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Actualités - REPORTAGES

L’Ordre maronite répond - aux accusations

L’Ordre maronite, vivement critiqué par les détracteurs du projet de complexe balnéaire après la location de sa terre pour une longue durée à une société vénézuélienne, a répliqué dans des communiqués, considérant que «de tels projets favorisent le retour des chrétiens dans leurs villages puisqu’ils leur assurent des rentrées». L’Ordre a vivement démenti les accusations portées contre lui et estimé que le dialogue aurait dû avoir lieu en comité fermé au lieu «d’accusations infondées» dans les journaux. Certaines informations non confirmées font état d’une divergence de vues entre l’Ordre et le patriarcat sur cette question. Il faut préciser qu’une pétition qui avait circulé à Damour depuis quelque temps avait été signée par des propriétaires ainsi que par des moines maronites et, entre autres, par le père Zakhia Bassil du patriarcat maronite, alors que le patriarche Nasrallah Sfeir était en voyage. À l’issue de cette initiative, le patriarche a envoyé une lettre dans laquelle il annule l’effet de la signature du père Bassil, considérant que ce dernier avait «dépassé ses prérogatives», et que le patriarcat n’avait «aucun avis à donner sur la question». Rappelons que l’Ordre maronite a obtenu une autorisation papale avant de signer le contrat. «Je me demande pourquoi ce projet, conçu selon la loi, les recommandations de l’Exhortation apostolique, et les désirs de la grande majorité des propriétaires terriens de la plaine de Damour, a soulevé un tel tollé», nous déclare le père Bassil Hachem, supérieur du couvent Saint-Maron de Jiyeh. «L’Ordre maronite a bien précisé qu’il ne vendait pas un mètre de ses terres, ni de la plaine de Damour. D’autre part, l’Ordre ne cherche pas son propre profit, puisqu’il a beaucoup de terrains en plusieurs endroits, mais celui des habitants de cette localité». Voilà pourquoi, selon lui, un accord a été décidé avec cette société présidée par un émigré libanais au Venezuela à la reputation irréprochable «Je ne comprends pas les accusations de blanchiment d’argent qui ont été lancées dans les médias sans preuve aucune», poursuit le père Hachem. «Je crois que les personnes qui avancent ces allégations ont des arrière-pensées». Quelles sont ces arrière-pensées selon lui ? «Je ne peux les déterminer avec certitude», dit-il. «Ce que je peux dire c’est que selon nous, ce projet n’est pas en contradiction avec la zone verte de la plaine. Nous préserverons la plus grande partie de nos terres comme zone agricole, même dans le cadre du projet». Interrogé sur l’annulation de la signature du père Bassil et si cela signifiait une divergence de points de vue avec le patriarcat, le père Hachem précise : «Le patriarche n’a pas désavoué le père Bassil, mais considéré que cette institution ne devait pas prendre parti dans une telle affaire». Il rappelle que la loi de 1968 accorde une largeur de 150 mètres pour l’exploitation touristique, et que le promoteur s’est engagé à garder vert le reste du terrain (en harmonie avec la classification agricole, selon lui). L’Ordre serait-il favorable à un changement de classification qui ferait de la plaine une zone uniquement touristique ? «Nous avons agi dans le respect de la loi et nous nous étonnons qu’on parle aujourd’hui d’un changement de classification», fait-il remarquer. «Nous sommes, bien au, contraire, pour la préservation de la zone agricole et de la classification actuelle». Le père Hachem affirme que le projet assurerait la relance économique à la région. Comment s’assurer que les emplois seraient réservés aux habitants ? «Les promoteurs se sont engagés à donner la préférence aux Damouriens, suivant leurs compétences, bien sûr», dit-il. Le supérieur du couvent de Saint-Maron réfute les arguments selon lesquels le projet et ce qui s’ensuivra inciterait les propriétaires à vendre leurs terrains. «Ceux qui ont des emplois ailleurs n’ont aujourd’hui aucune raison de rentrer chez eux», soutient-il. «Il faut les inciter à revenir pour de bon, en leur procurant des rentrées supplémentaires. Il n’est pas vrai que l’Ordre n’a rien fait pour faciliter le retour des chrétiens. J’ai moi-même contacté toutes les municipalités pour les convaincre de réduire de moitié les scolarités de tous les enfants de familles revenues aux villages. J’ai proposé d’acquitter moi-même 25 % du montant. Mais je n’ai pas obtenu de réponses positives». Applique-t-il lui-même ces mesures dans l’école de son couvent ? «Oui, pour les familles qui en ont besoin, parce que l’établissement doit aussi subvenir à ses besoins», répond-il. Que pense-t-il de l’argument selon lequel une hausse des prix entraînerait des ventes massives ? «Quand le prix est bas, la vente et l’achat deviennent plus faciles et communs», considère le père Hachem. «Si la valeur du terrain augmente, ces opérations deviennent plus difficiles. Des milliers de mètres carrés ont été cédés dans la partie agricole et aucun dans la partie touristique, plus chère. D’ailleurs, à supposer que les Damouriens désirent vendre, qu’ils profitent au moins de prix plus élevés !» Mais cela éloignerait les habitants de leur village… «Que ce soit très clair, nous ne sommes pas favorables à la vente», dit-il. «Mais j’insiste sur le fait que des terres à meilleur prix et des emplois disponibles ramèneraient les gens chez eux». «Tout peut être conclu par le dialogue», conclut-il. «Il faudrait que nous nous réunissions tous ensemble pour concilier nos points de vue et décider de la meilleure option pour Damour. Je suis surpris des déclarations hâtives de certains responsables. Nous appelons souvent les émigrés libanais à venir investir dans le pays. Pourquoi avoir sorti cette histoire de zoning après le lancement du projet?».
L’Ordre maronite, vivement critiqué par les détracteurs du projet de complexe balnéaire après la location de sa terre pour une longue durée à une société vénézuélienne, a répliqué dans des communiqués, considérant que «de tels projets favorisent le retour des chrétiens dans leurs villages puisqu’ils leur assurent des rentrées». L’Ordre a vivement démenti les...