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Actualités - CHRONOLOGIES

Salon du Livre - Le Mouvement culturel d’Antélias honore Zoghbi et Kerbage

Dans le cadre de son 20e Salon du livre, le Mouvement culturel d’Antélias a rendu un double hommage à deux personnalités culturelles qui ont marqué, par leur présence et leur bagage exceptionnels, le monde des livres pour Farès Zoghbi et celui du théâtre pour l’acteur Antoine Kerbage. Farès Zoghbi et le livre ne font qu’un. Comme l’a si bien imaginé Ghassan Tuéni quand il a décrit, au cours de la cérémonie, cet amoureux du livre feuilletant avec amour les pages d’un ouvrage, dans les yeux cette étincelle qui semble dire : «Eurêka, Eurêka, je t’ai trouvé». Pour ce grand homme, les murs se sont écroulés. Ne restent que les étagères de livres. Dans son mot de bienvenue, Georges Baroud a noté qu’il serait injuste de ne voir en Farès Zoghbi qu’un avocat ou un écrivain. Il est aussi et surtout un homme qui aime les gens, qui vit parmi eux et pour eux. M. Ghassan Tuéni a ensuite pris la parole. «Quand je viens à parler de quelqu’un, a-t-il dit, je me rappelle inexorablement un livre. Un livre que cette personne affectionne particulièrement ou qu’elle cite volontiers. Farès est l’ exception. Je suis là, devant lui et aucun livre ne me vient à l’esprit. Et pourtant… Nous sommes peut-être les deux personnes qui s’échangent le plus de livres dans ce pays». Ghassan Tuéni s’est rappelé les longues heures passées au téléphone à réciter des morceaux d’anthologie ou des poèmes, à discuter de théories philosophiques… Farès Zoghbi est, selon le terme consacré, une encyclopédie ambulante, ou plutôt une bibliothèque. Par son dévouement au pays, il est connu comme le héraut de la paix par la culture, bien avant que l’Unesco ne lance «la culture de la paix». Avec son calme et sa détermination légendaires, Zoghbi a lutté contre la «culture des barrages» qui a envahi, 20 ans durant, la rue, les esprits, les bibliothèques et même les universités. Un géant des planches Antoine Kerbage a pour sa part regretté que la culture soit considérée dans notre pays comme un luxe inutile. Fidèle à sa franchise mordante, l’acteur a poursuivi : «Pour imiter les pays développés, le gouvernement nous a affublés d’un ministère de la Culture dont le rôle se limite à octroyer de maigres subventions et qui fonctionne comme une association pour enterrer les talents». Après le mot d’introduction prononcé par Pascale Lahoud, Nazih Khater a raconté l’histoire, toute simple mais étrange, de l’acteur libanais : «Il était une fois, dans un village sans électricité, téléphone ou ordinateurs, un jeune garçon qui rêvait de conquérir la ville. Ce jeune garçon a accompli son rêve. Il est devenu un géant des planches. Noyau du mouvement théâtral contemporain : tawarikh, l’école de Mounir Abou Debs, le cercle d’Antoine et Latifé Moultaka, la troupe de Berge Fazlian… Son nom est devenu synonyme de rhétorique, de loquacité…». Jean Kassis a affirmé que «notre homme appartient à la trempe des acteurs qui innovent et qui s’imbibent du rôle et non pas des acteurs perroquets». «Rendre un hommage à Antoine Kerbage c’est rendre un hommage à tout le théâtre libanais, a souligné Rifaat Tarabay. Dans les années 70, les acteurs pionniers tels que Kerbage étaient considérés comme un exemple à suivre». Antoine Kerbage a conclu la cérémonie en disant : «C’est quand même bizarre que la première fois où je suis monté sur les planches c’était au Maroc. Et la première fois où on m’a rendu un hommage c’était aux États-Unis, la deuxième en Égypte. Et voilà la troisième placée sous l’égide du Mouvement culturel. Ce mouvement qui semble être le seul à se soucier de la nourriture de l’esprit à une époque où bon nombre d’associations caritatives se soucient de nourrir les corps affamés. Au début du XIXe siècle, Napoléon Bonaparte a reconstitué la Comédie française, une manière de se blanchir la réputation après la défaite en Russie. À l’aube du XXIe siècle, on transforme le Grand Théâtre en restaurant. Vous trouvez cela normal, vous ?»
Dans le cadre de son 20e Salon du livre, le Mouvement culturel d’Antélias a rendu un double hommage à deux personnalités culturelles qui ont marqué, par leur présence et leur bagage exceptionnels, le monde des livres pour Farès Zoghbi et celui du théâtre pour l’acteur Antoine Kerbage. Farès Zoghbi et le livre ne font qu’un. Comme l’a si bien imaginé Ghassan Tuéni...