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Actualités - ANALYSES

Mobilisation générale contre la campagne de rumeurs alarmistes

Après moi, le déluge : comme s’il ne manquait pas de problèmes, ce pays se trouve attaqué aujourd’hui dans l’unique planche de salut économique qu’on lui ait laissé, la planche à billets. D’occultes Georges Soros (grand manitou occidental du jeu des devises) se déchaînent en effet dans les coulisses pour ébranler la monnaie nationale. En propageant des rumeurs alarmistes non seulement sur son effondrement face au dollar mais encore sur une possible mise en faillite du Liban financier. Malgré l’absurdité technique évidente de cette éventualité, ces bruits troublent fortement les petits porteurs, l’épargne pour tout dire, qui ont dès lors tendance à se tourner vers le billet vert et autres marks d’inquiétude. Le plus choquant de l’affaire c’est son objectif présumé : abattre la forteresse Hariri ou en accélérer le déclin. Et tant pis si l’économie libanaise, déjà bien mal en point, ne devait plus pouvoir s’en relever. Le danger est sérieux et le gouvernement se mobilise pour y faire face. Avec le concours de diverses forces politiques lucides, opposants compris. Et, surtout, avec le soutien des organismes économiques ou financiers. Dont les professionnels affirment en chœur que la situation monétaire du Liban est saine, très solide. Et que les indices économiques généraux commencent à se redresser, sous l’effet des mesures de décongestion prises par le gouvernement. Abondant évidemment dans le même sens, les haririens se hâtent d’annoncer que l’équipe en place va bientôt divulguer son plan complet de sauvetage. En insistant sur les points déjà marqués en direction de la détente, notamment à travers les inlassables relances que M. Hariri effectue à l’étranger, pour obtenir des aides et pour attirer des capitaux actifs. Avec l’appui constant de rocs comme la Banque mondiale, dont le président M. Wolfensohn a dernièrement visité le Liban pour décerner un satisfecit marqué au programme de redressement et à la stratégie libérale adoptés par les Trente. On peut, dans le même sens, souligner les capacités énormes de la Banque du Liban ainsi que le dynamisme du secteur bancaire privé qui dispose d’un viatique s’élevant à des dizaines de milliards de dollars. Joignant sa voix à celle des économistes de toutes écoles, l’ancien ministre Michel Eddé souligne en substance que l’endettement public est une pratique répandue partout, aux USA comme ailleurs et qu’il ne faut pas exagérer la gravité de ce problème. Il indique, toujours en substance, que malgré leurs lourdes dettes, des nations comme les États-Unis accusent un net excédent dans la balance des paiements, équilibrent leur budget et réalisent des bénéfices qui leur permettent de faire baisser les impôts, au profit de leur population. M. Eddé ajoute qu’il ne faut pas s’alarmer des chiffres de la dette publique libanaise. Et qu’il faut plutôt se préoccuper d’en traiter le service (le paiement des intérêts), pour qu’il cesse d’accabler le budget dont il représente quelque 50 % du poste de dépenses. Parmi les solutions envisagées, rappelle l’ancien ministre, on peut évoquer l’apport substantiel de certaines privatisations portant sur de confortables portefeuilles comme l’électricité, le téléphone, les eaux, le téléphone et le cellulaire. On sait à ce propos que dès la formation de son gouvernement, il y a cent jours, le président Rafic Hariri avait déclaré que l’an 2001 serait celui des privatisations. Il a précisé que leur fruit escompté, près de 10 milliards de dollars, serait consacré à réduire le volume de l’endettement public. Ce qui allégerait du même coup le déficit budgétaire. Aujourd’hui, indiquent des sources informées, le gouvernement planche sur une étude exhaustive englobant tous les secteurs privatisables et toutes les étapes de l’opération. Ces loyalistes ajoutent que sans attendre la mise en place de ce programme, le gouvernement s’efforce dès à présent de réactiver les secteurs concernés et de les rendre bien plus productifs, en termes de prestations comme en termes de rentrées. Ils précisent qu’en tout état de cause, l’État compte rester propriétaire d’une grande partie des actions, pour continuer à avoir un droit de regard sur les institutions privatisées. Et qu’il se réserve le droit d’en récupérer le contrôle total un jour ou l’autre, par rachat des actions cédées au secteur privé ou mises dans le public. Il faut cependant souligner que cette option est qualifiée d’irréaliste par nombre de spécialistes. Pour qui il est évident que les privatisations ne peuvent réussir (ou même se faire) que si l’État, mauvais gérant par définition, passe entièrement la main. Ces professionnels voient mal comment des entreprises seraient intéressées, par exemple, par un secteur énergétique (électrique) fractionné en compartiments distincts, dont la production, l’équipement, la maintenance, la perception et la distribution de courant. Par contre ces mêmes professionnels pensent que le cellulaire peut facilement rapporter 3 milliards de dollars de plus à l’État libanais par l’élaboration de nouveaux cahiers de charge. Toujours est-il que le ministre de l’Énergie, M. Mohammed Abdel Hamid Beydoun, tout en se déclarant convaincu de la nécessité de la privatisation, reconnaît qu’il n’a pas encore abordé la question. En expliquant qu’il attend à cette fin de disposer d’études techniques détaillées, tant pour l’eau que pour l’électricité. Il reste à signaler, comme le fait volontiers un ancien ministre, que les privatisations ne peuvent suffire à elles seules pour régler les problèmes du financier. Cet homme d’expérience relève que sans une administration à la hauteur, le redressement est difficile. C’est le moins qu’on puisse dire en effet quand le personnel, qui grouille de parasites, coûte au pays par an 3,5 milliards de dollars. Alors que selon cet ancien ministre, 1,5 milliard par an serait amplement suffisant pour bien faire tourner la machine. Il faut également mentionner les fardeaux que constituent des poids lourds comme la Mea, le Casino, l’Intra ou la banque de financement. On sait, ou plutôt on ne sait pas assez, que certains cadres de ces institutions sont payés 18 000 dollars par mois. Mais, faut-il également le rappeler, les députés et les hauts fonctionnaires ne sont pas non plus à plaindre, notamment au niveau de leurs avantages en nature. Ou à celui des indemnités dites de retraite. Dorée.
Après moi, le déluge : comme s’il ne manquait pas de problèmes, ce pays se trouve attaqué aujourd’hui dans l’unique planche de salut économique qu’on lui ait laissé, la planche à billets. D’occultes Georges Soros (grand manitou occidental du jeu des devises) se déchaînent en effet dans les coulisses pour ébranler la monnaie nationale. En propageant des rumeurs...