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Actualités - CHRONOLOGIES

Hariri, catégorique : Ni dévaluation ni guerre régionale

L’optimisme affiché par Rafic Hariri, à défaut d’avoir été nécessairement contagieux, a été, hier, lors d’un tour d’horizon fait sur la chaîne de télévision MTV, particulièrement impressionnant. Et lorsque l’on entend le Premier ministre, l’équation est simple : s’il avait, «ne serait-ce qu’un millionième de doute» concernant la stabilité monétaire, il n’aurait pas dit un mot à ce sujet. Or, il continue de répéter, publiquement et à des heures de grande écoute, que les rumeurs concernant une éventuelle dévaluation de la livre sont de la pure chimère. Donc, ce que les Libanais doivent comprendre, «c’est qu’il n’y a, du moins à ce sujet, aucune raison de s’inquiéter». Et que ceux qui propagent des rumeurs de dévaluation, «des petits boutiquiers calculateurs», savent pertinemment, selon le Premier ministre, «qu’ils jouent avec le feu». Et qu’il y a huit jours, à Baabda, lors de sa réunion avec le chef de l’État Émile Lahoud, «nous avons ri de ces gens-là qui font et défont les rumeurs, nous n’avons absolument pas évoqué la nécessité de soutenir la livre». Rafic Hariri l’a répété : la livre va très bien et aucune dévaluation n’est prévue, «le pays est fort, et nous voulons en faire un centre de libertés, de culture, de démocratie, de tourisme, de commerce, etc», a-t-il promis. Interrogé sur la réunion, prévue demain mardi, à l’Élysée (Chirac-Wolfensohn-Prodi-Hariri-Juppé-Siniora), le Premier ministre a indiqué que «la situation régionale, les étapes franchies et à franchir du gouvernement et les offres que proposerait la communauté internationale» seront à l’ordre du jour. «Ne vous attendez pas à ce que le président de la Banque mondiale envoie chercher un chèque de cent millions de dollars pour l’offrir au Liban. Cette réunion va permettre de renforcer les liens, c’est d’abord une réunion politique», a-t-il assuré. «Vous me demandiez si la communauté internationale avait confiance en le Liban, cette réunion en est une preuve. Ce n’est pas uniquement une question d’affection ou de relations personnelles, il y a confiance, il y a même admiration.» Et à Paris, demain, le Liban demandera aux personnes présentes comment réduire les 43% du budget qui sont dévolus au service de la dette publique. Les Libanais ont ainsi appris que Rafic Hariri donne carte blanche au ministre de l’Information Ghazi Aridi, que «la fermeture de trois mois de Télé-Liban était la seule solution», et que si l’État voulait une fermeture définitive, «rien ne nous aurait empêché de le dire». Quant aux privatisations, après EDL, c’est le téléphone et l’eau qui seront, selon le Premier ministre, au programme, et que si elles n’ont pas eu lieu avant, c’est parce que «la conjoncture politique ne s’y prêtait pas». Et au sujet de la part prépondérante du budget réservée aux dépenses de l’armée et des forces de sécurité, Rafic Hariri, après avoir rendu hommage à l’action de ces dernières, a concédé qu’«on pouvait garantir l’indispensable sécurité des Libanais en payant moins, et que les directions de l’armée et des forces de sécurité y pensaient autant que nous. C’est d’ailleurs peut-être pour bientôt la réduction de ces frais...» Enfin, au sujet de la révision des salaires des députés et autres ministres, il a affirmé qu’il n’était pas contre mais qu’il est «réellement mal placé pour l’imposer. Une réduction de 25 % n’est dans tous les cas pas inenvisageable, il faut que les Libanais sentent que tout le monde met la main à la pâte». Enfin, pêle-mêle, Rafic Hariri a parlé de «la lune de miel qui dure depuis quatre mois» entre lui et le chef de l’État, du retour du général Aoun, «toujours garanti», des inévitables rapports syro-libanais – «la Syrie ne veut pas phagocyter le Liban, mais elle veut se défendre et défendre ses intérêts, dont bon nombre sont communs au Liban» – mais également de ses rapports avec le Hezbollah. «Il n’y a pas de crise, même si la situation n’était pas entièrement contrôlée. D’ailleurs, être à la fois Hong-Kong et Hanoï, ce n’est pas contradictoire, regardez en Israël...», a-t-il dit. Enfin, last but not least, le Premier ministre a assuré, catégorique, qu’«aucune guerre n’éclatera dans la région : les Arabes ont opté pour la paix, et Israël n’en a pas les moyens».
L’optimisme affiché par Rafic Hariri, à défaut d’avoir été nécessairement contagieux, a été, hier, lors d’un tour d’horizon fait sur la chaîne de télévision MTV, particulièrement impressionnant. Et lorsque l’on entend le Premier ministre, l’équation est simple : s’il avait, «ne serait-ce qu’un millionième de doute» concernant la stabilité monétaire, il...