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Actualités - CHRONOLOGIES

Budget - C’est la dernière ligne droite - Le gouvernement espère que la loi de finances passera comme lettre à la poste

Avec un retard de trois mois, dû au changement de cabinet, le Parlement entame cette semaine, via sa commission des Finances, l’étude du budget de l’État pour l’année en cours. Le gouvernement ne cache pas qu’il souhaite une procédure accélérée. Affirmant qu’il n’y a rien à discuter, son projet étant parfaitement transparent au niveau des chiffres du déficit prévisionnel comme des dépenses à engager ou des recettes à engranger. Mais c’est oublier que ce projet de loi de finances traduit une stratégie déterminée, libérale pour tout dire, que les tenants de l’austérité hossiste peuvent contester. C’est également omettre que ces séances annuelles de la Chambre tournent traditionnellement au débat de politique générale. Sans compter que les députés, friands de prestations télévisuelles, saisissent l’occasion pour parler, le plus longuement possible, à leurs électeurs. On est désormais loin des temps où un «speaker» habile comme le président Sabri Hamadé pouvait expédier tambour battant la «formalité» budgétaire en une seule petite séance de trois ou quatre heures. C’est donc avec un zeste de nostalgie pour ces pratiques bénies d’antan qu’un ministre de l’actuel cabinet s’étonne d’avance «qu’on veuille discuter la politique, les réalisations d’une équipe qui n’est en place que depuis quatre mois. Certes, nous avons déjà pris des mesures importantes sur le plan économique, mais leurs résultats effectifs n’apparaîtront que dans plusieurs mois. Nous ne voyons pas sur quelle base tangible les députés pourraient nous critiquer. Surtout que nul ne semble avoir d’autres solutions que les nôtres à proposer. Ou, si l’on préfère, que les substituts envisageables ne paraissent pas préférables, tant s’en faut, à la voie de dégagement que nous avons retenue». Poursuivant un raisonnement qui ne tient pas beaucoup compte de la versatilité démocratique, ce responsable attend de la Chambre «qu’elle se montre conséquente avec elle-même : elle nous a accordé une confiance massive, en base de notre déclaration ministérielle. Cet engagement, nous nous y tenons strictement. Il n’y a donc aucune raison pour que le Parlement se montre récalcitrant à notre égard». Et d’affirmer ensuite, sans crainte de trop s’avancer, que «le gouvernement a déjà enclenché, en commençant par certaines institutions, un processus irréversible de réforme administrative, en vue d’aider au redressement économique. Nous élaborons à ce propos un plan, sans attendre la conclusion d’une paix régionale, pour que le Liban soit prêt au moment voulu». Et d’énumérer ensuite quelques-unes des options prises dans l’intérêt général par les Trente : – Dans le domaine judiciaire, par respect pour les libertés individuelles que la Constitution protège, un projet de loi redéfinit dans un sens restrictif la procédure d’arrestation et de détention préventives. – Dans le domaine de l’information officielle, le gouvernement a donné un coup d’arrêt à la gabegie et au clientélisme en décidant de réorganiser les médias publics, ce qui implique notamment une fermeture de trois mois pour Télé-Liban. Et une charrette de licenciements pour les effectifs excédentaires ou parasitaires de cette institution comme de Radio-Liban ou de l’Agence nationale d’information. – En ce qui concerne le déficit budgétaire, toujours trop lourd, le gouvernement va tenter de le réduire en relançant la dynamique économique générale, c’est-à-dire la croissance, en encourageant les investissements et en améliorant la perception des recettes. Ainsi qu’en recourant à des emprunts à des conditions privilégiées et en s’appuyant sur des protocoles d’assistance conclus avec les États arabes, occidentaux ou internationaux comme l’Organisation mondiale du commerce. Et enfin, en lançant un programme ambitieux de privatisations dont l’apport devrait servir à amortir la dette publique. Tout cela à l’ombre d’une consolidation de la monnaie nationale et de sa stabilité.
Avec un retard de trois mois, dû au changement de cabinet, le Parlement entame cette semaine, via sa commission des Finances, l’étude du budget de l’État pour l’année en cours. Le gouvernement ne cache pas qu’il souhaite une procédure accélérée. Affirmant qu’il n’y a rien à discuter, son projet étant parfaitement transparent au niveau des chiffres du déficit...