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Actualités - CHRONOLOGIES

IIe Festival du conte et du monodrame - Les Mille et Une Nuits de Shérine el-Ansary

Dans le cadre du IIe Festival du conte et du monodrame organisé par la Maison des cultures du monde (Paris) au Théâtre Monnot, jusqu’au 25 février, une jeune conteuse égyptienne de 29 ans, Shérine el-Ansary, a emporté l’auditoire au pays des Mille et Une Nuits. Une belle performance vivante et imagée, de près de deux heures, en égyptien et en français. Shérine el-Ansary se produira aussi à Deir el-Kamar, à Nabatiyeh puis à Damas. À Beyrouth, elle remontera sur la scène du Monnot pour prendre part, dimanche 25, avec d’autres conteurs, au «Concours des menteurs». Shérine el-Ansary commence à conter et le décor est planté ; les images se mettent à se bousculer dans la tête du public. Les costumes, l’intonation, la gestuelle, les expressions du visage, les descriptions poétiques, l’accent égyptien plein de charme qui intervient sans prévenir, les accessoires… tout est là pour un spectacle complet. Les histoires s’enchaînent et s’enchevêtrent sans que jamais le rythme ne retombe. La conteuse vit son conte, de la voix, des yeux, du corps et de la main. Elle court, elle saute, elle se déhanche, elle grimpe sur un tabouret, et le temps passe, ce temps de l’oralité chargé de drames, d’anecdotes et de rêves. De harems, de sultans, de princesses, de mendiants, de bandits, de belles esclaves, de riches banquets, d’enlèvements, de séductions, de mariages. Shérine el-Ansary est conteuse depuis 1994, «mais ce n’est que depuis quatre ans que je fais ce métier à plein temps, et que j’en vis», dit-elle. C’est dans les écoles du Caire, où elle séjourne, qu’elle a commencé à conter, avant de partir en tournée dans différents villages et oasis de l’Égypte. Retour ensuite à la capitale où elle se lance dans un travail plus régulier et professionnel, avant de repartir en tournée dans son pays puis à l’étranger. Cette jeune artiste indépendante conte en égyptien, sauf lorsqu’elle a affaire à des publics francophones ou anglophones. Elle marie alors sa langue natale au français ou à l’anglais. Du théâtre au conte Côté formation, Shérine el-Ansary a fait des études de théâtre, avec une spécialisation en jeu d’acteur. Mais elle a aussi touché à la mise en scène, à la scénographie, aux costumes et même à l’éclairage. J’ai aussi fait beaucoup de danse, de l’acrobatie, du mime, ajoute-t-elle. Je n’avais pas une idée claire de la voie dans laquelle je voulais m’engager à fond. J’ai toujours aimé la scène, le théâtre, le cinéma, la danse, et je pensais que lorsqu’on avait ces goûts-là, on devait forcément finir acteur ou danseur». À Paris, elle suit des cours intensifs, fait de la danse et, interprète quelques rôles. Mais elle s’éloigne peu à peu du théâtre et, finalement, devient conteuse. «J’ai toujours tenu à ce que mon métier me permette de gagner mon pain, insiste-t-elle, et j’y suis arrivée, même si cela a pris beaucoup de temps. Cela me permet d’avoir la liberté de travailler à mon rythme. Je suis quelqu’un d’assez discipliné, je me fixe un programme, j’aime sentir que je suis un entraînement et une évolution». Ce qui lui plaît également est le fait de s’occuper de tout elle-même : le texte, la mise en scène et les costumes. Le premier conte qu’elle ait jamais raconté est en fait «le seul que j’aie écrit jusque-là, de A à Z. Il s’agit d’un conte pour les tout-petits. Mais en général, j’adapte des textes des Mille et Une Nuits ; et pour enfants, des contes populaires de la tradition orale égyptienne». Pour elle, les Mille et Une Nuits est une très bonne école pour apprendre à écrire des contes, «même si l’on écrit plus tard des contes de science-fiction. Personnellement, j’y travaille depuis 1993. J’ai d’abord entrepris tout un travail de recherche. Cette œuvre est si riche et si diversifiée qu’on n’a jamais l’impression de faire toujours la même chose». Au départ, Shérine el-Ansary était très fidèle au texte. Puis, avec le temps, elle s’est mise à faire des adaptations, de plus en plus libres. «Aujourd’hui, je jongle avec les personnages et les situations. Je me retrouve de plus en plus là-dedans. J’aime bien l’idée de partir d’un élément qui peut être presque insignifiant et de broder dessus pour retomber sur une autre histoire, avec toujours des clins d’œil à d’autres aventures connues». Parcours à suivre, tout ouïe.
Dans le cadre du IIe Festival du conte et du monodrame organisé par la Maison des cultures du monde (Paris) au Théâtre Monnot, jusqu’au 25 février, une jeune conteuse égyptienne de 29 ans, Shérine el-Ansary, a emporté l’auditoire au pays des Mille et Une Nuits. Une belle performance vivante et imagée, de près de deux heures, en égyptien et en français. Shérine el-Ansary...