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Actualités - CHRONOLOGIES

Intempéries - La moitié des pannes de mardi ont été réparées - Électricité : le pire est derrière nous, assure l’EDL

Le tableau est sombre. Sombre comme une nuit sans courant, par moins 10 degrés, dans un chalet sans cheminée. Le Liban tout entier était hier au régime du rationnement, en raison d’une tempête d’une rare violence qui s’est abattue sur lui mardi et a provoqué des pannes sur six lignes de haute tension principales et plus d’un millier de lignes de basse tension à Beyrouth et dans les régions. Certes, une partie de ces pannes s’explique par la puissance du vent, lors des grandes bourrasques de mardi. On a parlé de 100 km/heure. Un petit ouragan . Dans les milieux agricoles, on affirme que la dernière tempête de cette violence remonte à 1976. Coups de vent, arbres déracinés, poteaux désarticulés ont provoqué des pannes en grand nombre et complètement désorganisé la distribution de l’électricité, déjà capricieuse en temps normal. Mais la vétusté du réseau est également en cause. Toujours est-il que des régions entières ont été privées de courant une bonne partie de la journée de mardi et d’hier. À Jounieh, pour prendre un petit exemple, coupé mardi, le courant n’a été rétabli qu’hier à 18 heures. L’Électricité du Liban a publié hier un communiqué recensant les pannes provoquées par la tempête. Plus de la moitié de ces pannes, en particulier sur le réseau de quartiers, ont été réparées. Par ailleurs, six lignes de haute tension ont été endommagées, dont trois ont pu être réparées. Les lignes réparées sont les suivantes : Zouk-Adma (66 kilovolts), Abdel Aal-Marjeyoun (66 kv) et Jyeh-Jamhour (150 kv) . Les trois lignes qui demeurent en panne sont : Amchit-Nahr Ibrahim (33 kv), Zouk-Bsalim (150 kv) et Damour-Beiteddine (66 kv). Les travaux se poursuivront aujourd’hui, pour peu que les conditions climatiques le permettent. Les services météorologiques annonçaient hier une nouvelle tempête, mais moins violente que celle qui s’est produite. Le pire, donc, devrait être derrière nous, et la situation de la distribution devrait s’améliorer dans les prochaines heures. Outre les pannes sur le réseau de distribution, trois autres faits expliquent les pénuries de mardi : l’arrêt des groupes 1 et 4 de la centrale de Zouk, dont les conduites du système de refroidissement par eau de mer ont été bouchées par toutes sortes de déchets plastiques, l’arrêt du groupe 3 et la disjonction du groupe 5 à la centrale de Jyeh, et l’arrêt de l’alimentation en courant en provenance de Syrie ( ligne Dimasse-Anjar). Ces trois causes de pénurie ont été éliminées .Toutefois, une quatrième a surgi hier : la grève du personnel de la centrale de Zahrani, gérée par la société italienne Ansaldo. Les salariés protestent contre le retard de deux mois dans le paiement de leurs salaires. Démenti Indépendamment de la tempête et de pannes, l’état du réseau de l’EDL et des usines de production demeure un problème en soi. Le président du conseil d’administration de l’office Fouad Hamdane a rencontré hier le ministre de tutelle, Mohammed Abdel Hamid Beydoun (Énergie et Eau), et a démenti la menace de démission collective du conseil, dont la nouvelle a été rapportée mardi par la presse. Il n’en est rien, a-t-il affirmé, et j’ai seulement remis au ministre un plan de redressement de l’EDL, auquel nous tenons, et qui doit assurer le courant électrique à l’ensemble du pays, 24 heures sur 24. Ce que M. Hamdane ne dit pas c’est que le directeur général de l’EDL Georges Mouawad est hostile à cet ambitieux plan, pour lequel M. Hamdane réclame 200 millions de dollars, et qu’au niveau de la coordination administrative du travail et de la communication avec les différents directeurs de l’office, le stade zéro a été atteint. Pour M. Beydoun, lassé par des intrigues et des difficultés qui semblent infinies, seule question qui mérite d’être posée est celle de la privatisation, qu’il appelle de tous ses vœux . Les autres dégâts Les principaux autres dégâts provoqués par la tempête de mardi sont agricoles et maritimes et n’avaient pas encore été évalués hier. Sur le littoral, où le vent était le plus violent, les bourrasques ont littéralement couché sur le sol des centaines de bananiers et dévasté de nombreuses serres. Dans les vergers d’agrumes, toute une cueillette a été secouée à terre. Les dégâts sont également considérables dans les ports de pêche tout au long du littoral et des dizaines d’embarcations ont été soulevées par les vagues et fracassées sur les roches ou noyées. Des travaux civils (jetées et quais) entrepris sur la côte, par la direction des Transports, ont été détruits. Des voix se sont élevées de toutes parts, hier, pour réclamer que l’État indemnise les pêcheurs et cultivateurs particulièrement éprouvés. Le ministre des Transports, Négib Mikati, ainsi que plusieurs directeurs généraux et députés ont effectué des tournées d’inspection sur les lieux sinistrés. Dans la Békaa, deux ouvriers agricoles syriens ont été tués par l’effondrement d’un mur de leur baraquement à Taalabaya, dans la nuit de mardi à mercredi. Les deux hommes ont été hospitalisés, mais sont décédés hier matin. À Beyrouth, c’est la Maison de l’artisan, à Aïn Mreissé, qui a été dévastée par d’énormes vagues, qui ont brisé les baies vitrées et envahi la salle d’exposition, abîmant une bonne partie de la marchandise. Le café d’Orient contigu a également subi des dégâts. Signalons enfin que, depuis mardi, les émissions de Radio-Liban ont cessé, la foudre s’étant abattue sur l’émetteur et l’eau ayant abîmé les câbles. La radio envisage d’émettre sur onde FM, en attendant la fin des travaux de réparation. Mais la question qui se pose est la suivante : qui donc s’est aperçu que Radio-Liban avait cessé d’émettre ?
Le tableau est sombre. Sombre comme une nuit sans courant, par moins 10 degrés, dans un chalet sans cheminée. Le Liban tout entier était hier au régime du rationnement, en raison d’une tempête d’une rare violence qui s’est abattue sur lui mardi et a provoqué des pannes sur six lignes de haute tension principales et plus d’un millier de lignes de basse tension à Beyrouth...