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Actualités - CHRONOLOGIES

IRAK - « J’ai pitié de Powell », déclare al-Sahhaf - Bagdad intransigeant mais prêt à poursuivre le dialogue avec l’Onu

Au deuxième et dernier jour de ses discussions avec l’Onu, l’Irak s’est montré hier intransigeant sur une levée des sanctions mais s’est dit prêt à poursuivre le dialogue. Le chef de la diplomatie irakienne Mohammed Saïd al-Sahhaf a exclu un retour des inspecteurs en désarmement de l’Onu et a rejeté les nouvelles idées américaines sur un allégement des sanctions comme «une tromperie». Il a eu des mots particulièrement durs pour le secrétaire d’État américain Colin Powell qui a entrepris de consulter ses alliés arabes et européens sur un nouveau régime de sanctions ciblées sur le régime du président Saddam Hussein et non plus sur le peuple irakien. S’adressant aux journalistes avant une reprise des pourparlers avec le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan, M. al-Sahhaf a une nouvelle fois répété que Bagdad s’était désarmé conformément aux résolutions du Conseil de sécurité. «Nous avons rempli toutes nos obligations et les sanctions sont toujours en place. Au contraire, nous entendons ces déclarations stupides du secrétaire d’État américain parlant de sanctions intelligentes», a-t-il ajouté. «Ils essaient de jouer très maladroitement sur les mots et, franchement, j’ai pitié de lui», a dit le ministre irakien. M. Powell a fait part des nouvelles idées de l’Administration Bush aux alliés arabes des États-Unis lors d’une tournée éclair dans la région, ainsi qu’hier à Bruxelles à ses homologues de l’Otan. Le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine s’est réjoui de cette consultation pour définir une nouvelle politique face à l’Irak alors que la stratégie américaine d’endiguement est en passe de s’écrouler. Mais M. al-Sahhaf a souligné que les États-Unis «insistent pour maintenir des sanctions contre l’Irak». La nouvelle politique américaine vise «seulement à tromper l’opinion publique, c’est une nouvelle tromperie», a-t-il dit. La veille, le ministre irakien avait exclu un retour en Irak des inspecteurs en désarmement de l’Onu qui ont tous quitté le pays en décembre 1998 à la veille d’une campagne de bombardements aériens américains et britanniques. «Les inspecteurs ne retourneront jamais en Irak, même si les sanctions sont totalement levées», avait-il dit. Il a également rejeté la résolution 1284 adoptée en décembre 1999 par le Conseil de sécurité et qui offre à l’Irak une suspension des sanctions s’il autorise le retour des inspecteurs et coopère pleinement avec eux. Pour autant, Bagdad est désireux de trouver une «solution équilibrée» à son différend avec l’Onu et souhaite poursuivre le dialogue avec son secrétaire général Kofi Annan, a dit le responsable irakien. «Le succès du dialogue lors de ce premier round est la poursuite du dialogue», a déclaré M. al-Sahhaf. «Je pense que nous avons déjà établi une excellente base de confiance et de compréhension mutuelle», a-t-il ajouté. Il a souligné que «des deux côtés, nous avons besoin de plus de temps, nous avons besoin de plus d’une série de discussions, parce qu’il y a d’énormes dossiers, des questions très compliquées, après dix ans d’injustices imposées à l’Irak». Ces discussions, qui se sont ouvertes lundi au siège de l’Onu, sont les premiers pourparlers de fond depuis plus de deux ans. «Nous avons eu de bonnes discussions dans une bonne atmosphère», s’est félicité hier matin Kofi Annan qui a dit espérer aborder des «questions-clés» du désarmement avec l’Irak.
Au deuxième et dernier jour de ses discussions avec l’Onu, l’Irak s’est montré hier intransigeant sur une levée des sanctions mais s’est dit prêt à poursuivre le dialogue. Le chef de la diplomatie irakienne Mohammed Saïd al-Sahhaf a exclu un retour des inspecteurs en désarmement de l’Onu et a rejeté les nouvelles idées américaines sur un allégement des sanctions...