Le premier partenaire commercial de Beyrouth

À la veille du voyage en Italie du président de la République, Émile Lahoud, au cours duquel il devrait rencontrer son homologue italien Carlo Azeglio Ciampi, l’ambassade d’Italie a rendu public un bilan des relations économiques et politiques entre les deux pays. L’Italie a réitéré son «engagement en faveur d’une paix juste, globale et durable au Proche-Orient». Dans ce contexte, elle a qualifié la position libanaise de «primordiale pour la stabilité de toute la région». Le communiqué de l’ambassade rappelle que l’Italie est le principal partenaire du Liban depuis la fin de la guerre, avec 11 % du total des échanges. Deux protocoles de coopération, d’un montant de 130 millions de dollars, ont été signés entre les deux pays en 1997 et 1998, et sont en cours d’implantation après leur ratification par le Parlement. Les sommes consistent en prêts à long terme (35 ans) et en dons. Sans compter des projets de dix millions de dollars mis en application à l’aide de plusieurs ONG à travers le pays, et portant principalement sur les domaines des ressources hydrauliques, de la santé, de l’agriculture et de l’environnement. Par ailleurs, en prévision des projets de privatisation envisagés par le gouvernement libanais, l’Italie se déclare intéressée par les secteurs de l’électricité et des ressources hydrauliques. Le communiqué rappelle que la compagnie Ansaldo vient d’achever la construction de deux stations de production d’électricité ayant une capacité de 450 mégawatts chacune, et ayant coûté 530 millions de dollars. Par ailleurs, la coopération dans le domaine des projets hydrauliques porte sur un total de 90 millions de dollars : installations de stations de traitement de l’eau potable ou des eaux usées, de stations de pompage, de barrages... Dans le domaine de l’agriculture, les Italiens étudient la possibilité de financer de petites ou moyennes entreprises dans le secteur de l’agroalimentaire, indispensables pour écouler l’excédent de la production agricole. Côté environnement, les deux pays pourraient envisager, en priorité, des projets dans le domaine de la conservation des ressources naturelles et du développement des capacités des travailleurs dans ce domaine. Le gouvernement italien ne peut aujourd’hui contracter de nouveaux engagements tant que les sommes accordées au gouvernement libanais n’ont pas été dépensées. Mais, précise le communiqué, la coopération italienne encourage les ONG de ce pays à investir au Liban, après avoir préalablement reçu son approbation. Trois organisations civiles italiennes sont déjà actives sur le terrain, et plusieurs autres devraient suivre. Programme pour le Liban-Sud L’Italie a par ailleurs fourni, depuis 1999, une nouvelle preuve de son attachement au développement du Liban en lançant en novembre de cette année un programme réservé au Liban-Sud et à sa relance économique. Les projets dans le cadre de ce programme concernent les secteurs humanitaire (dont des programmes d’assistance médicale aux régions les plus déshéritées et de soins psychologiques aux ex-détenus), culturel, économique, agricole et social. Ils devraient être réalisés par des sociétés et institutions italiennes, autant au niveau officiel que civil, en partenariat avec le gouvernement libanais. La plupart de ces projets visent à créer des emplois et des rentrées pour les habitants. D’autre part, le communiqué rappelle que l’Italie, en coopération avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), a organisé une conférence des ONG pour le soutien au développement au Liban-Sud, les 28 et 29 septembre dernier, qui a constitué la seule initiative internationale pour la reprise économique dans cette région sinistrée par la guerre. Par ailleurs, l’Italie a prévu un programme pour aider au déminage du Liban-Sud. Deux jours après le retrait des troupes israéliennes, le 26 mai 2000, l’Italie a fait don à l’armée libanaise de cinq appareils de déminage, d’une valeur de 25 000 dollars. De plus, les ministres italiens de la Défense en visite au Liban ont proposé des sessions de formation au déminage pour le personnel libanais, mais l’Italie attend toujours la réponse des autorités officielles. Enfin, une association italienne, Asso Bon, a accordé un don de 250 000 dollars pour un projet de déminage et d’achat d’équipements.