Francophonie – Le secrétaire général de l’organisation reçu à Baabda et au palais Bustros - Boutros-Ghali annonce une série de colloques - et de festivités dès septembre à Beyrouth

Le secrétaire général de l’organisation de la francophonie Boutros Boutros-Ghali, en visite actuellement à Beyrouth, a donné hier de précieuses informations sur le programme prévu au sommet de la francophonie qui se tiendra au Liban en octobre prochain. Au terme d’un entretien avec le chef de la diplomatie Mahmoud Hammoud, il a d’abord rappelé que cet événement se déroulera en trois étapes et trois réunions successives au niveau des experts, des ministres des Affaires étrangères puis au niveau des chefs d’État et de gouvernement. M. Boutros-Ghali a également conféré avec M. Hammoud au sujet des invitations qui seront lancées à des institutions internationales liées à l’organisation de la francophonie par des accords de coopération. Il s’agit notamment des Nations unies, de l’Unesco et d’un certain nombre d’organisations régionales, comme la Ligue arabe, la Conférence islamique ou même encore le Commonwealth. Seraient également invitées à participer au sommet les ONG francophones. M. Boutros-Ghali a en outre indiqué que des festivités et des colloques étaient inscrits au programme de la période précédant la tenue du sommet. Citons dans ce cadre les deux réunions qui grouperont en automne les hommes d’affaires et les représentants des universités francophones. «Nous nous sommes déjà entendus avec TV5 sur la diffusion d’une émission spéciale de 24 heures consacrée au Liban et qui aura lieu au mois de septembre», a-t-il précisé. En réponse à une question, le secrétaire général de l’organisation de la francophonie a affirmé d’autre part que la crise au Proche-Orient ainsi que la création d’un État palestinien seront débattues lors du sommet et des réunions préliminaires qui le précéderont. Prié de donner son avis sur la question des fermes de Chebaa, M. Boutros-Ghali a en outre déclaré : «En tant qu’ancien diplomate, j’appuie la revendication libanaise» concernant cette région. Et d’ajouter : «Je constate que le retrait (israélien) n’a pas été achevé. Dans le temps, nous avons insisté sur le retrait de Taba (en Égypte) et de l’hôtel qui y avait été construit. De même, le Liban a le droit de réclamer un retrait total de l’ensemble de son territoire». Commentant enfin la crise régionale, M. Boutros-Ghali a poursuivi : «Nous devons parvenir à un règlement à travers les contacts diplomatiques et un dialogue permanent, et ce règlement doit forcément impliquer la création d’un État palestinien. Il naîtra tôt ou tard si l’on veut que la paix règne dans cette région du monde», a-t-il conclu. À Baabda Le secrétaire général de l’organisation francophone avait été reçu auparavant par le président de la République, le général Émile Lahoud, qui a notamment estimé que la tenue du sommet à Beyrouth en octobre prochain «reflète une confiance internationale dans le Liban. Elle souligne surtout le rôle que joue ce petit pays dans le concert des nations», a-t-il ajouté. D’autre part, le chef de l’État s’est réjoui du soutien dont le Liban a bénéficié de la part du secrétariat général de l’organisation et d’un certain nombre d’États membres, comme la France et le Canada. Il a réitéré la position de principe du Liban concernant le sens à donner à la francophonie. Selon lui, le sommet devrait ainsi aboutir à des résolutions «dépassant la seule sauvegarde du patrimoine culturel de la langue française». Selon lui, il convient aussi de tenir compte des progrès de notre ère en partant du principe que «la préservation des patrimoines culturels du monde entier enrichit l’ensemble de l’humanité». À l’issue de l’entretien, le président Lahoud a offert un déjeuner en l’honneur de M. Boutros- Ghali auxquels ont été notamment conviés le président de la Chambre Nabih Berry, le Premier ministre Rafic Hariri et le vice-président du Conseil Issam Farès accompagnés de leurs épouses.