Diplomatie - Le Liban prépare une reprise - de ses relations avec l’Irak

Le Liban se prépare à rétablir ses relations diplomatiques avec l’Irak et doit bientôt dépêcher un diplomate à Bagdad où il était jusqu’à présent représenté par un fonctionnaire, chargé de gérer les intérêts libanais dans ce pays. Jeudi, le Conseil des ministres avait annulé, durant sa réunion ordinaire, la décision prise en 1994 de rompre les relations diplomatiques avec l’Irak.Cette annulation a été décidée dans le secret le plus total, a indiqué notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, qui cite des sources diplomatiques non libanaises à Beyrouth, intriguées par le «secret» qui a entouré l’annulation de la décision de 1994. Elle n’a pas été consignée dans le procès-verbal de la séance et n’a toujours pas été transmise au ministère des Affaires étrangères, selon les sources qui disent avoir établi des contacts à ce sujet avec «les autorités concernées». De mêmes sources, on assure qu’un diplomate, probablement un chargé d’affaires, sera dépêché dans la capitale irakienne pour remplacer Élias Nemnom qui s’occupait de toutes les formalités consulaires, mais sans préciser de date. Cette mesure était envisagée depuis quelques mois déjà, sous l’ancien chef de gouvernement Sélim Hoss, mais n’avait pas été concrétisée. Elle est aujourd’hui commandée par l’amélioration des relations économiques bilatérales et a pour but de faciliter les affaires consulaires, selon les sources. Le Liban avait décidé de rompre ses relations diplomatiques avec Bagdad après l’assassinat d’un dissident irakien à Beyrouth. Mais depuis 1997, les rapports entre les deux pays se sont améliorés. Le chef du gouvernement Rafic Hariri a informé samedi l’ambassadeur du Koweït au Liban, Mohammed Saïd al-Sallal, de la décision du gouvernement. Selon des analystes, les autorités ne veulent pas irriter le Koweït, qui a fourni une aide de plusieurs millions de dollars depuis la fin de la guerre. Ce serait pour cette raison que le Conseil des ministres n’a pas expressément fait état d’une reprise des relations diplomatiques avec Bagdad mais s’est contenté d’annoncer une annulation de la décision de 1994.