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Actualités - OPINIONS

Licence sans licence*

Ils ont donc attendu la Saint-Valentin pour fermer les lieux de perdition ? Mais tout le navire est en perdition. Beyrouth, Messaline de la Méditerranée, on le sait bien, ne peut donner que ce qu’elle a. Qu’est ce qu’elle a, Beyrouth ? Pas de tête : les cerveaux la fuient, injectent ailleurs le «flubber» du progrès. Pas de jambes : elle les aurait prises à son cou depuis belle lurette. Pas de bras : ils lui en tombent, face à l’immensité des tâches en souffrance. Et rien d’autre que l’hémorragie de ses forces vives pour tâter du large. Pas de mamelles : à d’autres les verts pâturages, et à des cieux plus cléments l’élevage. Reste les hanches, girondes, maternelles pour tous les paumés, les inconsolés, les sans-papiers, les réfugiés, les recherchés, les jamais repris. Masseuses, mes sœurs, n’attendez la patente. L’industrie dont vous êtes le fleuron est tout ce qui nous reste. Quand vous serez grandes, vous passerez courtisanes, et debout, dans la cohorte du pouvoir, poursuivrez votre noble tâche. C’est pour vous seules que reviendront à nous les petits enfants. Et sans vous Beyrouth n’aurait plus que le bout des orteils pour se jeter à la mer. * Les Forces de sécurité intérieure ont fermé 22 bars et centres de massage et arrêté 26 personnes dont 14 membres des FSI, dans le cadre d’une campagne antiprostitution qui a débuté à la fin de la semaine dernière.
Ils ont donc attendu la Saint-Valentin pour fermer les lieux de perdition ? Mais tout le navire est en perdition. Beyrouth, Messaline de la Méditerranée, on le sait bien, ne peut donner que ce qu’elle a. Qu’est ce qu’elle a, Beyrouth ? Pas de tête : les cerveaux la fuient, injectent ailleurs le «flubber» du progrès. Pas de jambes : elle les aurait prises à son cou depuis...