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Actualités - COMMUNICATIONS ET DECLARATIONS

Élie Aoun : « Le spectre de l’implantation palestinienne plane toujours»

Selon le député de Damour, Élie Aoun, c’est le retour au village, et non la vente des terrains, qui devrait être une priorité pour les habitants. «Nous n’en sommes pas encore là puisque des 30 000 Damouriens, il ne reste que 2 000 au village» , souligne-t-il. «1500 appartements ont été construits, dont 80% restent inoccupés. Si la classification de la plaine devient touristique, la vente s’effectuera plus vite que le retour». Or, fait remarquer M. Aoun, la plaine a une superficie trois fois plus grande que le village actuel. Dans un tel contexte, quel serait le résultat ? «Si les terres sont vendues à d’autres personnes que les habitants, et que des complexes touristiques et résidentiels y sont bâtis avant le retour effectif de ces derniers, le changement démographique pourrait avoir un effet dissuasif sur ceux-ci», estime-t-il. «Cela constituera un renoncement par les Damouriens à leur rôle historique dans le cadre de leur région». Interrogé sur les arguments selon lesquels le projet touristique projeté apporterait la prospérité aux habitants du village, M. Aoun les réfute catégoriquement. «Je soutiens que non seulement les Damouriens ne profiteront pas de ce projet, mais que d’autres feront des bénéfices à leurs dépens», affirme-t-il. «Seuls quelques propriétaires seront gagnants dans cette affaire. Or 50% de la plaine n’appartiennentt pas à des Damouriens, d’où l’importance qu’il y a à la préserver tant que le retour n’a pas eu lieu». Mais le projet pourrait générer des emplois et aider les gens à rentrer chez eux. Comment, répond-il, va-t-on employer des Damouriens alors que ceux-ci sont disséminés aux quatre coins du Liban et du monde ? D’autre part, poursuit le député, les projets touristiques créent surtout de petits emplois et les quelques postes dans l’administration n’enrichiront pas la localité. «Il ne faut pas bercer les habitants de Damour de faux espoirs qui ne leur apporteront que des ennuis», ajoute-t-il. «J’aimerais leur rappeler que le danger de l’implantation palestinienne n’est pas écarté, qu’un texte de loi sur la propriété accordée aux étrangers pourrait ouvrir la voie à des sociétés pour acquérir de grandes parcelles. S’ils laissent vendre leur plaine, ils auront donné dans le piège». M. Aoun rappelle que par le passé, des projets ont constitué une menace, comme une piste d’aérodrome ou une route nationale. Il évoque aussi les «craintes exprimées par la Banque centrale sur le blanchiment d’argent au Liban» . Abordant le sujet du projet touristique au centre de la polémique, il considère qu’il s’agit d’une «vente déguisée» . «Ce ne sera pas la terre qui sera vendue, mais des actions», fait-il remarquer. «Nous refusons de renouveler l’expérience de Hadeth, de Choueifate, de Kfarchima, de Naamé, de Jiyeh…». M. Aoun ajoute : «Les moines maronites méritent tout notre respect. Ils n’avaient peut-être pas considéré l’affaire sous tous ces angles avant de signer le contrat. Nous les appelons aujourd’hui à reconsidérer leur décision car rien n’est plus précieux que la terre et la dignité». Que répond-il à ceux qui insinuent qu’il y aurait des raisons politiques derrière son opposition au projet (M. Aoun a été élu sur la liste de Walid Joumblatt, dont le Parti socialiste progressiste s’est également élevé contre le projet, rappelons-le) ? «Quelles raisons politiques ?», répond-il. «Acheter des terrains, personne n’en a l’intention ni les moyens. Walid Joumblatt et moi-même possédons des terres dans la plaine, et nous aurions trouvé notre compte dans un changement de classification. Mais nous avons choisi la préservation de l’environnement». À la question de savoir pourquoi le scandale a éclaté que depuis peu, alors que le projet est en gestation depuis deux ans, M. Aoun confirme qu’il en avait connaissance, mais qu’il croyait qu’avec l’opposition de la municipalité, le projet ne se matérialiserait jamais. Avec la preuve du contraire, il a décidé de crever l’abcès.
Selon le député de Damour, Élie Aoun, c’est le retour au village, et non la vente des terrains, qui devrait être une priorité pour les habitants. «Nous n’en sommes pas encore là puisque des 30 000 Damouriens, il ne reste que 2 000 au village» , souligne-t-il. «1500 appartements ont été construits, dont 80% restent inoccupés. Si la classification de la plaine devient...