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Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-RDCongo - La commission Kabila chargée de l’enquête sur les ressortissants libanais tués - Le palais Bustros déplore le manque de coopération de Kinshasa

L’annonce mercredi soir de l’assassinat de ressortissants libanais à Kinshasa a suscité hier à Beyrouth l’indignation du ministère des Affaires étrangères. Celui-ci a notamment déploré dans un communiqué que «les autorités congolaises n’aient pas informé l’État libanais de cette affaire au moment même. Elles se sont contentées de dire que les victimes étaient incarcérées et qu’elles subissaient un interrogatoire». «Pourtant, ajoute le communiqué, le ministère a effectué de nombreux contacts directs et indirects avec des pays frères et amis, avec les Nations unies et le CICR ainsi qu’avec le haut comité des droits de l’homme pour en savoir plus sur leur sort et faire la lumière sur cette affaire ambiguë». Le palais Bustros a enfin réclamé du gouvernement congolais «les noms des victimes, leurs corps et les conclusions de l’enquête». Le ministre Mahmoud Hammoud a même demandé la participation du Liban à cette enquête. Il a en outre affirmé que le meurtre de ces ressortissants s’est produit dans les 24 heures qui ont suivi leur arrestation. Mais on ignore toujours s’ils ont été assassinés avant ou après le meurtre du président Laurent-Désiré Kabila. M. Hammoud a précisé que le directeur général des émigrés au palais Bustros Haytham Jomaa avait été chargé d’entreprendre les contacts avec les ambassadeurs arabes et occidentaux pour inciter les autorités congolaises à communiquer à Beyrouth les noms des victimes et à livrer leurs corps. À noter dans ce cadre que les parents des victimes connaissent de toute évidence l’identité de leurs proches disparus. En revanche, rien d’officiel ne peut être encore publié tant que le gouvernement congolais ne s’est pas prononcé à ce sujet. Entre-temps les quelque 4 000 membres de la colonie libanaise de la République démocratique du Congo ont proclamé une journée de deuil à Kinshasa. La commission Kabila De son côté, confronté au dossier du meurtre de ces ressortissants libanais «enlevés» en janvier à Kinshasa par des hommes en armes et tués, le gouvernement de RDCongo a confié l’enquête à la puissante commission chargée des investigations sur l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila. «Onze ressortissants étrangers ne peuvent pas disparaître en un clin d’œil, comme une simple lettre à la poste», commentait hier matin le quotidien congolais Le Phare (proche de l’opposition non armée). Mercredi soir, le ministre de la Justice de la RDC, Mwenze Kongolo, avait annoncé à la presse que «quelques citoyens libanais» étaient morts dans les «réactions de violences» ayant suivi l’assassinat du chef de l’État, mortellement blessé par un garde du corps dans le palais présidentiel. M. Kongolo s’est refusé à toute précision sur le nombre de citoyens libanais exécutés et sur les circonstances de leur mort. Selon une des principales associations de défense des droits de l’homme de la RDC, la Voix des sans voix (VSV), onze Libanais, en majorité des commerçants établis dans l’ex-Zaïre, ont disparu à Kinshasa depuis le 16 janvier après avoir été «enlevés». Le gouvernement a chargé la commission d’enquête sur l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila, créée par son fils Joseph Kabila qui lui a succédé le 26 janvier, d’apporter des réponses. La commission, instituée par décret du général-major Kabila le 7 février, est composée de magistrats congolais, ainsi que de représentants des pays alliés de la RDC (Angola, Zimbabwe, Namibie) dans la guerre en cours dans l’ex-Zaïre. Son mandat initial de 30 jours a été prolongé mercredi d’un mois pour permettre une «meilleure finalisation de l’enquête», a indiqué le ministre de la Justice. Dans un entretien avec le quotidien belge Le Soir publié mercredi, le président Kabila a déclaré vouloir «la vérité totale sur tout ce qui s’est passé». Pour cela, «un ministre peut toujours être invité à témoigner (devant la commission) si c’est nécessaire», a ajouté le général-major. La commission dispose de très larges pouvoirs. Elle peut ordonner d’interpeller ou d’arrêter toute personne suspecte et avoir accès à tous les documents relatifs à l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila. «Aussitôt que les conclusions de l’enquête lui seront soumises, le gouvernement s’engage à assurer des poursuites judiciaires et à soumettre les coupables à toute la rigueur de la loi, sans exception», selon le ministre Kongolo. La commission a déjà fait interpeller ou placer en résidence surveillée plusieurs hauts responsables, dont l’aide de camp et ancien chef d’état-major particulier de Laurent-Désiré Kabila, le colonel Eddy Kapend, le commandant de la garnison de Kinshasa, le général Yav Nawej, et des membres des services de sécurité. Selon diverses sources, les personnes entendues par la commission sont placées sous la garde de militaires zimbabwéens. Les alliés sont omniprésents dans la capitale depuis l’attentat contre le défunt président. Ainsi des véhicules de la police angolaise patrouillent régulièrement les rues.
L’annonce mercredi soir de l’assassinat de ressortissants libanais à Kinshasa a suscité hier à Beyrouth l’indignation du ministère des Affaires étrangères. Celui-ci a notamment déploré dans un communiqué que «les autorités congolaises n’aient pas informé l’État libanais de cette affaire au moment même. Elles se sont contentées de dire que les victimes étaient...