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Actualités - CHRONOLOGIES

Communautés - Le patriarche maronite entame ses rencontres avec les Libanais d’Amérique - Sfeir dénonce la situation sociale des familles du Liban-Sud -

La situation déplorable au Liban-Sud et l’exode non moins déplorable des chrétiens d’Orient, et du Liban en particulier, ont constitué les principaux thèmes évoqués par le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, lors de ses premières rencontres, hier, avec les membres de la communauté libanaise et maronite de Missouri, aux États-Unis. Cette première étape de la longue tournée entamée par le prélat maronite aux États-Unis et au Canada – une visite qui devrait s’étaler sur une quarantaine de jours – était consacrée à l’ordination au rang d’évêque du curé de la paroisse de Saint Louis, le père Robert Chahine, qui succède à Mgr John Chédid, qui a décidé de prendre sa retraite. Le patriarche maronite a célébré à cette occasion, jeudi en début d’après-midi (13 heures 30, heure de Missouri, 21h30, heure de Beyrouth), une messe solennelle à la cathédrale Saint Louis, en présence d’une foule de personnalités américaines et libanaises. Dans son homélie, le cardinal Sfeir a d’abord évoqué la conjoncture présente au Liban-Sud, soulignant que cette région continue de ployer sous le poids d’un conflit armé. «Les habitants du Liban-Sud, a notamment dit Mgr Sfeir, ont souffert de l’oppression et de l’exode provoqués par ce conflit. Ils continuent d’endurer jusqu’à aujourd’hui les conséquences d’un tel conflit. Les familles sont disloquées du fait que les chefs de famille sont soit en prison, soit en exil forcé». Mettant l’accent sur la nécessité d’aboutir à une paix «juste, globale et durable» au Proche-Orient, le patriarche maronite a évoqué les retombées démographiques de la crise chronique qui sévit dans la région. «Ce qui nous inquiète au plus haut point, a-t-il précisé, c’est l’exode provoqué par ce conflit, notamment parmi les chrétiens qui quittent la région pour se rendre en Occident. Cette émigration continue a de graves retombées sur la situation des chrétiens dans cette région». Pour le patriarche maronite, il est inconcevable que la terre où est né le Christ, où Il a vécu et où Il a été crucifié soit vidée de ses habitants chrétiens. Ce même thème a été longuement évoqué au cours d’une conférence de presse tenue par le cardinal Sfeir en fin de journée. Mgr Sfeir a d’abord relevé que l’Église maronite a ouvert des diocèses et des paroisses en Australie, au Brésil, en Argentine, au Mexique, au Canada et aux États-Unis. «Cela est une source de richesse qui permet aux maronites de préserver leur foi et leurs traditions, a souligné le patriarche maronite. Mais dans le même temps, cela est une source d’inquiétude, car cette expansion reflète un recul de la présence chrétienne en Orient et au Liban, en particulier». Et le cardinal Sfeir d’ajouter : «Jadis, tout l’Orient était chrétien. Aujourd’hui, la présence chrétienne décroît progressivement, même en Terre sainte». Les journalistes présents à la conférence de presse n’ont évidemment pas pu s’abstenir de soulever la question de la présence syrienne au Liban, notamment à la lumière de la prise de position de l’Assemblée des évêques maronites qui avait franchement appelé, à la fin de l’année dernière, à un redéploiement des troupes de Damas. Comme à l’accoutumée, le patriarche maronite a fait preuve de franchise à ce propos, rappelant que l’accord de Taëf prévoyait un repli syrien vers la Békaa dans un délai de deux ans après l’approbation des réformes politiques. «Dix ans se sont écoulés, depuis, et ce redéploiement syrien n’a toujours pas eu lieu», a constaté le cardinal Sfeir, qui a précisé à ce sujet qu’il ne manquera pas de soulever cette question cruciale dès sa première rencontre avec le nouveau président américain George Bush.
La situation déplorable au Liban-Sud et l’exode non moins déplorable des chrétiens d’Orient, et du Liban en particulier, ont constitué les principaux thèmes évoqués par le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, lors de ses premières rencontres, hier, avec les membres de la communauté libanaise et maronite de Missouri, aux États-Unis. Cette première étape de...