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Actualités - OPINIONS

OPINION - Laïcité ou convivialité ?

Les Libanais – toutes religions confondues – sont toujours à la recherche de leur identité. Ce ne sont pas les déclarations des grands pontifes de la religion ou de la politique qui les aident à trouver la voie. Qui sommes-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? Quel avenir peut-on assurer aux Libanais ? Que trouvons-nous au Liban ? Une complexité de communautés, tiraillées (18 à ce jour), dépendant directement de leurs patriarches, muftis, imams ou cheikhs. En fait, quelles sont donc les options simples qui pourraient se présenter ? Il y a, à notre sens, deux options : – la première appellerait ces Libanais à opter pour une laïcité qui transcenderait leurs croyances ; – la seconde consisterait «à faire avec», à accepter de vivre en convivialité et harmonie, dans le respect de chacun, en partant de l’idée de base que «la religion n’est que l’héritage de nos ancêtres et qu’elle n’a été que la résultante de nos coutumes». Dans le premier cas, il est certain que les citoyens «de religion» (si l’on peut dire citoyenneté de religion) du Liban, d’Europe, d’Asie et d’ailleurs ont échoué dans le sens de l’appartenance nationale. L’intransigeance fondamentaliste de chaque croyance et religion a, sous toutes les formes de figure et, dans le temps, pris le dessus sur toute autre considération. Il n’est que de voir l’Irlande (plus de 80 ans de conflits), le Kosovo, la Yougoslavie, l’Inde, le Pakistan, la Chine, l’Indonésie... Toutes les ethnies d’appartenance religieuse bien déterminée se sont combattues et continuent de se battre. Au Liban, malgré tous les efforts entrepris par des hommes d’État et de religion qui ont souvent proclamé les uns : «La religion est à Dieu et la nation à tous», et les autres : «Aimez-vous les uns les autres sans nécessairement vous détruire», nul n’a réussi à unifier les rangs pour que ces rangs ne deviennent plus qu’un seul. Il faut le reconnaître, la tâche est dure, longue. Elle nécessitera plusieurs générations avant que l’éducation et la maturité de l’esprit, et de l’homme, n’engendrent le sens de la citoyenneté et ne la placent au-dessus des croyances et de l’appartenance communautaire. Que préconisons-nous ? L’état des lieux étant ce qu’il est au Liban, il nous faut accepter la diversité des communautés présentes, avec leurs croyances, leurs traditions, et créer avec l’expérience et la sagesse de ces patriarches, imams, muftis et cheikhs un climat continu de convivialité et de tolérance, écartant catégoriquement et avec beaucoup de rigueur toutes les provocations et les faux-semblants et éviter les dérapages, car cet équilibre est absolument indispensable, pour permettre la sérénité dans la convivialité. Il faut reconnaître que cet esprit existe quelque peu dans la vie intercommunautaire dont se targue le pays. Sa remise en question s’effectue au jour le jour. En effet, dans quel pays voit-on aussi souvent des dignitaires et des représentants de différentes religions participer aux événements politiques et sociaux comme cela se fait au Liban ? Réussir cette symbiose islamo-chrétienne, génératrice d’une force et d’une synergie bien guidée, pourra permettre de cristalliser cette devise de Jean-Paul II proclamant lors de sa venue au Liban : «Le Liban est un message». Savoir équilibrer les droits et les privilèges de tous serait alors le rôle du politique, qui, tout en secondant efficacement le religieux, pourrait permettre une tolérance sans heurts et sans abus. Étant donné qu’éviter l’interférence du religieux dans la vie politique et sociale au Liban est irréaliste, il y a lieu de rechercher dans la coordination des leaders les moyens de permettre une convivialité de bon aloi en multipliant les rencontres au niveau des instances politiques. Qui sont donc ces instances politiques ? Pour demeurer réalistes, les partis politiques au Liban sont, aujourd’hui, des partis religieux. Ils représentent leur communauté, et même au niveau du Législatif, pouvoir essentiel de l’État, ce sont des élus communautaires qui défendent au nom de la sacro-sainte démocratie le Liban. Savoir présenter les intérêts de chaque communauté, savoir équilibrer les responsabilités et les engrenages du pouvoir entre les différentes religions, faire appel au bon sens et à la sagesse des hommes de religion pour proclamer et accepter cette vie intercommunautaire, avec une tolérance sans cesse éprouvée, tels doivent être les objectifs à atteindre. Sans vouloir compliquer le problème, en le réduisant à l’échelle qui leur conviendrait, en ne nageant pas à contre-courant, nous pourrions envisager un avenir certain aux générations futures et éloigner d’eux cette épée de Damoclès représentée par la crainte d’un nouveau conflit.
Les Libanais – toutes religions confondues – sont toujours à la recherche de leur identité. Ce ne sont pas les déclarations des grands pontifes de la religion ou de la politique qui les aident à trouver la voie. Qui sommes-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? Quel avenir peut-on assurer aux Libanais ? Que trouvons-nous au Liban ? Une complexité de communautés,...