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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Patrimoine national - Quel rôle pour les municipalités ? - Le tourisme culturel, - une responsabilité quadripartite

À l’initiative de la Fondation du patrimoine national (FPN), un colloque a regroupé des spécialistes qui se sont penchés sur «Le tourisme culturel : quel rôle pour les municipalités ?». Au cours de la séance inaugurale, le ministre de la Culture, M. Ghassan Salamé, a insisté sur la responsabilité collective partagée entre l’État, les ONG, les municipalités et le partenariat étranger. En somme, une responsabilité quadripartite. L’expérience française dans ce domaine a été rapportée par M. Valéry Patin, administrateur de l’Institut de recherche et d’études supérieures du tourisme à l’Université Paris I. Il a divisé les touristes en trois catégories : «les spécialistes», «les occasionnels», et les «amateurs» qui constituent, aujourd’hui, l’essentiel de la clientèle des circuits. «Ils sont attirés par les villages anciens, les centres historiques et les sites naturels, ils se détachent de plus en plus des grands sites archéologiques», a dit M. Patin. Ils s’attendent à trouver sur les lieux «un véritable confort de visite», c’est-à-dire des conditions d’accès et de stationnement correctes, un accueil disposant d’informations, des guides, des panneaux d’information, des offres annexes d’hébergement de caractère, des lieux d’achat de produits traditionnels, etc. «La valorisation touristique du patrimoine dépasse donc le seul aménagement “sommaire” des sites et prend en compte les activités liées à la visite : achats, hébergements, animations». Ce tourisme a un apport économique important. Le musée du Louvre, qui reçoit environ 6 millions de visites par an, réalise un chiffre d’affaires billetterie de 25 millions de dollars américains. Les retombées économiques de la fréquentation du Metropolitan Museum de New York sont estimées à un peu moins d’un milliard de dollars. En Tunisie, l’Agence de mise en valeur et de gestion du patrimoine culturel réalise un chiffre d’affaires de 10 millions de dollars, provenant des droits d’entrée. En France, 150 000 emplois sont liés à la fréquentation touristique du patrimoine culturel. Par ailleurs, les analyses montrent que le visiteur qui dépense cinq dollars dans un site (droit d’entrée et achat au comptoir de vente) en dépense 50 dans les hébergements et les commerces. «Dans cette logique, les sites qui bénéficient d’un environnement développé sont d’une certaine manière prioritaires. C’est le cas des sites urbains ou péri-urbains où l’on trouve déjà des services et des commerces», a expliqué Valéry Patin. M. Georges Zouein, directeur, chargé de mission à l’Unesco pour l’économie du patrimoine, a indiqué pour sa part que «l’usage économique du patrimoine ne donnera à ce denier un rôle moteur que si les centres du pouvoir et les propriétaires du patrimoine mettent cette richesse au service de son environnement direct et engagent les agents locaux». Toutefois, ce mécanisme économique «a des limites qu’impose la nature même du patrimoine», a souligné M. Zouein. Abordant les «aspects juridiques de l’implication des municipalités dans le développement du tourisme culturel», Me Ghassan Moukheiber a indiqué que la loi numéro 118, promulguée par décret législatif le 30 juin 1977, définit les municipalités comme étant une administration locale jouissant de prérogatives et financièrement indépendante. «Le domaine d’intervention des municipalités est très vaste», dit le juriste. Selon la loi (article 49), elles ont un rôle d’acteur culturel dans la création de marchés, de parcs, de musées, de bibliothèques, de terrains de sport... et participent également aux coûts de tout projet d’intérêt public. Ces projets sont financés par les recettes provenant des taxes perçues auprès des contribuables ou perçues pour son compte par l’État, les offices autonomes ou les établissements publics (les redevances aux municipalités de Baalbeck et de Beiteddine représentant les 50 % des droits d’entrée aux sites) ; mais il y a aussi les aides, les legs, les emprunts et le produit des propriétés municipales. «Dans les matières ne relevant pas directement de leur compétence, les municipalités maintiennent un rôle de recommandation ou d’opposition», explique Me Moukheiber. À titre d’exemple, ils peuvent demander à la Direction générale des antiquités (DGA) de classer un site, une ancienne demeure ou encore un quartier. Elles peuvent même demander à la Direction générale de l’urbanisme (DGU) de leur préparer un plan directeur afin «d’encadrer et de guider la délivrance des permis de construire, d’éviter les abus et de protéger l’environnement», indique encore le conférencier.
À l’initiative de la Fondation du patrimoine national (FPN), un colloque a regroupé des spécialistes qui se sont penchés sur «Le tourisme culturel : quel rôle pour les municipalités ?». Au cours de la séance inaugurale, le ministre de la Culture, M. Ghassan Salamé, a insisté sur la responsabilité collective partagée entre l’État, les ONG, les municipalités et le...