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Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-Italie - Le président Ciampi annonce à Lahoud une augmentation de l’aide au développement du Sud - Jean-Paul II insiste sur le retour des Libanais de la région frontalière

En quinze minutes d’entretien, le pape Jean-Paul II a abordé hier avec le président de la République, le général Émile Lahoud, deux problèmes de fond concernant la politique interne au Liban : le retour des habitants qui ont quitté la zone frontalière d’où l’armée israélienne s’était retirée l’an dernier et la réconciliation nationale. Le porte-parole du Saint-Siège, Joaquin Navarro-Vall, a déclaré dans ce cadre qu’«une attention spéciale a été consacrée au problème de ceux qui ont dû abandonner ces derniers mois les régions méridionales : on a souhaité que tous puissent regagner leurs foyers au plus tôt», a-t-il ajouté. Mgr Navarro-Vall a en outre indiqué qu’aux yeux du souverain pontife, «seul un chemin authentique de réconciliation nationale peut permettre au pays de surmonter les difficultés actuelles et de redevenir un message de coexistence entre des populations de différentes cultures et religions». Au chef de l’État qui le remerciait pour son appui au Liban devant les instances internationales et pour sa visite au pays en 1997, le pape a répondu : «Le Liban a beaucoup souffert pendant les années de guerre, et notre devoir était de l’aider. Avec l’aide de Dieu, j’ai fait ce que j’ai pu ; je continuerai à prier et à agir en vue d’aider les Libanais à mettre fin à leurs souffrances et à leurs malheurs». Il a fait un éloge prononcé du peuple libanais, se déclarant persuadé que celui-ci parviendra à surmonter ses difficultés. Il a déclaré : «J’ai confiance dans les grandes capacités du Libanais. Il a réussi en effet à vivre dans son environnement et à s’y intégrer parce qu’il a la foi et qu’il est intelligent. (…) Il a un grand rôle à jouer dans la région et dans le monde», a ajouté Jean-Paul II. Prenant la parole à son tour, le président Lahoud a notamment invité le Saint-Père à venir au Liban à l’occasion de sa visite en Syrie en mai prochain. Enfin, au pape qui insistait sur la nécessité pour les Libanais de «vivre ensemble dans l’intérêt de leur patrie et de leur avenir», le chef de l’État a répondu : «Grâce à la politique qu’il mène aujourd’hui, le Liban a pu jouer son rôle privilégié dans son environnement arabe». Après le tête-à-tête dans la bibliothèque privée du souverain pontife, le président Lahoud a présenté à Jean-Paul II son épouse Andrée et son fils Ralph Émile, ainsi que les membres de la délégation qui l’accompagne : le vice-Premier ministre Issam Farès et le directeur de la Sûreté générale Jamil es-Sayyed. S’adressant à ses visiteurs d’une voix forte chargée d’émotion, le pape s’est alors exclamé : «Le Liban est dans mon cœur ! Les Libanais sont forts et ils parviendront à surmonter toutes leurs difficultés». Le chef de l’État a offert au Saint-Père un fragment d’un sarcophage du Ve siècle avec le monogramme du Christ et une petite croix en bronze du IIe siècle. Puis le président Lahoud s’est entretenu pendant 45 minutes avec le secrétaire d’État Angelo Sodano. Chez le président italien Avant de se rendre eu Saint-Siège, le chef de l’État avait été reçu par son homologue italien Carlo Azeglio Ciampi. Bilan de la rencontre : sur le plan économique, le président Ciampi a fait part à son interlocuteur de l’intention du gouvernement italien d’augmenter d’environ 33 millions de dollars sa contribution aux projets de développement au Liban, dans les régions évacuées par Israël en particulier. L’aide économique italienne atteindrait ainsi le montant de 134,5 millions de dollars. Il a confirmé d’autre part la participation de l’armée italienne au déminage de cette zone. Les deux responsables ont enfin décidé de signer au plus tôt un accord de coopération militaire. Avec le ministre des Affaires étrangères Lamberto Dini, que M. Lahoud a rencontré l’après-midi, l’entretien a notamment porté sur la situation régionale. Le chef de la diplomatie italienne a souligné dans ce cadre «la précarité» de l’étape actuelle, et la nécessité de relancer l’opération de paix entre Israéliens et Palestiniens en particulier. M. Dini a ajouté : «L’Europe compte renforcer sa présence au Proche-Orient, et elle s’apprête à jouer un rôle plus efficace pour sauver la paix, pour mettre fin à la violence et relancer les négociations». À 19h30, heure de Beyrouth, le président Lahoud s’est rendu à l’ambassade du Liban au Vatican où l’ambassadeur Fouad Aoun a organisé un dîner en son honneur. Rappelons que le chef de l’État rentrera dimanche à Beyrouth.
En quinze minutes d’entretien, le pape Jean-Paul II a abordé hier avec le président de la République, le général Émile Lahoud, deux problèmes de fond concernant la politique interne au Liban : le retour des habitants qui ont quitté la zone frontalière d’où l’armée israélienne s’était retirée l’an dernier et la réconciliation nationale. Le porte-parole du...