligné M. Goksel. Selon lui, le projet doit être achevé le 20 avril «après l’ouverture d’un chemin de terre le long de la rivière et l’installation d’une pompe à eau et d’une conduite de 10 cm pour apporter l’eau à un château d’eau à Wazzani». Le Wazzani fournit chaque année près de 100 millions de m3 d’eau qui se déversent dans le Hasbani, rivière qui alimente à son tour le lac de Tibériade, principale réserve en eau douce d’Israël. Au demeurant, le porte-parole de la Finul a précisé qu’il y avait confusion côté israélien sur le nom du fleuve . «Le secteur concerné est officiellement appelé Wazzani. La rivière Hasbani est plus loin, mais il est fréquent que les gens usent des deux noms indifféremment», a-t-il noté. La source gouvernementale citée souligne, pour sa part, que les autorités gouvernementales israéliennes ont été induites en erreur par le commandant du front Nord israélien, qui exploite cet incident à des fins personnelles. « Pompage illégal », accuse Saguy Le directeur de la compagnie israélienne des eaux Mekorot, Uri Saguy, a appelé hier son gouvernement à empêcher le pompage de l’eau du Wazzani. M. Saguy a affirmé à la radio publique israélienne qu’«il s’agit d’un pompage illégal», ajoutant : «J’espère qu’Israël saura défendre ses intérêts. Nous en avons les moyens». M. Saguy, un général de réserve et ancien chef des services de renseignements militaires, a refusé de préciser s’il préconisait «une option militaire» pour régler le problème. «Il manque 4 millions de m3 d’eau dans le lac de Tibériade et nous ne savons pas comment nous allons pouvoir répondre cette année aux besoins de l’agriculture et de l’industrie», a-t-il poursuivi. Pour sa part, le ministre israélien des Infrastructures Avigdor Liberman a qualifié hier de «précédent préoccupant» le pompage de l’eau du Wazzani. «On ne peut laisser passer ces graves mesures unilatérales des Libanais», a ajouté le ministre israélien. Le Wazzani et le Hasbani, dont le Wazzani est un affluent, fournissent entre 20 et 25 % de l’eau s’écoulant dans le lac de Tibériade, a précisé un responsable israélien du ministère de l’Agriculture, Shimon Pat. Le Hasbani prend naissance au Liban et coule sur une cinquantaine de kilomètres en territoire libanais puis le long du Jourdain, avant de se déverser dans le lac de Tibériade. En juin 2000, un mois après le retrait militaire israélien du Liban-Sud, les Libanais avaient accusé Israël de pomper l’eau du Wazzani, un affluent du Hasbani situé en territoire libanais, à une dizaine de mètres des barbelés installés par les Israéliens pour marquer la frontière.
Par la voix d’une source gouvernementale autorisée, le Liban a démenti hier tout détournement des eaux du fleuve Wazzani aux dépens d’Israël, et dénoncé les menaces proférées par le nouveau ministre israélien de la Défense Binyamin Ben Eliezer contre le Liban et la Syrie. Cette question sera la première que soulèveront aujourd’hui les chefs de l’État et du...