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Actualités - CHRONOLOGIES

PARLEMENT - Pour le président de la Chambre, la proposition de découpage électoral est discutable - Berry : « Pas de retour à la troïka »

Une série de réunions se sont tenues hier place de l’Étoile sous la présidence du chef du Parlement Nabih Berry, qui en a profité pour rejeter les récentes accusations sur la résurgence de la «troïka» du pouvoir et pour mettre les points sur les «i» concernant le découpage électoral sur lequel il s’était entendu avec le chef du gouvernement Rafic Hariri durant les réunions de Faqra, il y a une dizaine de jours. «Pas de retour à la troïka», a affirmé M. Berry durant les réunions du bureau de la Chambre, des présidents et des rapporteurs des commissions et du bloc parlementaire de la Résistance et du développement (qu’il préside). C’est ce qu’on a indiqué de sources parlementaires, précisant que le président de la Chambre a assuré qu’il ne faut pas interpréter les réunions de Faqra puis le déjeuner de Baabda comme une résurgence de la troïka ou «simplifier le problème en le présentant sous la forme de l’équation suivante : c’est ou la troïka ou le conflit entre les trois dirigeants». Cité toujours par les mêmes sources, M. Berry a estimé qu’ «une entente et une coordination entre les trois pôles politiques sont fondamentales pour sauver le pays de la crise économique», précisant que «toutes les réalisations enregistrées après le retrait israélien seront anéanties en cas d’effondrement économique». Le chef du Législatif a tenté de justifier la formule de découpage électoral sur laquelle il s’était entendu avec M. Hariri et qui prévoit que le Liban constituerait une seule circonscription. «Cette idée n’est pas parole d’Évangile ou de Coran. Elle n’est pas définitive, mais reste sujette au débat et à la discussion. Elle n’est pas dirigée non plus contre qui que ce soit et ne favorise personne, surtout que la loi électorale doit être en définitive le fruit d’une entente et d’un consensus nationaux», a-t-il dit, cité par les mêmes sources. M. Berry a insisté sur le fait que le débat sur cette question doit être engagé sans tarder. «Rien ne justifie qu’on se penche à la dernière minute sur ce dossier», a-t-il fait remarquer, selon les mêmes sources. Le projet de réforme engagé par le gouvernement, la privatisation de certains services publics et la situation de la MEA ont été abordés durant les trois réunions, au cours desquelles M. Berry a ainsi communiqué aux députés la teneur de ses concertations avec MM. Lahoud et Hariri, à Baabda et à Faqra. Le chef du Parlement s’est prononcé pour la réduction des émoluments et des indemnités des députés, mais seulement au cas où cette réduction serait appliquée dans d’autres administrations. Toutefois, il s’est dit opposé à la suppression des indemnités versées aux anciens députés, soulignant que nombreux parmi ces derniers sont en butte à des difficultés financières. Il a préconisé un léger abaissement des sommes qu’ils perçoivent. Selon des sources parlementaires, cette réduction se situerait dans une fourchette allant de 10 % à 25 %. De mêmes sources, on a expliqué que les chefs de l’État et du gouvernement s’occuperont des traitements de l’Exécutif alors que la Chambre suivra l’affaire des émoluments des membres du Législatif. M. Berry s’est longuement étendu sur le processus de réforme et a attiré l’attention de ses interlocuteurs sur le fait que les mesures appliquées étaient prévues dans le document de redressement adopté en 1997, au moment où la Chambre examinait le projet de budget. «Si les points qui figuraient dans ce document avaient été appliqués à l’époque, nous aurions été aujourd’hui dans la phase finale du projet de réforme, même si certaines mesures décidées aujourd’hui sont de loin meilleures que celles qui avaient été proposées en 1997», a-t-il déclaré. Une troisième société de téléphonie mobile M. Berry a ensuite fait état de la prochaine création d’une société libanaise de téléphonie mobile «qui sera la concurrente des deux compagnies exploitant actuellement le système GSM». M. Berry a particulièrement insisté sur les projets de privatisation, estimant que la Caisse nationale de sécurité sociale devrait y participer. Selon le président de la Chambre, une telle mesure est susceptible de renflouer la CNSS qui pourrait détenir, a-t-il estimé, près de 10 % des actions des compagnies qui seront créées dans le cadre du processus de privatisation. M. Berry a par ailleurs insisté sur le fait que l’État doit se réserver le droit d’exercer un contrôle continu sur les administrations dont la gestion sera confiée au secteur privé. Pour ce qui est de la MEA, «il faut la sauver et non pas la privatiser», a-t-il déclaré, jugeant qu’«aucun bailleur de fonds ne voudra acquérir une société qui accumule les pertes». Parmi les mesures prévues pour renflouer la compagnie aérienne, il a cité l’exemption des taxes et la modification de la convention collective qui gère les relations entre le patronat et les employés. M. Berry a aussi assuré qu’une partie des fonctionnaires surnuméraires seront répartis sur des sociétés rattachées au groupe auquel la MEA appartient. Les autres obtiendront des indemnités qui seront deux ou trois fois supérieures à celles qu’ils auraient normalement touchées à condition qu’elles ne soient pas inférieures à 30 millions de livres et supérieures à 200 millions de livres. De manière générale, le gouvernement entend poursuivre au cours des deux prochains mois le processus de réorganisation des administrations et des institutions publiques dont les fonctionnaires surnuméraires seront tous déférés devant le Conseil de la Fonction publique, a expliqué M. Berry, toujours cité par des sources parlementaires. Le président de la Chambre a aussi énuméré devant les députés certaines mesures envisagées par l’État pour renflouer le Trésor, dont l’imposition d’une taxe forfaitaire sur les carrières de sable et de graviers, la prolongation des effets de la loi sur la régularisation des atteintes à la loi sur le bâtiment, la fusion des offices des eaux et la réouverture du dossier des atteintes au domaine maritime public. Par ailleurs, le président de la Chambre a reçu dans la journée l’ancien secrétaire général de la Ligue arabe Chadli Klibi qui a estimé, dans une déclaration à la presse au terme de l’entretien, que les États arabes devraient aider le Liban à résoudre sa crise économique.
Une série de réunions se sont tenues hier place de l’Étoile sous la présidence du chef du Parlement Nabih Berry, qui en a profité pour rejeter les récentes accusations sur la résurgence de la «troïka» du pouvoir et pour mettre les points sur les «i» concernant le découpage électoral sur lequel il s’était entendu avec le chef du gouvernement Rafic Hariri durant les...