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Actualités - INTERVIEWS

Rencontre avec la conteuse italienne Patrizia d’Antona - Voyage imaginaire au pays de la mythologie

Comédienne et conteuse, Patrizia d’Antona a présenté hier au théâtre Monnot, dans le cadre du IIe Festival du conte et du monodrame, Mytologia, une trilogie qui narre les tribulations de trois personnages mythiques : Médée, la guérisseuse, Icare mort et son vol fatidique et Perséphone, déesse des enfers. La rébellion contre l’autorité parentale, ce mal nécessaire pour la construction d’une identité personnelle constitue, la trame commune de ces trois destins, le fils qui relie les trois volets du récit. «J’aime beaucoup raconter des histoires de métamorphoses, découvrir et faire découvrir au public la merveilleuse chose qu’est l’évolution d’une vie», indique la conteuse italienne. Pour le public libanais, Patrizia d’Antona a précédé sa narration en italien d’un commentaire en français. Le reste est affaire de mimiques, gestuelle, rythme et musicalité. «Tout l’art du conteur consiste à utiliser son corps, son regard et sa voix pour s’exprimer, pour transmettre des images par le verbe», explique-t-elle. Sicilienne, le regard charbonneux, la voix rauque et forte, Patrizia d’Antona a cette intensité dramatique qui sied au répertoire mythologique qu’elle affectionne. C’est en interprétant Médée au théâtre, il y a une dizaine d’années, qu’elle a trouvé sa vocation de conteuse. «Le metteur en scène m’a dit : “Patrizia raconte nous l’histoire de Médée en sicilien”. Je me suis lancée et il faut croire que j’étais douée, j’avais une certaine facilité, je n’ai plus arrêté depuis». Cette facilité de narration orale a sans doute été nourrie chez Patrizia d’Antona par sa formation théâtrale classique, cumulée à diverses disciplines artistiques : danse, chant, musique. Et pourtant, à la base, l’artiste, diplômée en économie, se destinait à une carrière professionnelle on ne peut plus rigide. «J’ai même travaillé plusieurs années dans l’administration avant de bifurquer en 1988 vers le domaine scénique, en rejoignant la troupe du Roy Hart Theatre». Patrizia d’Antona ne se situe pas dans la tradition du conte sicilien «qui reprend surtout les chansons de gestes des paladins et les épopées de Charlemagne ou de Roland, dit-elle. Mais je m’en inspire au niveau du son, des inflexions de voix, du rythme parfois, des battements de pied au tempo saccadé, dans les scènes guerrières par exemple». Tous ces petits «trucs», que les conteurs se transmettent généralement de père en fils, et qui «ouvrent l’imaginaire». «Aujourd’hui, après plusieurs années, je peux dire que j’ai ma propre technique, ma propre façon de conter, dit-elle. J’essaye ainsi toujours de me connecter à la vérité profonde de mes émotions, pour établir le contact avec les auditeurs et les faire voyager avec moi. Je tente aussi parfois de mêler d’autres expressions artistiques au conte et surtout je travaille, de plus en plus, sur la parole musicale, sur le conte chanté». Patrizia d’Antona poursuit toujours sa carrière de comédienne, mais privilégie le conte. «Parce que d’une part, il permet un large éventail d’interprétations et, d’autre part, j’ai constaté qu’à travers les divers personnages de mes récits, je me raconte moi-même», avoue-t-elle. Pour Patrizia d’Antona, c’est certain, le conte est toujours un récit initiatique…
Comédienne et conteuse, Patrizia d’Antona a présenté hier au théâtre Monnot, dans le cadre du IIe Festival du conte et du monodrame, Mytologia, une trilogie qui narre les tribulations de trois personnages mythiques : Médée, la guérisseuse, Icare mort et son vol fatidique et Perséphone, déesse des enfers. La rébellion contre l’autorité parentale, ce mal nécessaire pour...