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Actualités - ANALYSES

Les rapports du Hezbollah avec le pouvoir s’embrouillent

Quand M. Sélim Hoss était au pouvoir, les cadres du Hezbollah ne cachaient pas qu’ils s’entendaient mieux avec lui qu’avec M. Rafic Hariri. Et quand ce dernier de prédécesseur est devenu successeur de M. Hoss, les relations du Parti de Dieu avec le pouvoir se sont de nouveau tendues. Les démarches des conciliateurs ont certes permis de dépasser les échanges peu amènes du week-end. Le président Hariri, on le sait, a retiré le communiqué dans lequel son cabinet répondait à sayyed Hassan Nasrallah qui lui-même a expliqué qu’il n’avait pas voulu mettre en cause le président du Conseil. Traitant avec mépris les aides étrangères dans son discours pour le quarantième de cheikh Mohammed Mehdi Chamseddine, le leader fondamentaliste avait semblé vouer aux gémonies la campagne menée par M. Hariri pour obtenir de telles assistances, et pour redresser économiquement le pays. À cela s’ajoute le fait que le Hezbollah a organisé une opération à Chebaa juste au moment où M. Hariri annonçait à Paris qu’en accord avec la Syrie, le Liban voulait calmer le jeu au Sud. Ce n’est donc pas d’une simple question de sympathie personnelle qu’il s’agit. Mais bien d’un conflit d’options politiques majeures. La visite rendue au président du Conseil par le conseiller politique de sayyed Nasrallah, Hajj Hussein el-Khalil, a sans doute permis d’éviter un clash ouvert immédiat. Mais elle n’aura pas dissipé le malaise de fond. Qui se résume dans l’alternative suivante : libérer Chebaa par les armes ou par la diplomatie. Les cadres de la Résistance soutiennent à ce propos que rien ne saurait abolir leur droit sacré à la lutte armée. Ils ajoutent que leurs vues et leurs plans entrent dans un cadre purement régional et n’ont rien d’intérieur. Ce qui signifie que par sa dernière opération de terrain, le Hezb n’a pas cherché directement à infliger un camouflet au chef du gouvernement. Ils précisent qu’à leur sens, le timing de l’opération était tout à fait approprié, puisqu’il a eu pour résultat de semer la confusion dans les rangs de l’ennemi israélien. Mais le Hezbollah tire un avantage certain du fait qu’à son propos, comme sur tant d’autres questions, les pôles du pouvoir ne semblent pas d’accord entre eux. Le régime est manifestement plus proche que le Sérail de la formation intégriste. À preuve qu’il en parraine officiellement une exposition photographique consacrée à la Résistance. Les haririens soulignent pour leur part que le Hezbollah, dont les mérites libératoires sont indéniables, ne peut cependant faire cavalier seul et prendre des initiatives dont tout le pays doit assumer les conséquences. Certains opposants sont en ce qui concerne ce point sur la même longueur d’onde que les partisans de M. Hariri. Et vont même plus loin en relevant que l’affaire de Chebaa n’est pas claire. Dans ce sens que jusqu’à présent, le Liban n’a pas pu établir officiellement auprès de l’Onu que cette terre lui appartient, pour la placer sous la juridiction de la 425 et non plus de la 242. Autrement dit, sur le plan légal les opérations armées sont faites pour le compte direct de la Syrie et non plus du Liban, estiment ces opposants. Qui ajoutent que, dans le même ordre d’idées, l’État libanais faillit à ses devoirs, au profit d’autrui, quand il n’envoie pas l’armée au Sud et dans la Békaa-Ouest. En soulignant que cette discrétion de l’autorité libanaise étonne le monde entier, et notamment le Vatican, dont des émissaires ont posé des questions à ce sujet. Les loyalistes répondent, dans le vague, en «croyant savoir» que le jeu va se calmer au Sud et que la résistance saura «se montrer responsable». En tout cas, le débat est ouvert.
Quand M. Sélim Hoss était au pouvoir, les cadres du Hezbollah ne cachaient pas qu’ils s’entendaient mieux avec lui qu’avec M. Rafic Hariri. Et quand ce dernier de prédécesseur est devenu successeur de M. Hoss, les relations du Parti de Dieu avec le pouvoir se sont de nouveau tendues. Les démarches des conciliateurs ont certes permis de dépasser les échanges peu amènes du...