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Actualités - CHRONOLOGIES

LIBAN-FRANCE - Journée essentiellement économique aujourd’hui - Le dossier financier et l’actualité régionale - au jour J de la visite de Hariri à Paris

L’actualité régionale a dominé hier les discussions que le chef du gouvernement a eues avec le président français Jacques Chirac et auparavant avec son homologue Lionel Jospin, sans toutefois éclipser les dossiers bilatéraux à l’ordre du jour des pourparlers officiels, dont le plus important revêt un caractère financier. Le président Chirac a en effet annoncé à M. Hariri et à la délégation qui l’accompagne qu’il a engagé des contacts avec l’Union européenne, la Banque européenne d’investissement, la Banque mondiale et le Japon afin d’aider le Liban à alléger le poids de sa dette publique.La visite officielle que M. Hariri a entamée hier à Paris à la tête d’une impressionnante délégation ministérielle promet ainsi d’être la plus réussie depuis qu’il a entamé sa tournée mondiale afin de replacer le Liban sur l’échiquier international et d’encourager dans le même temps les investissements étrangers dans le pays, puisqu’elle a débouché sur une dynamique susceptible d’aider le Liban d’assainir un tant soit peu ses finances. M. Hariri s’est empressé de prendre contact avec le président de la Banque mondiale pour débattre avec lui des moyens qui peuvent être mis en œuvre afin d’alléger le poids de la dette publique dont les intérêts représentent 43 % du budget de l’État. Le Liban a déjà quelques propositions prêtes : il s’agit, entre autres, d’obtenir une garantie internationale du paiement par lui de sa dette publique. Ce qui, sur le plan pratique, se traduirait par une réduction substantielle des taux d’intérêt servis sur les emprunts que le pays contracterait à l’avenir, afin de financer ses projets de développement, selon des sources ministérielles. Avec Jospin De mêmes sources, on insiste sur le fait qu’il s’agit là de l’aspect le plus important de cette visite, en plus bien sûr de l’aspect politique qui consiste à réchauffer les rapports entre Beyrouth et Paris. Mot-clé de cette nouvelle page qui s’ouvre dans les relations franco-libanaises : la confiance. Terme répété par Lionel Jospin durant son entretien avec son homologue libanais à Matignon et confirmé par le chef du gouvernement. Entre Beyrouth et Paris, c’est une relation de confiance qui est établie, estime-t-on de sources proches de Matignon. De mêmes sources, on a indiqué que MM. Hariri et Jospin ont passé en revue «en profondeur» la situation économique au Liban et les mesures envisagées pour redresser la barre sur ce plan. Le chef du gouvernement français devait exposer à son hôte les bénéfices que le Liban peut tirer de la zone de solidarité prioritaire, qui comprend des pays proches de la France. De sources diplomatiques, on a expliqué que, grâce à son intégration à cette zone, le Liban peut bénéficier d’outils financiers nécessaires pour son programme de développement ainsi que d’une coopération plus approfondie pour la mise en place des projets de la même nature. De son côté, M. Hariri a détaillé devant ses interlocuteurs les démarches adoptées par son équipe pour stimuler l’économie nationale, relancer la croissance et réduire le déficit budgétaire. Il s’est longuement étendu sur le projet de privatisation envisagé par l’État pour renflouer le Trésor et améliorer dans le même temps la qualité des services publics. De sources ministérielles, on a plus tard révélé que MM. Chirac et Jospin ont tous deux assuré le chef du gouvernement qu’ils encouragent vivement le secteur privé français à contribuer aux opérations de privatisation que le Liban entend mener. M. Hariri qui a été reçu dans la matinée à Matignon avec la délégation ministérielle a eu un entretien d’une heure avec le chef du gouvernement français. Prévu pour 45 minutes, l’entretien avec le président Chirac, en fin d’après-midi, s’est prolongé au-delà d’une heure et demie. C’est dire l’importance des sujets qui ont été débattus : entre autres, l’accord d’association libano-européen, le rôle de la Finul au Liban-Sud. Mais on s’arrêtera en particulier sur deux points fondamentaux : les «questions humanitaires» auxquelles Mme Catherine