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Actualités - ANALYSES

Révélations sur l’entrevue de Faqra - La loi électorale au centre des entretiens Berry-Hariri

À l’instar de M. Omar Karamé, les présidents Nabih Berry et Rafic Hariri, grands faiseurs de scrutins, ne perdent pas le Nord. Ni de vue que tous les enjeux sur la scène politique locale passent forcément, et parfois fatalement, par la loi électorale. Des sources généralement fiables révèlent ainsi que ce dossier a été au centre de leurs entretiens de Faqra, parallèlement au programme, plus actuel, de redressement économique. Autre surprise de taille : les deux hommes se seraient entendus pour un mécanisme à deux paliers : d’abord un tour de présélection au niveau du caza; puis l’élection proprement dite, teintée de proportionnelle, à l’échelon du pays tout entier pris comme circonscription unique. Les réactions négatives ne se sont pas fait attendre dans les salons politiques. Où l’on se dit étonné que ces deux poids lourds parlementaires, que la circonscription unique favorise par rapport à d’autres leaders (surtout s’ils devaient s’allier entre eux, ce qui semble probable), puissent songer à de tels intérêts au moment où la priorité doit aller à la lutte contre la crise économique et financière. Les contempteurs de la doïka Berry-Hariri, qui sont nombreux même parmi les loyalistes, relèvent ensuite que mettre maintenant sur le tapis la question des élections ne peut que susciter un climat de divisions et de tiraillements internes. D’autant, ajoutent-ils en faisant sans doute allusion à Baabda, que les dirigeants ne sont pas parfaitement d’accord entre eux sur la formule à retenir. Mais les proches des deux présidents s’étonnent à leur tour que l’on puisse s’étonner «du moment que l’élaboration d’une loi électorale équitable se trouve formellement promise aussi bien dans le discours d’investiture du chef de l’État que dans la déclaration ministérielle du précédent cabinet». Pour sa part, un pôle de l’Est estime que «c’est à dessein qu’on laisse filtrer à ce moment précis des bruits sur des échanges entre les présidents au sujet de la loi électorale. Le timing est sans doute choisi en fonction des déclarations américaines du patriarche Sfeir. Pour rappeler en quelque sorte à différentes forces politiques que le pouvoir dispose, avec la loi électorale, d’un atout majeur. Et exercer par ce moyen une pression de retenue sur les parties qui seraient tentées de ranimer certaines polémiques qui mettent l’État dans l’embarras. Mais, poursuit cette personnalité, il n’est pas du tout certain que la tactique soit payante. Car il existe de fortes dissensions au sujet de la loi électorale au sein même du gouvernement. Et la grogne ministérielle, jusque-là assez sourde et gardée sous contrôle, pourrait tourner en fronde déstabilisatrice pour le pouvoir, comme durant les précédents cabinets Hariri». Et de rappeler, pour citer un exemple des divergences de vues entre officiels, que «M. Élias Murr, qui a évidemment son mot à dire en tant que ministre de l’Intérieur, s’est prononcé publiquement, lors d’un débat télévisé, pour la petite circonscription. En précisant qu’en tout cas le débat n’est pas encore ouvert, pour la bonne raison que cela serait prématuré, les priorités étant ailleurs. Du reste, ajoute la même source informée, les indications distillées après la réunion de Faqra ne correspondent pas du tout à la position qu’a pu afficher jusque-là le président du Conseil. M. Hariri a en effet répété à plusieurs reprises qu’il penche pour le mohafazat et qu’à son avis le Liban circonscription unique, bien que souhaitable dans le principe, reste une conception utopique tant que le pays n’a pas évolué sérieusement vers un système de partis. D’autre part, souligne également ce pôle, nul n’ignore que seul un compromis entre la grande et la petite circonscription (moins que le mohafazat et plus que le caza) peut en définitive prévaloir en pratique». Et de conclure en répétant que les pôles du pouvoir «s’inquiètent sans doute d’entendre le président Amine Gemayel, les Forces libanaises et le courant aouniste hausser le ton par rapport à la question de la présence militaire syrienne. D’où la tentative d’initier un discours politique moins tranchant de l’Est politique, en lui rappelant qu’il pourrait beaucoup y perdre sur le plan de la représentation parlementaire. Il est en effet assez évident qu’en unifiant le pays sur ce plan, l’opposition chrétienne serait électoralement laminée». Ce qui ne changerait pas grand-chose, à vrai dire, au tableau actuel.
À l’instar de M. Omar Karamé, les présidents Nabih Berry et Rafic Hariri, grands faiseurs de scrutins, ne perdent pas le Nord. Ni de vue que tous les enjeux sur la scène politique locale passent forcément, et parfois fatalement, par la loi électorale. Des sources généralement fiables révèlent ainsi que ce dossier a été au centre de leurs entretiens de Faqra,...