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Actualités - CHRONOLOGIES

Coopération - Le chef du gouvernement entame aujourd’hui une visite officielle en France - Discussions « approfondies » pour la délégation libanaise élargie à Paris

Le Premier ministre Rafic Hariri se rend aujourd’hui, mardi, à Paris pour une visite officielle de quarante-huit heures, placée sous le signe du renforcement des liens avec la France «dans tous les domaines». Accompagné d’une délégation élargie de neuf ministres, M. Hariri aura à Paris une série d’entretiens qui porteront, à l’évidence, sur la situation au Liban-Sud et la conjoncture régionale après l’élection de M. Ariel Sharon à la tête du gouvernement israélien, parallèlement aux grands dossiers économiques qui préoccupent au plus haut point le gouvernement. De source digne de foi, on indique qu’aucun accord spécifique n’est prévu durant cette visite, mais des «discussions approfondies» sont programmées «dans tous les domaines». Les dossiers de la privatisation, de l’audiovisuel et de la francophonie (notamment en ce qui concerne les préparatifs du prochain sommet francophone d’octobre) seront principalement examinés par les ministres libanais concernés avec leurs homologues français. L’étendue des domaines qui seront au centre des entretiens bilatéraux explique l’importance de la délégation libanaise qui sera formée des ministres Fouad Siniora (Finances), Élias Murr (Intérieur), Mohammad Abdel Hamid Beydoun (Énergie), Négib Mikati (Travaux publics), Khalil Hraoui (Défense), Bassel Fleyhane (Économie), Ghassan Salamé (Culture), Jean-Louis Cardahi (Télécommunications) et Michel Pharaon (ministre d’État pour les Affaires du Parlement). Le chef de la diplomatie Mahmoud Hammoud ne pourra se joindre à la délégation pour des raisons de santé. Demain, mercredi, M. Hariri sera reçu à Matignon par son homologue français Lionel Jospin pour un entretien suivi d’un déjeuner en présence de toute la délégation. Vers 17h00, le Premier ministre sera reçu à l’Élysée par le président Jacques Chirac. Jeudi, M. Hariri doit donner une conférence à la Chambre de commerce et d’industrie de Paris avant d’achever sa visite. Le Quai d’Orsay avait confirmé il y a deux jours que les principaux résultats attendus de la visite de M. Hariri – la première d’un Premier ministre à Paris depuis septembre 1997 – «sont la relance du dialogue politique de haut niveau entre les deux pays et le renforcement de la coopération bilatérale dans tous les domaines». Une interview au « Monde » À la veille de son arrivée à Paris, le quotidien Le Monde a publié dans son édition du week-end, une interview de M. Hariri dans laquelle ce dernier affirme notamment que l’État s’abstient de déployer l’armée libanaise en force au Liban-Sud afin de pousser Israël à retourner à la table de négociations. «Le Proche-Orient est très compliqué», a déclaré M. Hariri au journaliste du Monde qui lui demandait pourquoi, malgré l’insistance de l’Onu et de pays amis du Liban, dont la France, l’armée libanaise ne s’était toujours pas amplement déployée au Liban-Sud, neuf mois après le retrait israélien. «Des choses et des actes qui paraissent relever de l’évidence et de la pure logique ne correspondent pas à la logique régionale», a-t-il dit. «Bien sûr, déployer l’armée au Sud n’aurait rien que de très normal et 1 500 soldats et gendarmes sont déjà sur place. Si nous ne le faisons pas, c’est parce que nous voulons qu’Israël revienne à la table des négociations. Israël n’a toujours pas évacué le lieu-dit des fermes de Chebaa et n’a pas conclu un accord avec la Syrie et les Palestiniens. Il maintient ainsi le Liban, la Syrie et les Palestiniens dans une situation d’instabilité. Pour qu’il revienne à la table des négociations, il faut qu’il connaisse lui aussi une situation d’instabilité. Nous ne cherchons ni la violence ni la guerre. Nous voulons la négociation et la paix», a-t-il ajouté. Après avoir souligné une nouvelle fois la méfiance qu’inspirait aux Arabes le Premier ministre israélien élu Ariel Sharon, M. Hariri a laissé entendre qu’il ne s’attendait pas à un changement majeur dans la politique des États-Unis au Proche-Orient. «Il existe une constante de la politique américaine. Qu’ils soient républicains ou démocrates, les Américains se considèrent engagés dans la défense de la sécurité d’Israël. Ce que les Arabes leur demandent, ce n’est pas de renoncer à cet engagement, mais d’adopter une politique équilibrée». «Sans tourner le dos à Israël, les États-Unis peuvent être aussi les amis des Arabes et prendre leurs intérêts en considération», a-t-il dit. Au sujet de la présence syrienne au Liban, le chef du gouvernement a réitéré ses positions connues en estimant que le débat autour de cette question au Liban se limitait actuellement sur le point de savoir «à quel moment les Syriens doivent partir». «Certains veulent d’ores et déjà fixer une date. D’autres, dont le président de la République et moi-même, estiment que ce n’est pas nécessaire, les Syriens étant des amis», a-t-il déclaré.
Le Premier ministre Rafic Hariri se rend aujourd’hui, mardi, à Paris pour une visite officielle de quarante-huit heures, placée sous le signe du renforcement des liens avec la France «dans tous les domaines». Accompagné d’une délégation élargie de neuf ministres, M. Hariri aura à Paris une série d’entretiens qui porteront, à l’évidence, sur la situation au Liban-Sud...