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Actualités - ANALYSES

Vie politique - Le chef du Législatif tire à boulets rouges sur le - gouvernement - Le coup d’éclat de Berry met le camp loyaliste en émoi

Brusquement, le président Nabih Berry sort de ses gonds. Après avoir assuré, à Beyrouth, qu’il soutiendrait tout plan de réforme qui serait global, il tire sur le gouvernement à boulets rouges. Cela, à Dubaï, où il s’est rendu pour un congrès interparlementaire arabe. Il n’hésite pas à employer des épithètes peu amènes, traitant le cabinet d’«incapable». Certains de ses auditeurs-journalistes croient même avoir entendu voleter l’agréable vocable de «lâche», appliqué à la méthode suivie par le gouvernement. Bien que ces propos, peut-être rapportés sans trop de précision, aient été tenus au cours d’une promenade en bord de mer, ce qui en accentue le caractère officieux, ils n’en ont pas moins plongé le camp loyaliste dans la consternation et l’émoi. Surtout que, tout en affirmant que la livre restait solide comme un roc, le président de la Chambre a porté ses attaques sur le front économique. Pour soutenir que les mesures prises par le gouvernement ne sont que du vent et de la poudre aux yeux. Il a clairement laissé entendre que ce n’est pas en s’en prenant aux émoluments ou indemnités des parlementaires (actuels ou anciens) que le Trésor pourra y trouver son compte et réduire son déficit. Il a poursuivi en établissant un parallèle interrogatif entre la motion de MM. Farid Makari et Abbas Hachem (pour une suppression des dépenses somptuaires parlementaires) et les indemnités défrayées aux anciens militaires ou diplomates. Pour parler familièrement, «touche pas à mon pote», le président de la Chambre s’est comporté en gardien jaloux des intérêts corporatifs du Parlement. Et de la part de gâteau réservée par le système à l’institution qu’il dirige. M. Berry, qui est appelé à avoir une séance de franches explications avec le président du Conseil, a promis d’en dire plus après son retour à Beyrouth. Où les loyalistes se demandent avec inquiétude comment le pouvoir va réussir à comprimer les dépenses si les députés, leur président en tête, se mettent à attaquer son programme. Ils craignent également que, dans la foulée et comme en 1993 ou encore en 1999, on ne doive renoncer à épurer l’Administration et les services annexes. Les loyalistes déplorent le fait que M. Berry n’ait pas relancé M. Hariri avant d’afficher à l’encontre du gouvernement une attitude aussi hostile. Autrement dit, qu’il n’ait pas cherché à laver le linge, sale ou pas, en famille, comme le veut expressément la Constitution qui ordonne aux pouvoirs de se concerter toujours, au titre de la coordination. Les mêmes sources se disent «curieuses de voir ce que M. Berry, qui affirme détenir les clés d’une solution économique, va pouvoir proposer au président Hariri. Va-t-on répéter l’expérience du “document de la réforme” proclamé sous l’ère Hraoui et qui est resté lettre morte ?». Mais certains indépendants notent pour leur part que le président Berry ne s’est pas contenté de critiquer le gouvernement. Il a en effet réaffirmé qu’il reste tout disposé à coopérer avec l’Exécutif, pour peu que ce dernier développe un plan crédible de lutte contre le gaspillage dans les administrations de l’État. Ajoutant qu’il est prêt, pour sa propre part, à faire le sacrifice de ses 15 millions (de LL) d’émoluments mensuels, pour contribuer à l’effort d’épargne publique. Un programme gouvernemental qui, selon les loyalistes, est largement soutenu par l’ensemble de la population libanaise, tout comme par la Banque mondiale. Ainsi que par le régime. De son côté, le ministre de l’Information, M. Ghazi Aridi, assure qu’il ne baissera pas les bras et procédera sans faille au dégraissage des médias officiels. Laissant entendre ensuite que des initiatives positives seront prises par le corps diplomatique ainsi que par le corps militaire, ce qui, à son avis, devrait déjouer les tentatives effectuées en vue de dresser ces organismes contre le gouvernement. Qui va sans doute s’en prendre prochainement à la MEA, indiquent des sources fiables.
Brusquement, le président Nabih Berry sort de ses gonds. Après avoir assuré, à Beyrouth, qu’il soutiendrait tout plan de réforme qui serait global, il tire sur le gouvernement à boulets rouges. Cela, à Dubaï, où il s’est rendu pour un congrès interparlementaire arabe. Il n’hésite pas à employer des épithètes peu amènes, traitant le cabinet d’«incapable»....