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Actualités - CHRONOLOGIES

DROITS DE L’HOMME - Demain, dernier délai avant les expulsions - Amnesty dénonce la décision de refouler les demandeurs d’asile et le Liban s’explique

L’organisation internationale de défense des droits de l’homme Amnesty International a dénoncé hier la décision du Liban d’expulser d’ici le 28 février – soit demain – tous les demandeurs d’asile qui n’auront pas régularisé leur situation. Les autorités n’ont pas tardé à réagir en expliquant qu’il est du droit du Liban de refouler les étrangers en situation illégale. Dans un communiqué, Amnesty International a indiqué que la décision du Liban pourrait affecter le sort de centaines de réfugiés et de demandeurs d’asile, venant de pays en conflit ou qui connaissent une violation systématique des droits de l’homme, comme l’Irak, le Soudan ou la Somalie. Ces réfugiés risquent la détention, la torture ou de se voir forcés à retourner dans leur pays d’origine alors que leurs dossiers sont en cours d’examen par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Depuis septembre, plus de 300 demandeurs d’asile, détenus pour entrée illégale au Liban, ont été rapatriés de force, indique Amnesty. L’organisation cite notamment les cas d’un Soudanais et d’un Irakien. Or, selon Amnesty, conformément aux lois internationales, l’entrée illégale dans un pays ne devrait pas affecter le droit de tout demandeur d’asile à bénéficier d’un examen de son dossier par le HCR. L’organisation dénonce en outre les mauvais traitements dont sont victimes au Liban les demandeurs d’asile entrés illégalement. Elle indique qu’un de ces demandeurs, âgé de 19 ans, est mort en détention en novembre par manque de soins médicaux. Amnesty relève que la plupart des entrées clandestines au Liban se font à partir de la Syrie. Elle ajoute que bien que le Liban ne soit pas signataire des conventions internationales sur le respect des droits des réfugiés, il est tenu par le principe de non-refoulement pour les personnes dont la vie ou la dignité seraient menacées dans leur pays. La réponse du Liban De sources responsables de la Sûreté générale, on a toutefois rejeté cette argumentation en expliquant que l’enquête menée par les autorités libanaises a montré que les réfugiés, soudanais notamment, quittaient leur pays de manière régulière et se rendaient dans un pays arabe qui ne leur impose pas de visa d’entrée et où ils détruisaient leur passeport avant de se rendre au Liban avec l’aide des mafias de passeurs. Le fait qu’ils soient capables de quitter leur pays par les voies régulières, à partir de l’aéroport de Khartoum, «prouve que ces personnes ne sont pas politiquement persécutées», selon les sources, qui expliquent qu’aucun réfugié soudanais, parmi ceux que le Liban entend refouler, n’est arrivé directement dans le pays. Les mêmes sources précisent que c’est en coordination avec le HCR que les autorités libanaises ont jusqu’à présent refoulé les réfugiés soudanais en situation illégale. Les responsables de la Sûreté générale ont tenu une série de réunions avec les représentants de cet organisme onusien pour leur expliquer le mécanisme de l’immigration clandestine à partir du Soudan. Selon les mêmes sources, les autorités libanaises ont pu remonter la filière de passeurs et découvrir ainsi un bureau principal, établi à Khartoum, un autre à Londres, et un troisième, régional, installé au Liban, et qui a pu être démantelé. Il est apparu que la mafia en question percevait 1 000 dollars par réfugié, dont le tiers était versé au bureau de Khartoum, un autre tiers au bureau de Londres et le reste au bureau du Liban. Contrairement aux Soudanais, les réfugiés irakiens ne sont pas refoulés à Bagdad pour des raisons humanitaires, a-t-on expliqué de mêmes sources. Comme ils arrivent régulièrement au Liban, à travers la Jordanie, la Syrie ou la Turquie, ils sont le plus souvent refoulés vers ces pays. La même source a mis l’accent sur le caractère mafieux du mouvement d’immigration clandestine vers le Liban en notant que les réfugiés s’empressent de se rendre au bureau du HCR à Beyrouth, sachant pertinemment que cet organisme possède des branches dans les pays qu’ils traversent. «Pourquoi viennent-ils à Beyrouth ? Pourquoi ne s’adressent-ils pas aux bureaux du HCR à Amman, à Damas et à Ankara ?», s’est interrogée la source, en précisant que sur 1 000 demandes qui lui sont présentées, le HCR en accepte deux ou trois. «Tous les autres restent sur le marché local», a-t-on précisé. Concernant les accusations de mauvais traitements que subiraient les infligés réfugiés, la source les a rejetées en bloc, estimant que les autorités libanaises n’ont pas besoin de faire signer aux réfugiés des documents officiels pour pouvoir les refouler. Elle a critiqué en outre «l’incohérence» de ces accusations, en soulignant que les autorités libanaises ont de leur propre initiative aménagé un centre de détention à Furn el-Chebback où les soins sont assurés aux prisonniers. La source a démenti l’information relative au décès d’un adolescent de 19 ans dans un centre de détention et s’est interrogée sur les raisons pour lesquelles Amnesty n’a pas précisé son identité ou l’établissement carcéral dans lequel il se trouvait.
L’organisation internationale de défense des droits de l’homme Amnesty International a dénoncé hier la décision du Liban d’expulser d’ici le 28 février – soit demain – tous les demandeurs d’asile qui n’auront pas régularisé leur situation. Les autorités n’ont pas tardé à réagir en expliquant qu’il est du droit du Liban de refouler les étrangers en...