Droits de l’homme - Rapport mitigé du département d’État sur la situation au Liban

C’est à une analyse mitigée sur la situation des droits de l’homme et des libertés au Liban que s’est livré le département d’État américain dans son raport annuel publié hier. Les 32 pages du rapport consacrées au Liban relatent plusieurs faits survenus au cours de l’année écoulée. La plupart des cas cités sont cependant antérieurs à la formation du cabinet Hariri. Il est notamment question des législatives de l’été, «entachées d’irrégularités» du fait notamment de «la forte influence syrienne dans l’élaboration de la loi électorale et dans le choix des candidats». Le texte relève toutefois une amélioration sensible au niveau du déroulement des opérations de vote. Le rapport fait état par ailleurs de la poursuite durant la période examinée des arrestations et détentions arbitraires et dénonce «les pressions politiques» qui s’exercent sur le cours de la justice. Il met en relief les conditions inhumaines régnant dans les prisons libanaises. Celles-ci ont en effet une capacité totale de 3 840 détenus, alors qu’elles en abritent 8 375. Citant des cas de «mauvais traitements» à l’égard de prisonniers, le texte reprend des rapports d’ONG libanaises et étrangères qualifiant de «sommaires» les procès des ex-miliciens de l’Armée du Liban-Sud (ALS). Le département d’État relève en outre des «violations des droits privés des citoyens par des milices et des forces non libanaises opérant dans des régions échappant à l’autorité du gouvernement central». D’autre part, le rapport note qu’au Liban les employées de maison étrangères sont «souvent maltraitées, agressées et, dans certains cas, violées». «La main-d’œuvre féminine asiatique et africaine ne dispose pas de recours du fait de son statut inférieur, de son isolement au sein de la société et de l’absence de protection sociale», souligne le texte.