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Actualités - REPORTAGES

Quel serait l’impact environnemental de la marina ?

En raison des craintes suscitées par le projet de complexe touristique et d’un probable changement de classification de la plaine de Damour, on en était venu presque à oublier un des soucis principaux qui naissent de la construction de marinas en général : l’impact sur l’environnement. Pour ce qui concerne un éventuel impact du complexe touristique sur le littoral de Damour, nous avons interrogé les représentants de la société qui devrait réaliser le projet Caroni pour le développement touristique, afin d’obtenir de plus amples détails. Pierre Aboujaber, directeur général de la société au Liban, affirme qu’«une étude d’impact environnemental sera bientôt confiée à de grandes entreprises internationales, et toutes les précautions seront prises pour que les retombées sur la vie marine soient minimes». Il assure que «les constructions dans la partie agricole ne dépasseront pas les 5 %, ce qui veut dire qu’aucun changement de classification n’est nécessaire pour le démarrage du projet». Rappelons qu’un complexe de cette taille requiert une approbation de la direction générale de l’urbanisme et du Conseil des ministres. L’étude d’impact devrait, en principe, recevoir l’aval du ministère de l’Environnement. À propres de la plage proprement dite, M. Aboujaber déclare qu’«aucune construction ne se fera sur le sable». La côte ne sera pas fermée au public, ajoute-t-il, et seuls les bâtiments terrestres seront réservés aux clients. Au contraire, nous procéderons à l’ensablement de 500 mètres, dit-il. Nous installerons également une usine de traitement des eaux d’égouts». Le projet dispose d’un budget de 50 millions de dollars et comprend des restaurants et autres attractions au public, ajoute-t-il. Interrogé sur les détails du projet, il déclare que dans la partie terrestre, sur les 200 000 mètres carrés de la superficie totale, 180 000 mètres carrés consisteront en espaces verts. «Les constructions seront exclusivement en matières naturelles, pas en béton, précise M. Aboujaber. Ils consisteront en une auberge, des terrains de sport, des villages de bungalows, des piscines…». La marina (ou l’île si l’on préfère) se trouve à 438 mètres de la plage. «Elle sera reliée au projet terrestre par un pont en bois d’une largeur de sept mètres, qui n’altérera en rien la physionomie de la plage, insiste M. Aboujaber. Ce type de marina a déjà été implanté avec succès ailleurs. Elle contiendra, outre le port proprement dit, des restaurants ouverts au public et sera recouverte de verdure». Pour sa part, l’ancien député Wadih Akl révèle que «des études effectuées par des organisations internationales relevant des Nations unies recommandent la préservation de la plaine de Damour, et n’attendent que l’approbation des autorités libanaises». Il ajoute : «En me basant sur mon expérience, je peux affirmer que l’exploitation change invariablement le paysage. Pourquoi faut-il que le Chouf soit écologiquement préservé et son entrée défigurée ?». La municipalité précise pour sa part qu’elle a préparé une étude pour la préservation écologique de la plaine. Prié de donner son opinion, Ali Darwiche, président de l’association écologique Greenline, constate que «pour réaliser cette marina à 438 mètres dans la mer, il faut beaucoup de remblais. J’aimerais savoir de quelles carrières ils se les procureront…». Selon lui, une marina de grande dimension ne peut qu’avoir un impact sur la vie marine. M. Darwiche ajoute : «Il faut préciser que selon les habitants de Damour eux-mêmes, cette plage est dangereuse pour les baigneurs presque toute l’année. Y a-t-il une justification au projet ?Peut-on d’ailleurs nous garantir que la plage ne sera pas fermée au public ?». Par rapport à ce complexe balnéaire, M. Darwiche soutient que Greenline adopte la même attitude qu’à l’égard d’autres projets semblables : la protection de l’environnement marin avant tout, dans un littoral largement entamé par les constructions.
En raison des craintes suscitées par le projet de complexe touristique et d’un probable changement de classification de la plaine de Damour, on en était venu presque à oublier un des soucis principaux qui naissent de la construction de marinas en général : l’impact sur l’environnement. Pour ce qui concerne un éventuel impact du complexe touristique sur le littoral de...