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Actualités - CHRONOLOGIES

LIBAN-USA - L’adjoint de Powell à Beyrouth - Walker : La Syrie usera de son influence - pour calmer le jeu au Liban-Sud

À l’initiative de l’ambassadeur Satterfield et malgré la brièveté de son séjour libanais, le secrétaire d’État adjoint américain pour les affaires du Proche-Orient Edward Walker a rencontré hier, à la résidence d’Awkar, un petit groupe de représentants de la presse dont L’Orient-Le Jour, devant lesquels il a exposé les vues de son Administration sur la question irakienne et sur la crise du Proche-Orient. Cette rencontre s’est déroulée en début d’après-midi dans la résidence de l’ambassadeur à Awkar; M. Walker, comme il l’avait fait publiquement peu auparavant, au terme de son entretien avec le Premier ministre Rafic Hariri, a insisté sur la nécessité de maintenir le calme au Liban-Sud. Il a clairement laissé entendre à ce propos que la Syrie usera de son influence pour prévenir toute dégradation de la situation à la frontière libano-israélienne. Bien entendu, M. Walker s’est vu prier d’expliquer pour quelle raison le chef de la diplomatie américaine a exclu l’escale Beyrouth de sa récente tournée dans la région, lui laissant le soin de rencontrer les dirigeants libanais. «M. Colin Powell disposait de très peu de temps, a-t-il répondu, il devait se rendre dans les pays de première ligne et regagner en hâte Washington car le département d’État doit avoir élaboré un plan concret pour l’Irak avant la prochaine réunion du sommet arabe d’Amman. Mais je suis sûr que M. Powell viendra un jour à Beyrouth». La stabilité du Liban est très importante, a-t-il assuré, estimant que le pays est confronté aujourd’hui à deux problèmes : un microproblème, circonscrit au Liban-Sud, où il s’agit d’assurer la sécurité, le bien-être et le développement d’une population qui a longtemps souffert du conflit ; et un macroproblème d’ordre économique et financier auquel s’est attaqué l’actuel gouvernement libanais. (Sur le spectaculaire soutien de Washington au plan Hariri, l’ambassadeur Satterfield a affirmé pour sa part qu’il ne fallait y voir aucun revirement de la politique libanaise des États-Unis, ajoutant : «Il n’y a rien de changé chez nous, c’est la politique libanaise qui a changé...». Pour en revenir à la situation au Liban-Sud, le secrétaire d’État adjoint a admis à demi-mot qu’elle avait été examinée lors de l’entretien qu’a eu M. Colin Powell avec le président syrien Bachar el-Assad à Damas. Le caractère extrêmement volatil de la crise dans les territoires palestiniens, les risques de voir la tension s’étendre à d’autres secteurs ont été évoqués, a-t-il dit, précisant : «Les Syriens ont convenu que quiconque détient quelque influence dans ce secteur devrait effectivement en user pour prévenir tout débordement». Pour ce qui est des récents appels à un rééquilibrage des relations libano-syriennes, M. Edward Walker a estimé que c’est aux Libanais qu’il revient de trouver un terrain d’entente avec leurs voisins. Se félicitant toutefois de l’absence de soldats syriens dans les rues de Beyrouth, il a réaffirmé l’attachement des États-Unis à l’indépendance et à la souveraineté du Liban, ajoutant : «Nous sommes impatients de voir reprendre les pourparlers de paix syro-israéliens et libano-israéliens, car nous avons la conviction que cela se répercutera favorablement sur les rapports du Liban avec la Syrie...». Au sujet du processus de paix, M. Walker a indiqué que la structure même devait en être reconstituée. «Il ne faut plus, a-t-il affirmé – et c’est là que réside la différence avec l’approche suivie par l’Administration Clinton – que les protagonistes négocient avec l’Amérique ou à travers elle, mais entre eux». Il s’est dit conscient, cependant, de la nécessité de réactiver le processus de paix arabo-israélien, parallèlement aux actuels efforts US visant à dégager un consensus arabo-international sur la question irakienne : «Nous travaillons sur les deux pistes, a-t-il assuré à ce propos, car toutes choses sont interdépendantes dans cette partie du monde. Quant au consensus sur l’Irak, a précisé M. Walker, il s’articule sur deux points : ôter à Saddam Hussein toute capacité de nuisance envers ses voisins, et donc limiter les rentrées financières de l’Irak de manière à l’empêcher d’acquérir des matières fissiles ou chimiques ; et alléger dans le même temps les souffrances du peuple irakien, l’amener à comprendre que le régime de Saddam est responsable de tous ses maux et non la communauté internationale». Ce plan ne peut être appliqué que dans le cadre du système onusien, a-t-il poursuivi, ajoutant qu’il avait été favorablement accueilli par les divers pays arabes, même la Syrie, où s’est rendu le secrétaire d’État Colin Powell. Damas, a-t-il indiqué, exige seulement que soit retenu le principe de la parité des intérêts économiques entre les divers partenaires arabes de l’Irak : ce qui revient à contester toute position privilégiée à la Jordanie.
À l’initiative de l’ambassadeur Satterfield et malgré la brièveté de son séjour libanais, le secrétaire d’État adjoint américain pour les affaires du Proche-Orient Edward Walker a rencontré hier, à la résidence d’Awkar, un petit groupe de représentants de la presse dont L’Orient-Le Jour, devant lesquels il a exposé les vues de son Administration sur la question...