Jordanie-Liban - Le chef du gouvernement est rentré à Beyrouth après une visite officielle de quelques heures à Amman - Hariri : « Prêts à la paix, si Israël l’est »

Le président du Conseil Rafic Hariri a eu des entretiens hier à Amman avec son homologue jordanien Ali Abou Ragheb, immédiatement après son arrivée dans la capitale jordanienne pour une visite officielle de quelques heures. Le chef du gouvernement, qui venait de Paris, où il a eu des entretiens économiques et financiers importants, a été reçu en soirée par le roi Abdallah II. Il devait déclarer notamment que le Liban est «prêt à la paix, si Israël l’est», ajoutant que le Liban «n’attendra pas la paix pour développer son potentiel». La visite effectuée hier à Amman était la première de Hariri en Jordanie, depuis la formation de son gouvernement en octobre. Les entretiens ont porté sur la situation dans la région, les préparatifs du sommet arabe qui se tiendra le 27 mars à Amman, à l’ordre du jour duquel figure la question irakienne et le processus de paix, et le renforcement des relations bilatérales. Un accord gazier signé en janvier entre quatre pays arabes (Jordanie, Liban, Égypte, Syrie) a également été évoqué. Cet accord de plus d’un milliard de dollars porte sur le transport et la commercialisation du gaz naturel égyptien. Au cours d’une réunion élargie à laquelle ont participé les membres de la délégation ministérielle accompagnant M. Hariri, et leurs homologues jordaniens, les deux parties ont exprimé leur volonté de développer les relations bilatérales, estimant que le secteur privé dans les deux pays a un rôle important à jouer dans le développement de la coopération économique. Les deux parties ont également discuté de leurs échanges agricoles et des liaisons aériennes entre leurs deux pays. M. Hariri a répété qu’il aspire à faire du Liban un centre commercial, culturel, informatique et financier dans la région, notant aussi que le Liban est doté d’un régime proche des régimes démocratiques occidentaux. M. Hariri était accompagné à Amman de MM. Abdel Rahim Mrad (Éducation), Négib Mikati (TP et Transports), Bassel Fleihan (Économie), Ghassan Salamé (Culture) et Ali Abdallah (Agriculture). Sur le plan politique, le président du Conseil a rappelé devant son homologue jordanien que pour le Liban, «la paix est un choix stratégique», mais il a ajouté que «le Liban n’a pas parié, et ne pariera pas» sur cette paix, et n’attendra pas que cette paix soit conclue pour développer son potentiel. «Nous sommes disposés à faire la paix, si Israël y est disposé aussi», a encore souligné M. Hariri. Amman et Beyrouth ont par ailleurs exprimé leur soutien aux droits des Palestiniens, de la Syrie et du Liban. M. Hariri a été reçu le soir par le roi Abdallah II, qui a offert un dîner en son honneur. Il est ensuite rentré à Beyrouth, où il rencontrera ce matin le chef de l’État, M. Émile Lahoud, avant le départ de ce dernier pour une visite oficielle à Rome et au Vatican.