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Actualités - COMMUNICATIONS ET DECLARATIONS

Wadih Akl : « Les atteintes au littoral, de l’argent public volé !»

«Tous les villages et toutes les villes qui ont permis que leur littoral soit acheté ont perdu leur identité» , constate Walid Akl, ancien député de Damour, qui plaide aujourd’hui pour la préservation de la plaine de ce village. «Ces situations sont graves même dans le cas d’unicité de confession. Dans plusieurs régions, des agglomérations ayant acquis une certaine autonomie comme Ouyoun el-Simane ou Adonis, revendiquent leur propre municipalité. C’est ce qui risque d’arriver à la plaine de Damour si elle est vendue par les habitants». M. Akl n’a pas de mots assez sévères pour dénoncer la construction d’éventuels complexes touristiques dans cette région. «Ce serait faire perdre son identité à la seule bourgade encore chrétienne sur le littoral de Beyrouth jusqu’à la frontière israélienne», souligne-t-il. Ne tient-il pas là un discours confessionnel ? «Je n’ai jamais tenu un tel discours», rappelle-t-il. «Au contraire, c’est mon attachement à la cohabitation dans le Chouf qui me fait craindre pour le retour des Damouriens». L’ancien député soutient qu’il faut garder à la plaine sa classification agricole. «Si le prix du mètre carré reste inférieur au niveau qu’il devrait atteindre, les habitants éviteront de vendre leurs terrains», estime-t-il. «D’ailleurs, même en partant de la logique de ceux qui veulent réévaluer ces terrains (pourquoi le désiderait-il s’ils ne veulent pas vendre ?), au moins qu’ils essayent de céder leurs terres à leur juste prix et non, pas à celui imposé par les promoteurs ! Il faut rappeler que nous sommes à la veille d’un règlement dans la région. Damour se trouvera alors sur une route bien plus qu’internationale !». M. Akl évoque le souci du patrimoine naturel, qui devrait sous-tendre, selon lui, la préservation du littoral. «Je n’attaque pas les moines en tant que congrégation ou pour leur comportement, ils sont libres de disposer de leurs terrains», dit-il. «Mais c’est le fait d’avoir présenté le problème sous un angle donné, d’avoir caché les dangers énormes qu’encourt la présence chrétienne dans la région, notamment au pape lors de leur requête pour obtenir une autorisation, que je dénonce. Il est très grave que les personnes supposées donner l’exemple soient celles qui cèdent leurs terrains en premier». Mais l’Ordre maronite déclare que la vente est hors de question et qu’il n’a fait que louer… «Il y a un bail pour quarante ans accordé à un groupe pour la construction d’une marina. Cela peut-il se faire sans porter atteinte au domaine maritime ?», s’interroge M. Akl. «Il existe un immense nuage qui plane sur le Liban en ce qui concerne le blanchiment d’argent, et ce nuage ne fera que s’épaissir». Croit-il qu’il obtiendra gain de cause dans cette affaire ? «Je ne peux que pousser ce cri : arrêtez de gâcher le patrimoine naturel libanais !» , dit-il. «Les atteintes au littoral sont de l’argent public volé, et les responsabilités sont multiples et partagées. Or le vol est permanent et se commet en flagrant délit ! Quand j’étais député, j’ai posé une question au gouvernement à ce propos que j’ai transformée en interrogation, sans résultat tangible. J’ai ensuite envoyé une lettre au procureur général de la République, lui rappelant la liste des personnes ayant porté atteinte au littoral, et, établie par l’État, lui demandant ce qu’il avait fait à ce sujet. Pas grand-chose»...
«Tous les villages et toutes les villes qui ont permis que leur littoral soit acheté ont perdu leur identité» , constate Walid Akl, ancien député de Damour, qui plaide aujourd’hui pour la préservation de la plaine de ce village. «Ces situations sont graves même dans le cas d’unicité de confession. Dans plusieurs régions, des agglomérations ayant acquis une certaine...