Colonna, porte-parole de l’Élysée, a fait allusion et qui ont été soulevées durant l’entretien Chirac-Hariri, ainsi que les développements tragiques en Israël. Selon les explications de Mme Colonna, le président Chirac aurait exprimé l’espoir que «le CICR puisse visiter toutes les personnes détenues au Liban». Comprendre essentiellement les trois soldats israéliens capturés et détenus par le Hezbollah. Mme Colonna n’a pas donné davantage de précisions sur la teneur de la conversation entre le président Chirac et M. Hariri à ce sujet. Elle a, en revanche, fait état d’une concordance de vues au sujet de la résurgence de la violence en Israël et dans les territoires palestiniens. Le président Chirac, qui s’est empressé après son entretien avec M. Hariri de prendre contact avec le Premier ministre israélien élu Ariel Sharon ainsi qu’avec M. Yasser Arafat, a vivement plaidé en faveur d’un retour au calme. Chirac appelle à la retenue Le président Chirac a rappelé que seule la paix pouvait apporter la sécurité au Proche-Orient, et «non pas l’inverse», et a appelé à «des efforts de part et d’autre pour arrêter la spirale de la violence». «La France, a déclaré le chef d’État français dont les propos étaient rapportés par le porte-parole de l’Élysée, souhaite la poursuite du processus de paix, car la paix reste un objectif incontournable qui correspond aux aspirations de tous les peuples de la région». Il a formé l’espoir «que les conditions seront réunies pour une reprise des négociations, ce qui suppose notamment de la retenue et que des efforts résolus soient faits de part et d’autre pour arrêter la spirale de la violence et recréer la confiance». Enfin, il a souligné que la France «entend maintenir sa présence au sein de la Finul». M. Hariri, pour sa part, s’est de nouveau dit préoccupé par le développement tragique de la situation en Israël et dans les Territoires autonomes, tout en insistant sur le fait que «la paix avec Sharon est possible». «Nous attendons tous la formation du nouveau gouvernement israélien pour voir les positions qu’il adoptera». C’est le même discours qu’il a tenu au terme de ses entretiens à Matignon et à l’Élysée. Au journaliste qui le priait de commenter l’opération de Tel-Aviv, hier matin, il a déclaré : «Ce genre de politique ne mène à rien, sauf à davantage de morts parmi les innocents. le seul moyen de sortir de cet engrenage infernal est de trouver une solution pacifique, conformément aux résolutions internationales. Nous sommes ouverts à la paix que nous souhaitons pour que nos enfants et ceux des Israéliens puissent vivre en sécurité». Il a aussi réaffirmé son point de vue concernant le déploiement de l’armée à la frontière avec Israël, estimant que c’est «la conclusion d’un accord de paix sur base de principes de la conférence de Madrid qui est susceptible d’assurer la sécurité et la stabilité dans la région». «Personne ne peut vouloir la sécurité et la stabilité rien que pour lui-même», a-t-il ajouté. M. Hariri a été aussi interrogé par les journalistes sur l’actualité locale. C’est ainsi qu’il a jugé «tout à fait normal» que le procureur de la République soit informé de la teneur de l’interview donnée par le général Michel Aoun à la MTV. Il a toutefois jugé que des poursuites contre la chaîne de télévision et le général Aoun ne se justifient pas, tout en insistant sur le fait qu’il n’est pas d’accord avec le contenu de l’interview, diffusée lundi. C’est en sortant de l’Élysée qu’il a répondu à cette question, M. Hariri devait avoir une deuxième réunion de travail avec le président Chirac, avant le dîner que le chef d’État français a offert en son honneur et en l’honneur de la délégation qui l’accompagne. Aujourd’hui, le programme du chef du gouvernement est essentiellement économique. Il doit notamment rencontrer un groupe d’hommes d’affaires à la Chambre de commerce et d’industrie de Paris.
L’actualité régionale a dominé hier les discussions que le chef du gouvernement a eues avec le président français Jacques Chirac et auparavant avec son homologue Lionel Jospin, sans toutefois éclipser les dossiers bilatéraux à l’ordre du jour des pourparlers officiels, dont le plus important revêt un caractère financier. Le président Chirac a en effet annoncé à M....