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Actualités - CHRONOLOGIES

Onu - Le magistrat Ghassan Rabah - candidat aux élections du - comité des droits de l’enfant

New York, de Sylviane ZÉHIL La huitième réunion des États parties à la convention relative aux droits des enfants (CRC) qui se tiendra à l’Assemblée générale de l’Onu aujourd’hui lundi 26 février, évaluera les progrès accomplis par les États parties en matière des droits de l’enfant. C’est aussi l’occasion d’élire les nouveaux membres du comité pour les droits de l’enfant. La candidature du procureur général du Liban-Sud, le Dr Ghassan Rabah, a été proposée. Préparée pendant dix ans avec l’appui des représentants de différentes sociétés, religions et cultures, la convention a été adoptée le 20 novembre 1989 et constitue depuis un instrument international majeur en matière de droits de l’homme. La convention a été ratifiée par tous les pays du monde sauf deux. Elle énonce les droits fondamentaux qui sont ceux de tous les enfants du monde sans discrimination : le droit à la survie; le droit au développement; le droit d’être protégé contre les influences nocives, la violence et l’exploitation; et le droit de participer à part entière à la vie familiale, culturelle et sociale. La convention protège les droits des enfants en fixant des normes en matière de soins de santé, d’éducation et de services juridiques, civils et sociaux. Elle constitue le premier instrument juridique international ayant force obligatoire qui énonce toute la panoplie des droits de l’homme – civils et politiques, et économiques, sociaux et culturels. De passage à New York, le Dr Ghassan Rabah a rencontré L’Orient-Le Jour à la mission permanente du Liban à l’Onu. Qui est Ghassan Rabah? Ce magistrat simple et dévoué a une vocation de philanthrope du cœur. Il se donne sans compter, entouré d’un grand nombre de bénévoles, ayant tous un seul objectif : protéger les droits des enfants. Depuis 1994, il acquiert une grande expérience dans ce domaine. D’une grande activité, il est à la fois procureur général du Liban-Sud, juge de première instance en charge des crimes juvéniles, vice-président de la commission des Nations unies pour les droits de l’enfant, président de l’Union pour la protection de l’enfance au Liban (Ufel) fondée en 1932, président honoraire de l’Association pour la protection des jeunes, conseiller du comité parlementaire pour les droits de l’enfants au Liban, conseiller au ministère de la Justice pour la convention internationale portant sur les droits de l’homme, membre de l’organisation de la justice juvénile basée à Ottawa, professeur à la faculté de droit (UL) depuis plus de dix ans, et à l’Institut des études judiciaires, et auteur d’un ouvrage portant sur le sujet ayant pour titre arabe al-Kada al-Ahdath al-Mounharifin (L’Administration de la justice juvénile). Originaire de Aïn Ksour (près d’Aley), il est marié et père de deux garçons. La visite du Dr Ghassan Rabah à New York a un objectif précis. Il est candidat pour la seconde fois au comité des droits de l’enfant. Quels en sont les critères? «Cela dépend de la personnalité, du profil, des mérites et des engagements du candidat, affirme-t-il. Une fois élu, il deviendra expert international pour la protection des droits de l’enfant. La fonction du comité est d’organiser trois sessions, d’une durée de quatre semaines, qui se tiennent à Genève, en janvier, mai et septembre. Ouvertes au public et surtout aux organisations non gouvernementales (ONG), ces sessions couvrent tous les domaines relatifs aux enfants. Le comité conseille et décide des recommandations». Qu’en est-il au Liban ? «Le Liban n’a pas des statistiques fiables, dit-il. Nous estimons que le nombre de délinquants s’élève à 3 000. Bien que sévèrement puni, l’abus sexuel juvénile reste le problème le plus courant du Liban. Ces cas se rencontrent surtout en dehors des grandes villes. La concentration se trouve à Tripoli, à la Békaa et dans la région de Tyr. La violence policière, la drogue et la prostitution juvénile sont d’autres problèmes qui se posent au Liban. Nous essayons de prendre des mesures contre les policiers qui abusent des enfants lors des interrogatoires en les soumettant parfois à un traitement dur, en l’absence d’assistantes sociales. Or, la loi exige que tout interrogatoire se passe en présence d’une assistante sociale. Quant à la prostitution juvénile, les Libanaises sont moins nombreuses que les étrangères qui viennent surtout de Turquie, de Russie, de Roumanie et des pays arabes, affirme-t-il. Le Liban a fixé l’âge de la responsabilité pénale entre 7 et 12 ans (protection), entre 13 et 15 ans (correction), entre 15 et 18 ans (peines allégées) sans la prison à perpétuité ni la peine capitale, qui est substituée par une peine variant entre cinq et quinze ans. Pour empêcher l’occurrence des crimes juvéniles, le Liban, l’Égypte et la Jordanie ont adopté, par le biais d’associations civiles, le système de clubs qui assurent des activités de loisirs et d’éducation aux enfants dont l’âge varie entre 7 et 12 ans». Sources de financement Quelles sont les sources de financement ? «Les ministères des Affaires sociales et de la Justice allouent la somme annuelle de 500 millions de livres libanaises. L’organisation Amal de Joseph Donato, Save the Children et Unicef nous aident aussi. À cela il faut ajouter les contributions régulières de généreux philanthropes, notamment le premier ministre Rafic Hariri, le prince al-Waleed – qui a offert 50 000 dollars pour la création d’ateliers pour les enfants dont le premier a été inauguré en novembre dernier par la Première dame du Liban, Mme Lahoud. M. Georges Frem contribue régulièrement, ainsi que Mme Nayla Moawad et Mme Bahia Hariri. Outre ces dons, un dîner est organisé chaque année au profit des enfants délinquants. Les recettes de cette année se sont élevées à 25 000 dollars. Nous comptons sur l’action des bénévoles qui se dépensent sans compter. J’aimerais ici rendre hommage à mère Olga Sara qui est, depuis plus de cinquante-deux ans, au service de l’organisation, au psychiatre le Dr Robert Caracach et aux nombreux volontaires qui travaillent dans l’ombre. La bataille au comité des droits de l’enfant s’annonce serrée. On compte 27 candidats pour cinq sièges. «Le Liban avait été formellement choisi par la Ligue arabe qui en avait informé, en août dernier, le chef de la diplomatie libanaise, M. Mahmoud Hammoud». Mais le Maroc, la Tunisie, Qatar, la Libye et l’Arabie séoudite ont proposé aussi leur candidature. Dr Rabah compte sur l’appui de nombreux pays parties de la convention. Le représentant permanent auprès des Nations unies, l’ambassadeur Sélim Tadmori, se démène tous azimuts, usant de son influence et de ses nombreuses amitiés, pour lui apporter le maximum de soutien pour son élection. L’enjeu semble important pour le Liban. Qui donc l’emportera ? Confiant, le Dr Ghassan Rabah attend tranquillement le verdict qui tombera ce 26 février.
New York, de Sylviane ZÉHIL La huitième réunion des États parties à la convention relative aux droits des enfants (CRC) qui se tiendra à l’Assemblée générale de l’Onu aujourd’hui lundi 26 février, évaluera les progrès accomplis par les États parties en matière des droits de l’enfant. C’est aussi l’occasion d’élire les nouveaux membres du comité pour les...