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Actualités - CHRONOLOGIES

CONFLIT - L’hôtel le plus célèbre de Beyrouth privé de tout accès à la mer - La direction des Transports somme les bateaux - d’évacuer la marina du « Saint-Georges »

Les malheurs continuent de s’abattre sur le «Saint-Georges», cet hôtel célèbre qui a donné son nom à la plus belle baie de Beyrouth. Son grand problème, un interminable conflit avec la société Solidere, qui n’en finit plus de connaître de tristes rebondissements. Hier, à la demande de la direction du ministère des Transports publics, les forces de l’ordre ont débarqué sur la marina, afin de sommer les propriétaires de bateaux d’aller accoster ailleurs, le quai du «Saint-Georges» relevant désormais du projet du centre-ville... Officiellement, l’initiative du ministère des Travaux publics intervient en application du décret adopté, il y a dix jours, en Conseil des ministres et attribuant une zone appelée le secteur cinq de la marina, actuellement exploité par le Saint-Georges, à la société Solidere. Ce décret en a d’ailleurs annulé trois autres datant de 1932, 1957 et 1959 qui louaient cette zone relevant des biens-fonds publics à la société des Grands Hôtels, propriétaire du Saint-Georges. Le nouveau décret met surtout fin à un conflit vieux de 7 ans entre le Saint-Georges et Solidere sur l’accès à la mer de l’hôtel et l’exploitation du secteur 5 qui, depuis des années, permet aux propriétaires de bateaux de plaisance de s’amarrer dans cette jolie marina. Un délai déjà écoulé En dépit d’un recours devant le Conseil d’État présenté par les avocats du Saint-Georges contre le nouveau décret, la direction du ministère des Transports publics s’est empressée de demander sa mise en application. Selon le PDG du Saint-Georges, M. Fadi Khoury, les représentants du ministère des Travaux publics escortés d’une force de sécurité ont débarqué sur les lieux et ont collé sur chacun de la cinquantaine de bateaux stationnés dans la marina un avis les sommant de trouver un autre bassin pour s’abriter. Ils n’ont demandé aucune autorisation et n’ont pas daigné informer les propriétaires des lieux de la nature de leur mission, a ajouté M. Khoury. En principe, les bateaux, ont une semaine pour évacuer la marina, mais l’avis datant du 5 février, le délai d’une semaine a déjà expiré. Les propriétaires des bateaux, qui louent leur place à un prix variant entre 9 et 15 millions de livres par an, se sont précipités en catastrophe pour déplacer leurs embarcations, avant que les forces de l’ordre ne se chargent de le faire. D’ailleurs, l’avis collé sur le flanc des hors-bords est assez menaçant : si le secteur 5 n’est pas évacué dans les délais (qui ont déjà expiré), les forces de l’ordre se chargeront de l’opération et feront assumer à l’exploitant de la marina (le Saint-Georges) la responsabilité des dommages qui pourraient en découler. Les propriétaires des embarcations ne comprennent pas la précipitation de la direction du ministère des Transports publics, mais M. Khoury, lui, y voit un nouvel épisode de la guerre que lui mènent le gouvernement et son Premier ministre pour le pousser à quitter le Liban et à céder l’hôtel Saint-Georges, devenu au fil des années symbole d’une certaine douceur de vivre à Beyrouth. Selon son propriétaire, l’hôtel, sans accès à la mer et sans marina, ne sera plus qu’un îlot non viable et perdra sa raison d’être... Le décret ayant été mis en application, que peut encore espérer le PDG du Saint-Georges ? Sans doute une décision du Conseil d’État, mais en attendant, un à un, les bateaux se sont mis à quitter le secteur 5, à la recherche d’un nouveau quai, qui, lui, n’est pas menacé d’évacuation.
Les malheurs continuent de s’abattre sur le «Saint-Georges», cet hôtel célèbre qui a donné son nom à la plus belle baie de Beyrouth. Son grand problème, un interminable conflit avec la société Solidere, qui n’en finit plus de connaître de tristes rebondissements. Hier, à la demande de la direction du ministère des Transports publics, les forces de l’ordre ont...