Liban-USA - Sfeir : Toutes les dictatures tombent - par la force de l’esprit

Ottawa - De notre envoyé spécial Habib CHLOUK Le patriarche maronite Nasrallah Sfeir a quitté hier les États-Unis pour entamer une visite pastorale de douze jours au Canada, visite au cours de laquelle il doit notamment rencontrer le Premier ministre Jean Chrétien. Arrivé à l’aéroport d’Ottawa à 10h30 heure du Canada, le prélat maronite a été reçu comme partout ailleurs par une foule d’émigrés arborant des drapeaux libanais ou des drapeaux des Forces libanaises, brandissant aussi des calicots réclamant la libération de Samir Geagea. La veille, mardi, le patriarche Sfeir avait reçu à New York une délégation mixte du parti Kataëb et des FL qui ont exprimé dans un communiqué commun leur soutien à toutes les prises de position de Bkerké. Il s’est rendu juste après au siège de la nonciature apostolique accréditée auprès de l’Onu où il a été reçu par le représentant permanent du Vatican, Mgr Renato Martino. Celui-ci a organisé un déjeuner en l’honneur du patriarche auquel a notamment participé un délégué du secrétaire général des Nations unies Kofi Annan actuellement en tournée en Asie. Seizième et dernière étape du périple patriarcal aux États-Unis : Boston, ville du Massachusetts, qui n’était pourtant pas prévue au programme de la visite du cardinal Sfeir aux États-Unis. C’est dans les salons de l’église Notre-Dame du Cèdre de Boston qu’il a reçu les membres de l’Association des dames du cèdre. Devant elles, il a déclaré : «L’esprit est bien plus fort que la matière. Ce ne sont pas les canons qui ont eu raison du mur de Berlin. C’est la prière ainsi que la détermination et la volonté du pape Jean-Paul II. Toutes les dictatures finissent par tomber, non pas par la force des armes, mais par celle de l’esprit». Et de poursuivre : «Pour cette raison, vous devez conserver votre foi en Dieu, en vous et dans les autres. Unissez-vous, vous obtiendrez alors tout ce que vous désirez. Mais tant que vous êtes divisés et dispersés, n’espérez pas le salut». Le cardinal Sfeir a clôturé son discours en ces termes : «Notre canon est notre chapelet, notre épée est notre passé, notre foi en Dieu, notre confiance en nous-mêmes et dans les autres».