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Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-Sud - Jouer avec le feu devient trop dangereux - Des députés demandent au pouvoir et au Hezbollah de s’entendre

Traduisant l’opinion d’un certain nombre de ses collègues, un parlementaire influent remarque que «le règlement de l’incident relationnel qui a opposé dernièrement le chef du gouvernement et le Hezbollah ne suffit pas. Le pays ne peut plus continuer à se balancer comme un funambule sur un fil d’acier suspendu au-dessus du vide. Il est tout à fait urgent, dans l’état de tension extrême que connaît la région, que le pouvoir local s’entende avec le Hezb au sujet de Chebaa. Dans ce sens, évident, qu’on ne peut permettre à aucune partie d’en faire à sa tête, quand le sort de la nation est en balance. C’est l’État qui est seul responsable de la conduite des destinées de ce pays, comme des retombées d’éventuelles représailles de l’ennemi. C’est lui seul qui est mandaté pour fixer le niveau des sacrifices que le peuple peut ou non consentir». Ce député écouté se demande, sur un ton nettement sceptique, «si les autorités libanaises ont été informées à l’avance, comme cela aurait dû être, de l’opération que le Hezbollah allait effectuer à Chebaa le week-end dernier. On ne peut qu’en douter, vu qu’au moment même du raid, le président Hariri assurait publiquement devant les Français que la situation au Sud resterait calme, sous contrôle, et ce en accord avec Damas. Plus précisément, le président du Conseil a proclamé que le Liban ne se livrerait, ni ne se soumettrait, à des provocations dans la bande frontalière. Il a tenté de la sorte de rassurer les investisseurs potentiels européens. Et il a eu bonne mine quand ces derniers ont appris l’exploit du Hezbollah. Malgré ce désaveu ou ce camouflet, le chef du gouvernement a été obligé, dans une déclaration ultérieure, de couvrir de son mieux l’opération. En la qualifiant de “légitime”, puisque Israël continue à occuper une partie du territoire libanais. Légitime peut-être, mais coordonnée sûrement pas». On revient donc au vieux problème de la coordination entre le pouvoir et la Résistance. Quand il était ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz ne cessait d’appeler de ses vœux une harmonisation effective de ces rapports. Pour que les opérations sur le terrain ne prennent pas de court l’État qui doit ensuite parer à leurs conséquences, tenter de les prévenir ou de les atténuer. Surtout quand ces opérations interviennent dans des conjonctures diplomatiques inopportunes. Le parlementaire cité relève pour sa part que «du temps du président Hraoui, il n’y avait pas d’empathie entre le pouvoir et la Résistance. Ce n’est plus le cas depuis l’avènement du président Lahoud. Il n’y a donc plus de raison pour qu’il n’y ait pas une coordination suivie entre les deux parties. S’il est compréhensible que la Résistance ne veuille pas dévoiler ses cartes sur la préparation technique, le site et la cible choisis pour ses hauts faits d’armes, rien ne l’empêche par contre de ne décider le timing qu’en accord avec les autorités libanaises. C’est un point crucial pour le Liban. En théorie comme en pratique, aucun État digne de ce nom ne peut accepter qu’une formation privée décide seule de ce que le pays peut ou non supporter, en termes de pertes en vies humaines, d’émigration des jeunes et de destructions infrastructurelles. Comme en termes d’appauvrissement d’une population déjà aux abois». Et de conclure en déplorant que «l’opération de Chebaa, visiblement rejetée par la majorité des Libanais, n’ait pas été précédée d’une coordination entre le pouvoir, la Résistance et la Syrie». Qu’il ne faut pas oublier dans l’équation.
Traduisant l’opinion d’un certain nombre de ses collègues, un parlementaire influent remarque que «le règlement de l’incident relationnel qui a opposé dernièrement le chef du gouvernement et le Hezbollah ne suffit pas. Le pays ne peut plus continuer à se balancer comme un funambule sur un fil d’acier suspendu au-dessus du vide. Il est tout à fait urgent, dans l’état...