Palestiniens - Des milliers de réfugiés manifestent leur soutien à l’intifada

Quelque 10 000 réfugiés palestiniens ont manifesté hier leur appui à l’intifada dans le camp d’Aïn el-Héloué et à Bourj Chémali, au Liban-Sud, et rendu hommage à l’auteur de l’attaque qui a fait huit morts, dont sept soldats israéliens, à Tel-Aviv. «Cher Khalil, cher Khalil, nous voulons faire exploser Tel-Aviv», ont scandé les manifestants dans les ruelles du camp d’Aïn el-Héloué, en brandissant des portraits du chauffeur palestinien Alaa Khalil Abou Olba, qui avait foncé mercredi avec l’autobus qu’il conduisait sur un groupe de soldats et civils au sud de Tel-Aviv. Des membres de la police militaire de l’OLP, armés de fusils-mitrailleurs, ainsi qu’une unité de «lionceaux», des enfants en treillis, armés de fusils en plastique, participaient à la manifestation organisée à l’appel du Fateh du président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat. Toutes les factions de l’OLP étaient représentées, à l’exception des groupes hostiles au processus de paix, notamment le Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG, d’Ahmad Jibril), basés à Damas. Des enfants de 5 ans, portant les drapeaux des pays arabes, ouvraient la marche en scandant des slogans réclamant l’appui de ces États au soulèvement palestinien. Le président du Conseil national palestinien (CNP, Parlement), Sélim Zaanoun, a assuré les manifestants, dans un message diffusé par haut-parleur, que «le commandement palestinien demeure plus que jamais attaché au droit des réfugiés au retour dans leur partie». «Le droit au retour est l’un des premiers objectifs que l’intifada s’est fixés», a-t-il déclaré, affirmant que la délégation palestinienne aux pourparlers de Camp David (États-Unis) avait rejeté en juillet «une offre des 30 milliards de dollars contre l’abandon du droit au retour des réfugiés de 1948». À Bourj Chémali, quelque 5 000 réfugiés, encadrés par des combattants du Fateh en armes, ont scandé : «Sharon ne nous fait pas peur. Vive l’intifada». À la fin de la manifestation, de jeunes Palestiniens se sont tailladé des veines et ont écrit avec leur sang sur un drapeau palestinien : «Nous retournerons en Palestine par la force».